voilà donc le prologue...
Prologue:
Un éclair zébra le ciel et déchira un jeune saule, le privant de toute beauté future. Les arbres voisins, heureux de cet assassinat naturel, ne perdirent pas leur temps et profitèrent de la lumière nouvelle qui leur était accordée.
Sous l'arbre calciné gisait le corps svelte d'un elfe, les entrailles éparpillées sur le sol. Deux assassinats qui se côtoyaient et qui n'avaient pourtant rien en commun.
Lingen fut le premier à passer sous l’arbre déchus, suivi de près par ses deux compagnons, le roi Elrador et sa femme, la reine Elfina, qui n‘accorda par un regard aux cadavres. Lingen sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Son sang pulsait dans ses veine comme s’il essayait de sortir de son corps lui donnant une atroce sensation de pression dans l’artère de son cou. Il sonda les bois autour de lui craignant à tout instant qu’un monstre atroce, sortit tout droit de l’imagination de leur ennemi, puisse les trouver et les abattre avant qu’ils aient achevé leur mission, cette mission, la plus importante de toute, qui les avait mené au cœur même du royaume de l’Empereur, dans une foret maudit ou Il gardait ses plus atroces créatures.
Leur périple durait depuis plusieurs mois déjà. Ils avaient, depuis la terre de Nûrendor, terre de son seigneur Elrador, traversé de nombreux territoires en passant tout d’abords par la vallée de Sangenrit, puis par le col de Rhôten pour contourner les terres où les soldats de l’Empereur étaient trop nombreux. Ils avaient longé le fleuve Daratrin et passé par la terre des Olvoros, tous soumis au maître obscure, pour finalement arriver à Dolbarg, la capital de Son Empire, le siège de la cruauté et de la perversité. Lingen se retourna et observa dans les bras de sa Reine leur espoir, un bébé, le bébé de ses suzerains, niché dans un panier en bois d’olivier, et qui pour le moment, dormait à poing fermés. Il était la raison de leur voyage et la raison de leurs nombreux détours.
Il se maudit intérieurement, se maudit de ne pouvoir rien faire de plus que ce qu’il allait faire aujourd’hui. Lui, Lingen le grand sorcier, le Prime sorcier, était réduit à l’état de seul pion dans cette guerre. Il n’avait rien pus faire bien qu’il ait essayé de toute ses forces. La puissance de leur ennemis était effroyable. Le sorcier fit signe à ses compagnons de s’arrêter, il tenta de se repérer dans cet univers touffus et obscur ou la lumière ne pénétrait presque jamais. Il repérât le roc en forme chaise qu’il avait déjà vus lorsqu’il était venus ici avec son maître, dans sa jeunesse, pour apprendre à déceler les mystères qu’enfermait cet endroit lugubre. Il leur fit signe qu’ils pouvait avancer et ils se remirent tous en marche.
Son Roi et sa Reine n’avait pas encore dit un seul mot depuis qu’ils était rentrer dans cette foret et il savait pourquoi. Mais il ne voulais pas de leur pitié. Il ne voulait pas leurs montrer qu’il était mort de peur. Car un sorcier de son rang ne pouvait pas montrer signe de faiblesse. Il ne pouvait même pas trembler car on attendait de lui qu’il soit froid envers toutes les situations, qu’il n’hésite pas à mourir pour la cause car la cause était plus importante que la personne. Et c’était vrais, il ne pouvait pas baisser les bras après avoir vus les dizaines de milliers de victimes que cette cause avait déjà faite.
Tout en marchant il tourna discrètement la tête vers sa gauche et du coin de l’œil observa le visage pâle de sa Reine. Elle était tout bonnement magnifique, descendante des elfe du côté de sa mère, l’elfe Nireaë, Reine des elfes de la foret de Silnarëalin, elle avait des yeux en forme d’amandes couleurs miel toujours vifs et attentifs et des pommettes hautes. Son teint était pâle mais pas pâle comme l’est celui des mort. Non. Il était d’un pâle insalissable comme si aucune ombre ni aucune poussière ne pourrait jamais se poser sur ce doux visage. Même si après leur voyage ce teint c’était encore décoloré, elle ne perdait pourtant rien de sa beauté intouchable. Il se souvint de son sourire qui apparaissait comme un rayon de soleil sous ses lèvres parfaites, se souvint car cela faisait quelques mois déjà qu’il n’avait pas vus le sourire de sa Reine. Il n’y avait pas de raison pour sourire… Et pour enrober ce visage parfait, elle avait une chevelure qui lui cascadait dans le dos jusqu’aux reins, d’un brun clair éblouissant. Et quant à son corps? Ah, son corps, une merveille parmi les merveilles, avec des membres fin mais fort, une peaux douce comme une brise de printemps, et des courbes qui faisait fantasmer touts les hommes qui avait l’honneur de la rencontrer.
Lingen rapporta son attention sur le chemin et se repéra pour être sur d’être sur la bonne voie. Il regarda son Roi qui l’avait rattrapé sur sa droite. Ce serait une des dernières fois qu’il le verrais, il le savait. Il ne verrai bientôt plus cet homme pour lequel il avait tant fait, cet homme qu’il avait tant de fois suivit aveuglement, l’homme sur lequel il avait porter ses espérances de paix pour les peuples. C’était un homme bon. Son visage était l’image parfaite qu’on les gents d’un Roi. Les trait durs, mais qui gardait cependant une beauté immortel que l’âge ne parvenait pas à lui enlever. Des yeux perçants, toujours aux aguets, d’un bleu douloureux à force d’être beaux, qui semblais vous transpercer et tout savoir sur vous aux premier regard. Il semblait impossible de cacher quelque chose à cet homme là. Il arborait de long cheveux blonds qui lui arrivait jusqu’au bas du cou. Ses épaules était larges et il avait des muscles saillants. Par sa beauté on aurait pus le confondre avec un elfe, si ce n’était par ses membres bien trop épais pour appartenir au beaux peuple. Car de la fragilité apparente des elfes il n’avait rien. Cet homme était fort, et on le remarquait aux premier regard. Son teint était normalement bronzé, mais avec les problèmes en cours il avait perdus des couleurs. Il gardait les yeux baissés, sûrement absorbé par des réflexions à propos de l’avenir de son peuple, et de tout les peuples en particulier. Il devait être également tenaillé par son impuissance, lui qui avait tant fait pour les hommes, et qui aujourd’hui se retrouvait en fuite, comme un criminel. Son Roi releva les yeux et croisa son regard. Lingen ne supporta pas longtemps l’intensité de ce regard et détourna les yeux pour chercher son prochain point de repère. L’arbre, il devait chercher l’arbre, à partir de ce point il mettrait encore environs vingt minutes pour arriver a destination. Le fait de penser à leur destination le ramena à la réalité. Il ne serait bientôt plus là! L’arbre, où était donc ce maudit arbre. Il commençait à perdre le control apparent qu’il avait affiché jusqu’à présent. Il était sur le point d’exploser, de crier au ciel pour lui demander ce qu’il voulait donc de lui. Mais il ne fit rien bien sûr. Il reprit son contrôle, car sa formation ne le laissait pas faire autrement. Il avait été entraîner pour contrôler ses émotions et il le faisait bien.
Il identifia finalement le gros chêne dont deux branches qui partait du même coté du tronc, et faisait le tour chacune de son côté, formait un cœur presque parfait et horizontal. La direction à prendre était la pointe du cœur. Plus que quelques minutes et ils serait arriver à destination.
Ils recommencèrent à marcher, tous en silence, se silence qui devenait pesant. Lingen se rendit soudains compte qu’il n’avait pas encore entendu ne serai-ce un seul bruit hormis leurs propre pas. Il sonda les alentours, cherchant un indice qui lui indiquerait que des animaux était présents dans cette foret, mais il ne vit rien. Pas de bruit de vent non plus. Rien. Le vide omniprésent dans cette foret amplifiait celui de son cœur. Il se sentait démunis, sentant que chaque pas vers leur destination le rapprochait toujours plus de son fatal destin.
Le stress augmentait à chaque pas qu’il faisait, lui donnant toujours plus de mal à respirer. Tout en marchant il ferma les yeux à moitié et tenta de se calmer en inspirant profondément.
Petit à petit il sombra dans cet état de transe auquel il était habitué et des souvenir commencèrent à défiler dans sa tête. Il se souvint de la première fois qu’il était rentré dans cette foret:
Il était avec son maître sorcier. Alboras. Alboras le grand, qui devait être connu comme le plus grand sorcier de son époque. Et lui, il avait eu l’honneur d’être son unique disciple.
Il se souvint du moment où il pénétra dans la foret. Elle était alors pleine de vie et de mystère. Lugubre certes mais fascinante. Il se rappela le fait qu’il était mort de peur lorsqu’il y était rentrer, mais son maître l’avait regarder avec ses yeux si particulier, avait sourit, et lui avait dit que tant qu’il serait avec lui il n’avait rien à craindre. Les yeux du grand maître était d’ailleurs presque la seul chose dont il se souvenait à son propos. Il tenta de se remémorer le regard du vieil homme et les yeux d’Alboras semblèrent se matérialiser devant lui. Alboras avait des yeux presque toujours plissés, mais d’une manière amical. D’un gris de nuages qui commencent à se gorgé de pluie, il semblait impossible de se sentir malheureux ou incapable lorsque ces yeux se posait sur vous. Grâce à la magie? Il n’en savait rien, les capacités du sorcier resterait pour lui à jamais un mystère. Mais il se souvint que lorsque son maître lui dit qu’il n’avait rien à craindre, il s’élança dans la foret qui depuis ce moment ne lui avait plus jamais fait peur. Jusqu’aujourd’hui. Il sortit de sa transe et vu qu’ils leur manquait encore une dizaine de minutes pour arriver. Ces transes durait décidément trop longtemps. Il tourna la tête pour voir si ses compagnons s’était rendu compte de quelque chose, mais ils était tellement perdus eux même dans leurs pensée qu’ils ne se rendrait pas compte s’il s’endormait. Se sentant revigoré, il décida de faire encore une séance, juste une. La transe était décidément comme une drogue. Il se replongea rapidement dans ses pensée, mais soudainement des images et des phrases confuses explosèrent dans sa tête. Il tenta de mettre de l’ordre dans cette confusion et réussit à comprendre les mots. L’enfant, ça concernait l’enfant, comme si son cerveau ou son esprit lui reprochait d’être si peu vigilant dans une mission de cet importance. Les buts de la mission s’imprégnèrent comme au fer rouge dans son cerveau.
Quelques mois plus tôt, lorsqu’il avait lu la prophétie qui concernait le fils de son Roi il avait compris ce qu’il devait faire. Il devait d’abord amener l’enfant ici, dans la foret de Dûnbarlag, puis dans l’ancien cercle de pierre, ensuite il devait l'envoyer dans un endroit sans magie car l’enfant devait grandir dans l’innocence et ne devait avoir aucune connaissance de l’ennemi, de la magie, et de ce monde en guerre en général. Car l’enfant était la clef, la clef de la victoire. Ainsi disait la prophétie.En tout cas c’est le sens qu’elle prenait car il ne parvenait pas à se souvenir des mots exactes, pourtant il aurait dû se souvenir du texte car il était de la plus haute importance. En tout cas il avait décidé de la direction que prendrait le bébé mais faire cette prouesse demandait beaucoup d’énergie. Beaucoup trop.
Il rouvrit les yeux et constata qu’il était à genoux sur le sol, des larmes coulaient le long de ses joues et avait déjà formés une petite flaque sur le sol. Honteusement il releva la tête et dévisagea les deux visages qui l’observait en silence. Il se releva et sans dire un mot et reprit sa marche. Pendant quelques secondes il n’entendit rien, puis, enfin, des pas recommencèrent à le suivre.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent.
Il observa le grand cercle de pierre qui se tenait là à ciel ouvert, inébranlable, après des siècles, voire des millénaires qu’il fut construit. Et il dégageai toujours la même puissance.
Ce cercle était composé de douze pierres mesurant environ trois mètres cinquante de haut et deux mètres en long et en large chacune. Elles étaient plantées régulièrement sur le sol pour formé ce cercle parfait. Chaque pierre avait en son centre un grand signe, surement des hiéroglyphes d’une langue perdue dont il n’avait pas connaissance. Il aurait du demander à son maître avant qu’il ne meure quelles était ces inscriptions. Le vieux aurait surement connu la réponse. De toute manière ça n’avait plus d’importance à présent.
Arrivé au bord du cercle, il se retourna. Son roi le regardait fixement et Lingen se dirigea tout de suite vers l’enfant. Il ne voulait pas d’adieu larmoyant ni rien qui puisse le mettre dans un état psychologique plus alarmant que celui qu’il avait déjà. Il avait besoin de toutes ses capacités intellectuels pour finir sa mission.
Il se posta devant sa Reine, et tout en la fixant des yeux, il posa une main sur le panier ou le bébé continuait à dormir. Elle acquiesça et lui tendit son fils sans un mot, une larme perlant tout de même au coin de son œil. C’était tout de même son seul enfant.
Il se tourna ensuite vers Elrador. Comment devrait-il dire au revoir à un Roi? Son Roi. Qu’il considérait par la même occasion comme son meilleur ami! Il opta finalement pour le choix de lui serrer la main. Tenant le panier au creux de son bras il s’approcha, main tendue vers son Roi. C’est là que Elrador fit une chose à la quel il ne s’attendait pas. Elrador, ne tenant pas compte de sa main tendue, le serra contre lui. Lingen se pétrifia, ne sachant pas quoi faire, puis il se relâcha et accepta la tendresse de son Roi. Elrador lui souffla deux mots à l’oreille:
-Bonne chance!
Lingen ne répondit pas. Il n’y avait rien à dire. De la chance? Il n’en aurait sûrement plus besoin. Il se sépara de l’étreinte de son ami et croisa son regard. Des larme! Son Roi pleurait. Pleurait-il pour lui ? Pour son fils? Aucun moyens de le savoir. Lui-même émus, il se détourna de son compagnon et fit quelques pas vers le cercle. Puis il s’arrêta, se retourna, et posa un genoux à terre en direction d’Elfina. Tête baissée il dit:
-Ne vous inquiéter pas ma Reine. Votre fils sera sain et sauf. Voulez-vous lui donner son nom?
Elfina les larmes aux yeux sortit de sa poche trois petits papier, les regarda tour à tour, en choisit un et le déposa dans le panier. Elle déposa ensuite un baisé sur le front de son fils, hésita, et baisa également le front du sorcier.
Lingen se releva et parcourut les quelques pas qui le séparait du cercle. Il s’arrêta quelques secondes à la frontière de celui-ci, et finalement y pénétra.
Ses genoux fléchirent lorsqu’il rentra dans le cercle, la pression était terrible à cet endroit. Son maître l’avait pourtant avertit, mais il n’aurais jamais pensé que la pression serait d’une tel ampleur. Il se releva pourtant, et se rapprocha du centre pour finalement s’agenoullier sur une inscription en forme d’étoile dont les rayon se dirigeait vers tout les pilier. Il entendit de petits gémissements. Le garçon venait de se réveiller. Il le regarda, et sourit. Si petit et déjà on pouvait voir en lui une grande force et en prime une beauté futur prometteuse. Ses yeux bleus-gris montrait malgré son jeune âge une intelligence instinctive. Exactement ce dont il aurait besoin. Le bébé le regardait fixement et Lingen reconnut en ce regard celui de son père. Le sorcier détourna la tête et observa le cercle depuis l’intérieure. Celons son maître, ce cercle énergétique fut crée par une ancienne secte il y à des millénaires appelée la secte des Bardacs. Les sorcier d’antan était décidément des génies. Il reporta son regard sur le bébé et commença à se concentrer. Il aurait besoins de toute sa force spirituelle pour les prochaine dix minutes. Il se focalisa, et lorsqu’il se sentit prêt il commença à libérer son énergie tout en prononçant des paroles intelligible (pour un spectateur extérieur) destinée à le concentrer. Il resta ensuite plusieurs minutes immobile, ses long cheveux se balançant paresseusement dans le vent. Puis le vent changea soudainement de direction et souffla avec une force renouvelée. Autour du berceau de la fumée commença à sortir du sol, formant une sorte de dôme autour du bébé. La terre se secoua violemment en un tremblement sourd. Lingen releva la tête et regarda pour la dernière fois le garçon. Il fut surpris de constater que l’enfant n’était absolument pas effrayé, il observait la scène semblant tout au plus intéressé. Le sorcier sourit! Et le berceau se volatilisa!
Lingen vit au loin une silhouette s’approcher, elle semblait lui dire quelque chose mais il ne l’entendit pas. Il la vit s’agenoullier à son coté, mais ne la distingua pas. Serai-ce son roi? C’était bien possible.
Il était tout de même un peut perplexe. Il aurait crus que mourir faisait plus mal que cela. Mais il ne ressentait en fait qu’une grande mélancolie. Il tourna son visage vers le ciel, et tenta de compter les nuages. Il entendit au loin une voix qui semblait portée par le vent, mais elle ne venait pas de son Roi, elle avait plutôt l’air de faire partie de l’air. Que disait elle?… Une requête?! En avait-il une?… Oui! Liberté!
Elrador se releva. Son chère ami venait de mourir. Encore une autre victime de ce combat qu’il se devait de mener pour les homme libre. Il espérait que le sacrifice du sorcier servirait à quelque chose. Il recommanda rapidement l’âme du sorcier aux Esprits, et les pria de prendre soin de lui. Puis il se releva et essuya une larme qui coulait le long de sa joue. Il s’approcha d’Elfina:
-Il est temps de partir, dit-il. Nous devons rejoindre la plaine de Carag avant la nuit. Dépêchons nous!
Elfina acquiesça et ils repartir, tournant le dos au cercle et au Sorcier déchu. Il n’y avait pas de temps pour des funérailles. La magie du cercle le protégera des ravages du temps, et lorsque le moment sera propice ils viendront alors lui rendre hommage comme il se doit.
Ils n’était partit que depuis dix minutes, qu’un long cri se fit entendre. Un cri qui glasse le sang, et qui à l’air de pénétrer dans les os et les faire vibrer de l’intérieur. Le Roi scruta le ciel, et là, il les vit, ils était là! La peur déforma son visage. Il s‘écria:
-Les Kâhlren!
Message édité par lamanaiklion le 12-04-2008 à 08:47:48