J'ai souvent des difficultés à expliquer ce qu'est le "second degré" à des étrangers, particulièrement auprès des hispanophones (si quelqu'un connaît une traduction de second degré en castillan d'ailleurs, je suis preneur).  
On me dit toujours "ah mais c'est de l'ironie..." sauf que non, le second degré c'est pas pareil que de l'ironie, on est d'accord ?
Je cherche sur le net ! même pas d'article wikipédia sur la question ! Doit bien y avoir des chercheurs qui ont cherché là-dessus, non ?  je compte sur vous les amis...

f(x) = ax² +bx +c ?

cul' un mouton
 

Je dirais que le second degré est une façon de ne pas interpreter les choses telles qu'elles sont dites, au sens premier (le plus évident) de la phrase, mais de les comprendre avec une bonne dose d'humour, de dérision, et d'ironie.

et à quoi ça sert le second degré ?

Aussi oui
 
 

   
 
A ne pas se prendre tout le temps au sérieux, et faire des jeux d'esprit

L'ironie c'est une forme de moquerie d'un fait, de critique (on défend quelque chose de façon volontairement absurde pour montrer la fausseté de la chose), et en cela reste généralement du premier degré. Typiquement on va soutenir des thèses polémiques (racistes, sexistes....) de façon ironique pour les dénoncer. L'ironie concerne plutôt le locuteur je pense.
 
Le second degré est la faculté de quitter les faits ou la polémique pour s'amuser de la situation ou de la polémique. Un navet du cinéma selon les critères du premier degré (suspens, crédibilité des acteurs...) apparaîtra par exemple excellent quand il est vu au second degré car il caricaturera parfaitement les navets: c'est d'abord un fait du spectateur (on peut regarder au second degré de véritables navets entre potes), avec simplement certains films qui volontairement y font appel (starship troopers par exemple...) Il n'y a cependant pas d'ironie dans starship troopers puisqu'il n'y a pas de "thèse" défendue. De même on peut rire des discours de certains individus racistes ou sexistes en considérant le ridicule de leur propos, sans pour autant que ceux-ci n'utilisent un ton ironique. Ce n'est que lorsqu'on croise capable de rire de la moustache ridicule d'Hitler en plein discours sur l'extermination des juifs qu'on se permettra quelques blagues sur les chambres à gaz, à prendre au second degré.
 
L'ironie est donc une technique rhétorique, qui appartient au locuteur (et doit être comprise par le spectateur) et reste du premier degré (bien, pas bien); le second degré est une capacité de recul du spectateur (pour comprendre un troll il ne faut pas voir le contenu de la polémique ou il a lieu, mais bien la nature polémique même du débat) à laquelle on s'adresse parfois dans quelques blagues ou gags. Après faire appel au second degré peut passer par l'ironie: l'exagération d'une polémique (troll par exemple) peut mettre en évidence qu'il faut prendre le débat au second, ie on signifie par l'ironie que le débat est absurde (et ne mérite pas qu'on s'entretue par exemple: on retrouve un point de vue défendu par l'ironie)
 
Ceci dit je ne suis pas linguiste, je donne juste ma compréhension des choses

Je pense que le 2nd degré est une forme d'ironie (l'ironie n'étant pas forcément du second degré).
 
Pourquoi Starship trooper ne serait il pas de l'ironie ? On peut y faire passer un message dans la forme (au premier degré) d'un nanard comme l'attaque des petites culottes cyborgs mais par rapport aux nanards du genre, il y a quand même une forme d'ironie, non ?

Starship troopers aurait pu être ainsi par accident, et si les auteurs avaient voulu faire un truc sérieux mais se seraient plantés (on sait jamais... par exemple ceux qui ont réalisés starship troopers 2 ont l'air d'avoir pris le premier film au premier degré...) ca n'aurait rien changé au plaisir de le voir avec du second degré (simplement au lieu de vénérer les réalisateurs on se moquerait d'eux, car tout aurait été accidentellement drôle). L'ironie dépend de l'intention des auteurs (faire une caricature), le second degré dépend plus du spectateur (qui ne voit pas dans ce film une histoire en laquelle croire, mais va plutôt y reconnaitre les absurdités usuelles du cinéma). Après les deux font souvent appel l'un à l'autre, et s'amplifient mutuellement.