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Si les tendances lourdes se prolongent, selon cette étude, la croissance moyenne de l'UE plafonne à 2,3 % l'an jusqu'en 2020, puis chute à 1,1 % entre 2020 et 2050. En conséquence, son poids dans la production totale mondiale passe de 23 % en 2000, à 21 % en 2020 et 12 % en 2050. Une division par deux de notre puissance économique et commerciale en un demi-siècle !
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Les raisons en sont doubles, affectant les deux moteurs qui tirent la prospérité de long terme d'un pays : une démographie défaillante et une productivité du travail insuffisante. Que se passe-t-il, en effet, si l'on prolonge les courbes actuelles ? Le taux de fécondité européen (1,4 enfant par femme) reste inférieur au seuil de renouvellement (2,1) et l'immigration est trop faible pour "sortir de l'hiver démographique". Le premier moteur est éteint, comme il l'est d'ailleurs en Russie et dans l'ensemble Japon-Corée du Nord. En revanche, l'Alena (Etats-Unis, Canada, Mexique) bénéficie, au rythme actuel prolongé jusqu'en 2050, d'une fécondité proche du seuil de renouvellement et d'un apport supplémentaire de près de 50 millions d'immigrés. La Chine, dans ce scénario, connaît un net vieillissement de sa population, mais l'Asie dans son ensemble continue de voir ses populations croître.
Quant au progrès technique, deuxième moteur, il bénéficie d'abord aux Etats-Unis, qui parviennent à maintenir leur hégémonie. La Chine rattrape à grands pas son retard de productivité. L'Europe réussit son élargissement à l'est et enregistre des gains importants. Mais cela ne suffit pas, selon les calculs de l'IFRI, à compenser le recul démographique.
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A partir de ce scénario de référence, obtenu en prolongeant les courbes, l'étude envisage deux variantes plus positives pour l'Europe. Elles passent toutes deux par la création d'une plus vaste zone de "développement intégré" comprenant la Russie et les pays du sud de la Méditerranée ; seule solution imaginée, donc, pour résister. L'Union met en place un vaste programme pour accélérer la transformation de ces pays, y investir, former des élites scientifiques et leur permettre de combler rapidement leur retard. Dans une première variante, l'Europe engage, en parallèle, une politique démographique active et ouvre ses frontières à 30 millions d'immigrés. Dans ce cas, elle conserve une meilleure part du PIB mondial (19 % en 2050) et peut y associer ses partenaires (13 %). Dans le second scénario, rien n'est accompli dans les domaines de la démographie et de l'immigration. L'UE perd de son poids (elle descend à 11 % en 2050) mais ses partenaires en gagnent (+ 14 %).
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