Bonjour,
Après une hésitation étant donné la longueur, j'ai regardé ton texte et je me suis permis d'apporter ma contribution sur une partie.
Prologue
Un long et sourd grondement retentit à travers la plaine gelée. Tandis que l’ Une : C’est un prologue. On ne sait pas de quelle masse, tu parles. Il faut donc employer un pronom indéterminéénorme masse s’élevait dans les airs, je pouvais sentir ses vibrations assaillir mon corps. C’était une sensation vraiment intense, mélange de joie et de mélancolie, comme si une page importante de ma vie était tournée. Tout autour de moi je pouvais contempler l’immensité désertique, froide et morne, relief de la chute de notre civilisation. Au loin, des flashs de couleur, intenses et éphémères, illuminaient le ciel crépusculaire. Je pouvais entendre leurs Les cris de qui ? Leur se rattache à quel terme ? cris de rage et de désespoir au-delà des remparts, imprégnant chaque particule d’air présente autour de moi. Ni compassion, ni empathie. Le néant, le vide absolue , plus rien ne me retenait ici. Les yeux rivés vers le ciel, j’avais décidé de me plier à mon destin.
Durant toute Quelle est l’utilité d’employer ce terme ? ma courte existence, je pensai que c’était une fatalité à laquelle l’humain devrait se confronter un jour, tel un grand malade attendant la Faucheuse. De quelle fatalité parles-tu[ ? Si l’explication se trouve dans le reste du texte, alors il me semble que les phrases concernant le destin et la fatalité doivent se situer plus loin dans le texte. Mais pourquoi si tôt ? Les gouvernements, organisations et autres associations de défense de la planète avaient prévu des tas de plans Même remarque que précédemment. Tu emploies des termes sans qu’on comprenne pourquoi. Des plans oui mais dans quelle optique ? , sur le long terme. Toutes ces belles actions furent balayées par la seule vérité qui éclata au grand jour : l’Humanité n’avait plus que dix ans à vivre. Qui a annoncé cette prédiction ? Dix ans ! Une courte période à l’échelle de la planète. Malgré tout, cette annonce me laissa indifférente. J’avais depuis longtemps perdu tout ce que je chérissais, et je n’attendais plus rien de la vie. Cependant, j’avais pris plaisir, poussée par la curiosité, à imaginer des solutions pour sauver cette population. Mon esprit imaginatif avait fait la part de son travail dans ce genre de situation, où le psychisme humain devient très fantaisiste. Il est très facile de se créer une petite coquille qui nous ferait oublier notre misérable destinée. Là où les scientifiques cherchaient des solutions pour sauver la Terre, mon esprit s’égarait vers l’infinie étendue de l’univers. Un nouveau monde, un nouveau départ pour une nouvelle civilisation. Il m’arrive Ah, tout d’un coup, tu décides d’écrire au présent ! parfois de me dégoûter moi-même en pensant à cet idéal. Abandonner une planète pour aller en gangrener une autre, quelle preuve d’égoïsme ! Malgré cela, l’Humanité se trouvait dans une impasse, et le choix ne se poserait bientôt plus. Une petite explication serait bienvenue concernant cette dernière phrase. Malgré l’imagination de la narratrice, l’humanité se trouve dans une impasse ! De quel choix, parles-tu ?
L’air était devenu excessivement chaud, surtout en cette période de l’année où il n’était pas rare de voir les températures devenirs négatives. Les énormes réacteurs de l’Même remarque que la 1ère sur l’utilisation du pronom défini « L’ » engin continuaient Encore faut-il que les réacteurs aient commencé à bruler puisque tu n’en a jamais parlé de brûler des tonnes de carburant, laissant un dernier souvenir amer En quoi ce souvenir est amer ? Je crois deviner que le carburant consommé laisse des déchets mais comme tu ne fournis aucune explication…. ! à la planète. Mis à l’échelle de cet environnement, ce mastodonte paraissait bien plus imposant, libre de nous dévoiler toute sa puissance et sa grâce. Après l’avoir vue dans le Rebelote concernant l’emploi du pronom défini hangar, je m’étais souvent demandéé comment une telle masse pouvait voler. La fleur Quelle fleur ? s’était enfin ?? épanouie.
Tandis que le vaisseau poursuivait son ascension, j’essayai de m’imaginer comment la vie sera dans une telle structure Ça devient peu clair. Que représente la structure : le vaisseau, un lieu d’accueil… ?. Elle avait été pensée de manière à reproduire les contraintes imposées par la Terre que sont le climats, la pression atmosphérique et une tonne d’autres paramètres scientifiques. Tout ceci afin de ne pas perturber ses occupants durant ce très long voyage. Le projet à d’ailleurs été entièrement financé par des personnes riches et influentes, issues pour la plupart des Grandes Familles voulant assurer la pérennité de leur dynastie. L’argent a toujours permis l’obtention du pouvoir, mais les temps changent et en ces sombres jours pour les humains, il est la clé de la survie. Tournure à revoir. Ces personnes avaient corrompu le consortium, laissant ainsi sur la touche quatre-vingt dix neuf pour cent de la population de la planète. C’était injuste, mais caractéristique de la manière de penser d’un humain. J’étais différente, c’est Elle qui me l’avait dit.
Dés l’annonce du projet, je m’étais rapidement faite à l’idée que j’étais condamné Bon, il faut clarifier un point. C’est un narrateur ou une narratrice ? à partager le sort de la planète. Durant des dizaines de jours, marqué par la révolte de la population, je m’étais caché afin d’échapper à la guérilla urbaine. Beaucoup de grandes villes étaient tombées en ruine. Les planques ne manquaient pas. Se reposant sur l’ultime espoir de son programme spatial, le consortium avait définitivement abandonné le peuple, préférant se retirer de la scène le temps de pouvoir s’échapper. C’était ainsi que la nature fonctionnait. « L’homme est un loup pour l’homme » comme disait Hobbes.
Sombrant dans la solitude, je m’étais construite une coquille au sein même de mon esprit, comme une sorte d’échappatoire à la dure réalité qui m’entourait. Plus le temps passait, plus j’avais tendance à m’enfermer dans ma bulle, rêveuse. : Répétition par rapport au 1er paragrapheCette manie était d’autant plus accentuée par la faim, la nourriture se raréfiant. Mon état de conscience m’avait fait perdre la notion du temps. L’hiver venait vraisemblablement de tomber, apportant ses premiers flocons de neige. Je devais donc approcher de la fin de la première année après l’annonce du désastre. Les ruines furent bientôt recouvertes par une fine couche d’un blanc sale, ajoutant une touche de laideur au paysage ravagé. Je devais sans cesse changer de lieu par peur de tomber face à un groupe de pillards, dont le destin qui les attendait avait sans doute éveillé leurs instincts les plus primaires. Malgré qu’ Malgré que est déconseillé par l’Académie Françaiseaucun bien matériel intéressant ne me resta, ces « humains » - en admettant qu’ils possèdent encore une once d’humanité – pouvaient être attirés par bien d’autre chose. Sincèrement, cette dernière phrase laisse sérieusement à désirer. A force de vouloir être original et de vouloir sortir des sentiers battus, on en arrive à écrire n’importe quoiUn début d’après midi, enfin il me semble, alors que j’errai Tu jongles comme je l’ai déjà écris plusieurs fois dans « mes critiques » entre le passé simple et l’imparfait. Tu as le droit d’utiliser l’un et l’autre mais je ne suis pas sûr que tu saisisses la différence entre les deux temps dans les décombres à la recherche de nourriture quand j’aperçus un groupe d’adultes. Instinctivement, je m’étais caché Mon a priori sur l’emploi des temps se confirme puisque tu utilises le passé composé tout d’un coup d’où une incohérence dans les temps : Je me cachai(s)derrière un pan de mur délabré, espérant qu’ils ne m’aient pas vu Temps,etc.. , mais en vain. Un des hommes parla, d’une voix rauque et meurtrie. Il m’ordonna de sortir de ma cachette, les mains en évidences. Je regardai autour de moi, mais il n’y avait aucune issue.Je n’avais pas le choix. J’entrepris de sortir de ma cachette, lentement, en leur sommant de ne pas tirer. Quand il me vit, l’homme à la voix âpre abaissa son fusil, en s’exclamant que je n’étais qu’une « fillette ». Il devait approcher la cinquantaine. Il possédait des cheveux blonds, mi longs, tombant en disgrâce sur son visage marqué par les conditions de vie devenues rudes. Une épaisse barbe accentuait cet effet de « vétéran », faisant de lui un personnage très charismatique, d’une imposante stature. Il était accompagné par un autre homme et une femme, tout deux très discrets jusqu'à maintenant. Dans le fonctionnement actuel des microsociétés, le besoin de leader était indispensable afin de garder une certaine unité dans les esprits. Ainsi chaque groupe possédait quasi obligatoirement un chef. J’en déduisis que cet homme impressionnant devait exercer ce rôle. La femme semblait du même âge que lui, alors que le deuxième homme semblait presque moitié plus jeune. On aurait dit un couple et leur enfant, mais en ce monde déchu, les apparences n’étaient pas plus révélatrices que le reflet d’une personne dans un miroirce qui signifie ? .
Au bout de quelques minutes qui parurent interminables, je leur demandai, méfiante, si je pouvais partir. J’aurai pu m’en aller, sans rien leur dire, mais l’idée même de tourner le dos à des inconnues armés était peu différente d’un suicide Franchement, avant de vouloir être originale, apprends d’abord quelques règles de base. La simplicité est toujours préférable à des phrases à rallonges, originales mais alambiquées à souhait. Non, il valait mieux la jouer réglo L’emploi de ce dernier terme un peu familier me laisse pantois icisi on voulait rester en vie. Je ne comprends pas moi-même pourquoi je m’accroche à la vie ainsi, pourquoi je ne me retourne pas en espérant me faire descendre. Idem Pourtant, quelque chose au plus profond de mon âme aspire Retour au présent : temps, blablabla.. vainement à l’espoir de retrouver, un jour, le gout de vivre.
Je m’arrête ici.
Sur le fond
Ton texte est très lourd car comme je l’ai dit, tu te lance dans des phrases à rallonge. Tu sors aussi des tirades dithyrambiques. J’imagine bien une femme dans un monde apocalyptique avoir des pensées pour ainsi dire poétiques….
Sur la forme
Tu ne saisis pas, je crois la différence entre l’imparfait et le passé simple. Tu ne coupes pas les phrases. Tu fais des fautes d’orthographe : adjectifs non accordés (par exemple, adjectifs masculins pour la narratrice…)
Le meneur du groupe avait manifestement pressenti le peu de confiance qu’il m’inspirait. D’un geste vif, il projetât son fusil à mes pieds. « Tant que tu restera avec nous, tu pourras garder mon unique arme ! ». Lentement, je me baissai pour ramasser l’engin mortel, il était vraiment lourd, je n’en avais jamais porté auparavant. Je me surpris à esquisser un sourire suite au geste de l’homme, il semblait vraiment différent de la racaille que j’avais rencontré jusqu'à maintenant. Pendant que je trifouillai mon nouvel objet avec curiosité, il m’expliqua qu’il aimerait trouver un abri où passer la nuit pour lui et ses compagnons de route. Durant un instant je ne dis pas un mot, continuant d’observer la crosse de mon arme, perdue dans mes penser. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas eu de compagnie. Mon instinct me suggérait de fuir mais l’homme, par sa présence, m’en empêchait. C’est comme s’il m’intimait l’ordre de rester avec eux. Je n’avais d’autre choix que de les suivre. Même si je n’étais pas expérimenté, je restais la seul personne du groupe avec une arme, ce qui me donnait un avantage non négligeable. De longues heures s’écoulèrent tandis que nous marchions à la recherche d’un abri sécurisé pour la nuit. D’après la position du soleil, que j’arrivais à distinguer malgré l’épaisse couche de poussière en permanente suspension dans l’air, nous approchions de la fin de la journée. Plus la nuit était proche, plus la chance de tomber sur des pillards grandissait, le temps pressait.
La grande tour devait posséder à première vue une cinquantaine d’étage. La structure branlante, elle, semblait vraiment en piteux état, comme la majorité des bâtiments de cette ville. Prudemment, j’avais pénétré en tête du groupe à l’intérieur du rez-de-chaussée, fouillant chaque recoin pour s’assurer d’un éventuel danger. Nous arrivâmes dans un grand hall, sorte de centre névralgique du bâtiment. Malheureusement les escaliers permettant d’accéder aux étages supérieurs s’étaient complètement effondrés, limitant grandement notre excursion. En levant la tête je me rendis compte que le toit était une immense verrière, laissant passer une lumière diffuse, intense et agréable. Le genre de lumière qu’on ne peut trouver qu’au dessus de la couche de poussière. Je m’avançai au milieu de la pièce, la ou les rayons étaient les plus puissants, m’exaltant de ce sentiment profond. J’aurai pu rester des heures comme ça, à contempler ce ciel pur, innocent et immuable. J’étais en paix.
Le bonheur ne fut que de courte durée. Mon rêve s’interrompit par une étrange sensation, comme si une présence proche me dérangeait. Je me retournai lentement pour remarquer que les trois individus s’était arrêter aux bordures du hall, dans l’ombre. Je ne saurais dire si à cet instant, ma déception fut plus grande que ma surprise, mais je ne pu réprimer un petit hoquet de panique. Je compris enfin à quel point l’humain était fichu, désespéré. L’homme qui m’avais donné son arme s’avança de quelques pas, assez pour que je puisse voir une partie de sa tête à la lumière du jour, ce qui me terrifia d’avantage. Le visage marqué mais doux que j’avais vu lors de notre rencontre laissait désormais place à une expression haineuse, glacial, me transperçant violement de toute part. Ses yeux de tueur semblaient tout droit sortis d’un film d’épouvante de l’ère passée. L’étonnement et la peur m’avaient presque fait oublier que je possédais une arme, je n’étais pas seul. Instinctivement, je l’empoignai tout en la pointant vers l’homme. Je ne m’étais jamais servi d’une arme, ce qui accentua encore d’avantage mes tremblements de peur. J’ai vraiment été naïve de croire que je pouvais faire confiance à un humain, me voilà dans un beau bordel maintenant. L’homme resta immobile pendant un long moment, un sourire carnassier grandissant à chaque seconde, comme s’il brûlait d’un désir dont il ne voulait pas se cacher. La peur que j’éprouvais se transformait petit à petit en colère vengeresse, la haine d'avoir été trahie une fois de plus, l’envie de me servir du fusil me démangeait. Il serait si simple d’en terminer maintenant. Personne ne se souviendrait d’eux car personne ne les connaît. J’oublierai vite. Ma fébrilité s'atténuait à mesure que les secondes passaient, l'atmosphère qui régnait dans l'air était presque palpable. L'homme avait manifestement remarqué le soudain changement dans mon état d'esprit. Le sourire sur ses lèvres s'élargissait d'avantage, fendant brutalement son visage avide. D'une démarche plutôt lente, il s'avança vers moi. Des spasmes le secouait de temps à autre, son excitation allait grandissante à chaque pas. Durant toute sa lente progression, je ne détournai pas le regard. Je ne voulais plus fuir, s’il fallait que je meure dans ce pitoyable endroit, ce serait avec la tête haute.
Arriver à mi-chemin, l’homme se mis à murmurer des paroles inaudibles, comme s’il se parlait à lui-même. Je n’avais de toute manière pas besoin de les entendre, il fallait être dupe pour ne pas comprendre ce qu’il cherchait. Je ne possédai rien de valeur, rien d’autre qu’il n’aurait pu désirer que mon corps. A partir ce cette vérité, deux actes pouvaient survenir, tout autant détestable l’un que l’autre. Soit l’homme qui s’avançait vers moi était un psychopathe sanguinaire, désireux de faire de mon corps une œuvre d’art sanguinolente, soit ses pulsions sexuelles étaient devenues incontrôlables. Il n’était pas impossible non plus qu’il veuille commettre les deux, dans un ordre comme dans l’autre. De toute manière, son excitation aveugle aurait raison de lui. A cette distance, je pouvais difficilement rater mon tir, je raffermissais la prise de ma main sur la gâchette, prête à faire feu si l’homme se montrait trop imprudent. J’étais déterminé à en finir.
Il n’était plus désormais qu’à trois, voir quatre mètres de ma position actuel. Il s’était maintenant arrêté et me fixais avidement, me faisant frissonner malgré les rais de lumière intense qui me transperçaient. La tension qui régnait et la crispation qui en découlait commençait à me fatiguer. Je pouvais sentir mes jambes lourdes, prêtes à céder à la moindre défaillance de ma volonté. Il fallait accélérer l’épilogue, ne pas laisser passer sa chance. Cette règle valait pour nous deux. L’homme s’était mis à rire d’avantage. Un rire cruel, cynique, qui n’avait d’autre but que de mettre à nue mes faiblesses pour mieux satisfaire son sadisme. Voilà que maintenant, il m’encourageait à tirer, à en finir avec sa misérable existence. Ses paroles résonnaient dans ma tête comme un écho infinie. Je voulais qu’il se taise, qu’il soit réduit au silence, que plus rien d’autre n’émane de lui que la froideur de la mort. Il s’était remis en marche, continuant de déblatérer des paroles accablantes, haussant le ton à chaque mot. C’était comme s’il essayait de remplir un vase d’eau déjà plein à rebord, la pression sur mon esprit devenait insoutenable. J’explosai. Un cri strident sorti de mon corps tandis que je mettais en joue l’homme, folle de rage. Je fermai les yeux et pressa la détente.
Pendant quelques secondes, les voix se turent alors que je gardais les yeux fermé. Mon esprit se coupa un instant du monde extérieur, comme pour échapper à la réalité de l’acte que je venais de réaliser. Puis, ce rire, toujours aussi mauvais, plus intense que jamais. Lorsque j’ouvrai à nouveau les yeux, l’homme se tenait toujours devant moi, impassible. Son torse n’était plus qu’a une dizaine de centimètres du canon de mon fusil. La réalité était là, depuis le début, depuis que je suis ces humains, le fusil était déchargé. De manière instinctive et frénétique, je pressai la détente dans l’espoir de voir un coup partir. Je n’entendais désormais rien d’autre que la voix oppressant et les cliquetis répétés de mon arme. L’homme riait aux éclats, mon désespoir semblait terriblement l’amuser. D’un puissant revers de sa main droite, il me frappa au visage. L’impact violent, en plus d’être douloureux, me projeta à terre alors que je lâchais mon fusil devenu inutile. Il avait cessé de rire, laissant la froideur de son visage déchiré mon âme affaiblie. Je peinai à me relever mais je réussis tout de même à me mettre à genou, abattue. Tout était fini. J’allais perdre ma dignité, ma vie, dans un endroit aussi pitoyable. La créature, car il n’avait plus rien d’humain, sortit un couteau caché dans sa manche tout en avançant vers moi. Je réussis tant bien que mal à me remettre sur mes jambes tremblantes, assez rapidement pour pouvoir esquiver le coup de couteau que l’homme me porta. Mes mouvements étaient encrassés ma mon état de faiblesse, je ne pu empêcher mon bras gauche d’être lacéré. Je serrai les dents pour ne pas laisser transparaître la douleur. Comme je tombai à genou, à cause du choc, ma vision se troubla. Mon bras n’était plus qu’un morceau de viande inanimée, pendant laborieusement le long de mon corps. Ce qui n’était plus qu’une vague forme derrière ma vue embuée s’approcha lentement de moi. Je sentis des mains moites m’agripper, déchirants sauvagement mes vêtements tandis qu’un souffle de buffle filait le long de mon cou. Je n’avais plus la force ni la volonté de me défendre, mon corps inerte refusait d’obéir aux injonctions de mon esprit. Quelle triste fin. Je me sentais beaucoup mieux dans mon univers imaginaire. Le présent se situait déjà loin derrière. L’espoir, dernier bastion de mon âme, s’en alla.
De part mon état de choc, je ne peux raconter en détail ce qu’il s’est passé ensuite. Je me rappelle seulement avoir entendu trois coups de feu, puis plus rien. Du sang, chaud et visqueux, perlait sur mon visage. Alors que je relevais la tête, les trois humains qui m’accompagnaient s’écroulèrent. Je réalisais que je n’étais pas morte, tandis qu’une fine silhouette approchait. Arriver à ma position, elle se pencha vers moi. C’état un visage de femme, souriante, une expression qui me fit chaud au cœur. Alors que la pression retombait, je perdis connaissance.
A mon réveil, la femme se tenait devant moi. Elle semblait grande, aux traits manifestement asiatiques et aux cheveux d’un noir de jais. Elle s’assit sur le rebord de mon lit. Tout en me fixant des yeux, elle me souriait, du même sourire compatissant qu’elle arbora avant que je ne perde connaissance. Après ce que j’avais vécu, il fut difficile de le lui rendre. J’essayai tout de même, mais une douleur me fit faire la grimace. Instinctivement, je m’agrippai le bras afin d’essayer de calmer cet élancement. Elle s’appelait Mai. D’après ses dires, elle me sauva la vie de mon bourreau. Le souvenir effrayant de cet évènement refit surface dans mon esprit. Pris d’un accès de panique, je regardai Mai avec horreur. Comment pouvais-je lui faire confiance après les trahisons que j’avais endurées ? Elle essaya de mettre sa main sur mon épaule, mais je la rejetai instinctivement avec violence. Elle se leva et s’en alla vers l’unique porte de la pièce. Une fois calmée, je regardais tout autour de moi cette étrange pièce. Quatre murs blancs m’entouraient, agrémentés d’un certain nombre de tableau représentant à première vue des scènes de bataille de différentes époques. Arrivée au pas de la porte, elle m’annonça que désormais elle s’occuperait de moi, quel que soit le temps qu’il faudrait. Je ne répondis rien, je ne la croyais pas. Une fois qu’elle fut partie, je m’endormie, en espérant croiser une ou deux chimères au détour d’un rêve merveilleux.
Deux jours passèrent sans que je ne revoie Mai. Je n’avais pas bougé de mon lit durant tout ce temps. Un homme m’apportait régulièrement à manger et à boire, sous les ordres de Mai. A chaque fois, j’essayais de lui extorquer des renseignements sur elle. Qui était-elle ? Que faisait-elle ? Quand la reverrais-je ? L’homme restait de marbre. Il se contentait de déposer ma nourriture puis de quitter la pièce, en refermant la porte à clé. Plus le temps passait, plus j’avais le sentiment d’être comme un oiseau en cage, d’autant plus que ma pièce ne possédait pas de fenêtre ! J’étais coupé du monde extérieur. Je haïssais déjà cette femme. Pourtant, je croyais secrètement, presque inconsciemment, en ses paroles. J’aurais pu tout laisser tomber, ne plus aspirer à une vie tranquille, mais ma conscience essayai de se persuader du contraire. J’avais appris à accepter cet état de fait. Il fallait juste que je trouve un but, un sens à mon existence, tout en essayant de comprendre le monde qui m’entoure. Comprendre comment l’humain à pu en arriver à ces actes d’autodestruction, pourquoi la nature de l’univers semblait si inadapté à notre existence. Concevoir ces vérités était le premier pas vers l’absolution de la race humaine. Au moins, il était beaucoup plus facile de réfléchir à tête reposée, au chaud. Etrangement, j’avais cessé de m’enfermer dans mon monde, je m’étais même enhardie, au grand damne de l’homme qui s’occupait de moi. J’étais aussi impatiente de savoir ce qui à poussé Mai à me sauver la vie.
Au matin du troisième jour, Elle me rendit visite, vêtue d’un haut court et pantalon en cuir noir, par-dessus lesquels un long manteau blanc en toile semblait épouser sa fine silhouette. Elle s’approcha lentement de mon lit, duquel je n’avais pas bougé durant trois jours. J’étais comme absorbée par son image, sa prestance incroyable. Elle me salua, me demanda comment je me sentais. Pendant quelques instants, j’oubliai de lui répondre, préférant la contempler pour essayer de comprendre le sentiment qu’elle dégageait. Naïve que j’étais, je l’enviai sans réellement la connaître. Passé l’effet de surprise, je commençai à lui expliquer ce que je ressentais, l’état psychologique dans lequel je me trouvai. Une heure durant, nous discutâmes de moi et ma vie passée. Etrangement, elle ne semblait pas disposée à parler de son passée, esquivant avec habileté les questions que je lui posais. Mai se leva et m’invita à la suivre. J’étais vraiment très excitée, je n’avais aucune idée de ce qu’était cet étrange endroit. Nous avançâmes dans un long couloir qui semblait interminables. L’architecture faisait fortement penser à une sorte de structure souterraine, ce qui expliquerait le fait que ma chambre ne possédait pas de fenêtre. Nous croisâmes plusieurs personnes sur le chemin, habillées soit en tenue de technicien, soit en blouse de scientifique. La nature de l’endroit se précisait dans mon esprit, je me trouvais probablement dans un complexe scientifique. Nous arrivâmes au bout du corridor pour déboucher sur un immense hangar. Il devait faire plusieurs centaines de mètres de hauteur et au moins autant en largeur, c’était impressionnant. « Tu voulais connaitre mon but, tu l’as devant tes yeux » m’avait dit Mai. En effet je n’avais pas remarqué que j’étais face à une immense structure, occupant la quasi-totalité du hangar. Je levais la tête pour mieux l’observer, elle était composée d’une longue tige d’un diamètre irrégulier, semblant s’épanouir à son extrémité telle une fleur de saison. Mai m’expliqua en détail ce qu’était cet engin. C’était donc ça le fameux projet du consortium. Un immense vaisseau dont l’unique but serait de trouver une planète habitable par l’être humain. Ce fut mon premier contact avec ce qui allait devenir mon salut sur cette planète. En l’admirant, un sentiment d’excitation et d’envie naquit en moi. Mai semblait diriger une grande partie du projet, elle était vraiment impressionnante et semblait très sûr d’elle. Après m’avoir fait visiter une grande partie du hangar, elle se retourna vers moi. Elle me souriait et me tandis la main. « Marylin, veux-tu bâtir un nouveau monde avec moi ? » m’avait-elle demandée. Mon cœur s’emplit de joie.
En me rappelant tous ces souvenirs, je n’arrive pas à empêcher cette nostalgie de m’envahir. Ce n’est pas des regrets, bien au contraire, mais l’appréhension et le sentiment de culpabilité vis-à-vis des humains qui vont rester sur cette planète me laisse une certaine amertume. L’épilogue de ma vie actuelle est proche. Mai ne cessait de me comparer aux chenilles, dont la mort est signe de renaissance pour le papillon. J’aime assez cette idée. Ainsi, je vais enfin prendre mon envol. Jusqu'à maintenant, je n’ai fait qu’exister sans le moindre but, sans me poser de question. Mais c’est terminé, j’ai maintenant une raison de vivre, une personne à protéger. Tout ce qui s’est passé avant est dénué de sens et sans saveur. Quand j’avais demandé à Mai la raison qui l’a poussé à me sauver, elle m’avait répondit qu’elle se voyait en moi. Elle pensait que ma destinée m’amènerait à changer le courant de la vie. Pourtant, je ne cesse de penser que les humains sont tels des pantins sur scène, dont le fil de l’espoir peut se rompre à tout instant. Pour certains, comme Mai et moi, cet espoir devient réalité. Pour les autres, je ne ressens que de la pitié.
« C’est triste, mais ce n’est qu’un détail comparé aux choses que nous allons accomplir, toi et moi ». Debout à mes côtés, Mai observait l’immensité de la plaine. L’expression de son visage semblait mêlée de compassion et de haine. Pendant de longues minutes, elle resta silencieuse, puis des larmes finirent par couler le long de ses joues. D’un revers de sa manche, elle les balaya. Pendant un cours instant, je me demandai si elle ne se sentit pas gêné. Elle était vraiment belle. Une autre explosion retentit, cette fois bien plus proche de nous. Mai se retourna et fixa un endroit situé derrière moi. Elle plissa les yeux puis, sans changer d’expression, baissa la tête. Ils avaient enfin réussi à pénétrer dans la vallée, malheureusement pour eux, il était trop tard pour changer le cours des choses.
Mai me fixa et sourit, de la même manière que lors de notre première rencontre. D’une démarche rassurante, elle me tendit sa main chaleureuse. « Marylin, voici venu notre temps. ». Sans une once d’hésitation, je pris sa main et la suivie jusqu'à la navette. J’allais renaitre…
Message édité par TAM136 le 29-03-2010 à 07:46:48