Profil supprimé | C'est très bien que tu poses cette question parce qu'en allant me coucher je me disais que j'avais encore été trop gentil envers la psychiatrie dans ma réponse En fait, les psychiatres disent que toutes leurs maladies ne sont pas guérissables, çàd qu'en fait ils reconnaissent que leurs traitements médicamenteux ne guérissent pas, ce qui est vrai (les études montrent qu'à l'inverse les groupes qui arrêtent le traitement ont plus de chance d'entrer en "rémission" - la psychiatrie refusant de parler de guérison - ). Donc en fait, en schématisant, on a quelqu'un avec de la folie, pour la psychiatrie et c'est son rôle, il faut mettre cette folie à l'écart de la société, deux méthodes : la méthode à l'ancienne, disons d'endiguement physique de cette folie, çàd l'Asile où les fous sont reclus, ou bien la méthode moderne d'endiguement chimique càd avec les médicaments. La première est jugée couteuse et inhumaine à raison, la seconde permet au premier abord aux fous de sortir et de mener une vie un peu normale. Attention, là on parle de gens qui ont un vrai problème, qui est lourd de conséquences. Pour les autres, la méthode à l'ancienne (tant qu'on libère le type après quelques douches froides bien entendu) a le bon goût de faire en sorte que les erreurs médicales, ou plus généralement les cas légers, ne soient pas suivis d'effets secondaires qui peuvent gâcher une vie entière surtout lorsque la personne est crédule et va prendre le médicament à vie (il faut savoir par exemple que le diagnostic le plus courant est la schizophrénie et que le traitement fait réduire la taille du cortex cérébral). Mais la méthode moderne est pour tout le monde, à priori. Mais il existe une troisième voie, qui est à mon avis et par bon sens, la seule qui est réellement apte à donner la guérison (ou la rémission). Pour mieux comprendre, je prends un exemple de folie que j'ai lu (dans l'histoire de la révolution française par Michelet, lô), une révolutionnaire qui se fait fesser en public et qui pète un câble, quelques semaines plus tard on la voyait dans le caniveau en train de manger ses excréments tant elle n'avait pas digéré le truc. SI au moment où elle pète son boulon, quelqu'un la prend dans ses bras, lui apporte du réconfort, et tout, bon la venge s'il le faut, osef, c'est un exemple pour montrer le mécanisme, très certainement que des semaines plus tard elle aurait été normale. Après, évidemment, la rattraper de la sorte au moment où elle mange son caca c'est beaucoup plus dur (déjà faudrait la sortir de Paris), mais virtuellement par le même mécanisme et par un type hyper fort, c'est faisable, seulement j'insiste sur le fait qu'évidemment le temps joue aussi. Donc ce que je veux dire, c'est que la troisième voie, c'est la voie de l'assistance psychologique, du soutien émotionnel et affecti. Il y a encore une quatrième voie, qui consiste à s'arrêter au moment où j'ai écrit "il faut mettre la folie à l'écart de la société" et à dire "heu, bé non ", c'est celle de l'aide sociale pour donner un cadre de vie rigoureux, une intégration sociale à celui qui en manque. Ces deux autres voies forment d'ailleurs exactement le mécanisme qu'emploient les religions pour récupérer beaucoup de ceux qui se sentent mal. La quatrième est tenté en Italie, où la doctrine 68arde de l'antipsychiatrie a gagné le débat public, et où l'on a fermé des hôpitaux, on aide les fous à s'intégrer à la société. Et ça n'est pas celle qui est faîte en France, où comme je le disais ailleurs, une simple connaissance de la nature humaine permet de prédire qu'il ne peut y avoir un tel niveau de coercition dans les HP sans déshumanisatoin préalable, effectivement les ressentis des patients sont une absence de soutien psychologique et une déshumanisation, il y a aussi une étude sur le sujet (expérience de Rosenhahn) avec les mêmes conclusions. Sur les résultats en Italie, comparons avec le reste de l'Europe : Europe Citation :
Prevalence of mental disorders in Europe: results from the European Study of the Epidemiology of Mental Disorders (ESEMeD) project. Alonso J, Angermeyer MC, Bernert S, Bruffaerts R, Brugha TS, Bryson H, de Girolamo G, Graaf R, Demyttenaere K, Gasquet I, Haro JM, Katz SJ, Kessler RC, Kovess V, Lépine JP, Ormel J, Polidori G, Russo LJ, Vilagut G, Almansa J, Arbabzadeh-Bouchez S, Autonell J, Bernal M, Buist-Bouwman MA, Codony M, Domingo-Salvany A, Ferrer M, Joo SS, Martínez-Alonso M, Matschinger H, Mazzi F, Morgan Z, Morosini P, Palacín C, Romera B, Taub N, Vollebergh WA; ESEMeD/MHEDEA 2000 Investigators, European Study of the Epidemiology of Mental Disorders (ESEMeD) Project. Abstract OBJECTIVE: To describe the 12-month and lifetime prevalence rates of mood, anxiety and alcohol disorders in six European countries. METHOD: A representative random sample of non-institutionalized inhabitants from Belgium, France, Germany, Italy, the Netherlands and Spain aged 18 or older (n = 21425) were interviewed between January 2001 and August 2003. DSM-IV disorders were assessed by lay interviewers using a revised version of the Composite International Diagnostic Interview (WMH-CIDI). RESULTS: Fourteen per cent reported a lifetime history of any mood disorder, 13.6% any anxiety disorder and 5.2% a lifetime history of any alcohol disorder. More than 6% reported any anxiety disorder, 4.2% any mood disorder, and 1.0% any alcohol disorder in the last year. Major depression and specific phobia were the most common single mental disorders. Women were twice as likely to suffer 12-month mood and anxiety disorders as men, while men were more likely to suffer alcohol abuse disorders.
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Italie Citation :
Prevalence of common mental disorders in Italy: results from the European Study of the Epidemiology of Mental Disorders (ESEMeD). de Girolamo G1, Polidori G, Morosini P, Scarpino V, Reda V, Serra G, Mazzi F, Alonso J, Vilagut G, Visonà G, Falsirollo F, Rossi A, Warner R. Author information Abstract OBJECTIVE: To present 1-month, 12-month and lifetime prevalence estimates of mood, anxiety and alcohol disorders in Italy; and the socio-demographic correlates and comorbidity patterns of these estimated disorders. METHOD: A representative random sample of non-institutionalised citizens of Italy aged 18 or older (N=4,712) was interviewed between January 2001 and July 2003, with a weighted response rate of 71.3%. DSM-IV disorders were assessed by lay interviewers using Version 3.0 of the Composite International Diagnostic Interview (CIDI). RESULTS: A total of 11% of respondents reported a lifetime history of any mood disorder, 10.3% any anxiety disorder and 1.3% any alcohol disorder. About 5% reported having an anxiety disorder in the past 12 months compared to 3.3% for any mood disorder and 0.2% for any alcohol disorder. Major depression and specific phobia were the most common mental disorders. Women were twice as likely as men to report a mood disorder and four times as likely as men to report an anxiety disorder, while men were twice as likely as women to report an alcohol disorder. High comorbidity of mood and anxiety disorders was observed. Prevalence estimates were generally lower than in parallel surveys carried out in other Western European countries.
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Le taux de suicide, déjà très bas à l'origine est stable :
La troisième voie est plus particulièrement utilisée dans les pays nordiques. Je cite wikipédia : Citation :
Actuellement, il n'existe qu'un seul traitement ayant démontré scientifiquement une diminution de la prévalence de la schizophrénie à l'échelle de toute une région[réf. nécessaire] : l'Open Dialogue. L'Open Dialogue est une thérapie familiale d'intervention précoce dont le but est de prévenir la transformation d'un épisode psychotique aiguë en psychose chronique, notamment la schizophrénie. En Laponie Occidentale, berceau de l'Open Dialogue, le taux d'incidence (nouveaux cas) de la schizophrénie est passé de 35/100000 dans les années 1980 à 7/100000 dans les années 2000217 (−80 %). De façon générale, le taux de rétablissement complet des personnes vivant une première expérience psychotique est de 82 % en 5 ans (plus aucun symptôme psychotique)218.
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La voie médicamenteuse, parce qu'elle ne fait que cacher cette folie que nous ne saurions voir, et parce qu'elle est lourde de conséquence, devrait être là en dernier recours. Nous devrions priviliégier dans un premier temps des méthodes plus humaines et qui peuvent permettre la guérison (il me semble évident que traiter humainement quelqu'un qui souffre est une condition nécessaire, mais il se passe exactement l'inverse en HP). Et donc imiter les pays cités, qui gardent effectivement cette voie médicamenteuse en dernier ressort. Pour finir, ça rejoint ce que je disais précédemment sur l'auto-critique de la psychiatrie qui serait néfaste pour son pouvoir. En fait, la psychiatrie devrait reconnaître ses limites. Et donc encore une fois ça passera par une phase de perte de crédit etc. mais pour mieux renaître ensuite Message édité par Profil supprimé le 10-08-2019 à 23:13:31
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