pompono بسم الله الرحمن الرحيم | Pour relancer le débat , je cite un livre extrêmement important pour l'histoire du continent sud-américain et qui est loin de la vision eurocentriste habituel sur le "rôle positif" et "le coût de la colonisation".
Ce livre s'appelle "Les veines ouvertes de l'Amérique du Sud" par Edouard Galeano et il analyse le pillage de ce continent par l'Occident des Conquistadors à nos jours.
Citations :
Citation :
"Les métaux arrachés aux nouveaux territoires coloniaux stimulèrent le développement économique européen et même, peut-on dire, le rendirent possible. Les effets de la conquête des trésors perses qu'Alexéandre le Grand déversa sur le monde hellénique ne peuvent être comparé à l'ampleur de la formidable contribution de l'Amérique au progrès étranger. Non à celui de l'Espagne, certes, bien qu'elle possédât les mines d'argent de l'Amérique. Au XVIIe siècle on disait : <L'Espagne est comme la bouche qui reçoit les aliments, elle les mâche, elle les triture, pour les envoyer aux autres organes, et n'en retient pour sa part qu'un gout fugitif et les particules qui par hasard restent dans ses dents> [cité par Gustavo Adolfo Otero]
Les Espagnols possédaient la vache, mais d'autres buvaient son lait. Les créancier du royaume, en majorité étrangers, vidaient systématiquement les coffres de la Casa Contractaion de Séville, destinée à garder enfermé à double tour et sous double surveillance le trésor provenant d'Amérique.
La Couronne était hypothéquée. Elle cédait à titre d'avance presque toutes les cargaisons d'argent aux banquier allemands, génois, flamands et espagnols. [J.H Elliott, op cit, et Earl J. Hamilton, op.cit]"
Veine ouverte de l'amérique latine, Eduardo Galeano, page 37.
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Citation :
"Un rapport français de la fin du XVIIème nous permet de savoir que l'Espagne ne contrôlait alors que 5 % du commerce avec "ses" possessions coloniales d'outre océan, en dépit du mirage juridique du monopole : près d'un tiers du total était entre les mains des Hollandais et des Flamands, un quart entre celles des Français ; les Génois en détenaient plus de 20 %, les Anglais 10 % et les Allemands un peu moins." (page 38)
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Citation :
"Ernest Mandel à totalisé la valeur de l'or et de l'argent arraché à l'Amérique jusqu'en 1660, le butin enlevé à l'Indonésie par la Compagnie hollandaise des Indes orientales de 1650 à 1780, les profits du capital français sur la traite des Noirs pendant le XVIIIème siècle, les gains obtenus grâce au travail des esclaves dans les Antilles britanniques et le pillage anglais en Inde durant un demi-siècle : le résultat dépasse en quantité l'ensemble du capital investi dans toutes les industries européennes aux environs de 1800." (page 44)
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Il est très important de ne pas être binaire en histoire, en effet, les défenseurs de la colonisation, conscient ou inconscient, vont avoir des outils d'analyse extrêmement simpliste. Ils vont par exemple remarquer que l'Espagne et le Portugal ne sont pas riche aujourd'hui, ni à l'époque alors qu'ils avaient à leur botte un continent entier. Ils vont aussi remarquer que certains pays riche n'avait pas de de colonie.
Les citations expliquent bien le pourquoi du comment. La main qui poignarde à toujours un commanditaire.
Il ne s'agit pas non plus d'accuser qui que ce soit. Mais de regarder notre histoire en face. Il ne s'agit pas non plus de donner des bons et des mauvais point ou d'essentialiser un "mal". (Le "blanc", le "noir", le "jaune"...)
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"Un pauvre n’a faim qu’à cause du superflu qui fait la jouissance d’un riche » Imam Ali
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