Bonjour, j'écris(enfin j'essaie)un livre et je souhaiterais avoir des avis, des critiques. enfin tout quoi. Je vous donne un extrait, le début.
Je vous remercie, par avance.
De nos jours.
Baker city Oregon.
Le lieutenant John Matheson et le sergent Bill Hooker effectuaient une sortie de routine. Ils n'étaient pas coéquipiers et sortaient rarement en équipe. Mais ce jour là, les effectifs du poste de police étaient restreints. Certains en congés, d'autres en maladie, il ne restait plus grand monde pour réaliser les taches quotidiennes. D'habitude le lieutenant Matheson occupait la plupart de son temps derrière son bureau. Il gérait les affaires courantes, comme il disait. Quand au sergent Hooker, il surveillait habituellement la ville et ses habitants avec le sergent Mitchell, qui aujourd'hui, comme tous les vendredis, était de repos. Le mois de juin était déjà bien entamé. Il faisait beau, le soleil était radieux. C'était une journée à lézarder sur un transat dans son jardin. Les deux hommes s'étaient arrêtés déjeuner chez Maggie, au coin d'Auburn Avenue et de la 8ème. C'était l'arrêt préféré du sergent, d'abord parce, d'après lui, on y mangeait les meilleurs steaks de tout l'Oregon, ensuite, et surtout, parce que la serveuse, Jenny, lui avait tapé dans l'œil. Il fallait dire qu'elle avait un physique à faire manger de la viande à des végétariens. Grande, blonde, des yeux noisettes, des jambes interminables. Certains clients commandaient leur menu en plusieurs fois pour la voir plus souvent. Ils attaquèrent leur côte de bœuf quant ils reçurent un appel radio. On les informait que deux corps avaient été retrouvés non loin d'ici.
Cela faisait deux ans qu'un cadavre n'avait pas été découvert dans le coin. Baker city était une cité tranquille. Le taux de criminalité était le plus faible de tout l'Oregon, voir de toute la côte ouest. Les habitants y vivaient paisiblement. Entourée par les montagnes Wallowa à l'est et la montagne bleue à ouest, Baker city était considérée comme un havre de paix. Les amoureux des grandes ballades et de la nature étaient, ici, dans leur élément. La police n'intervenait que pour des délits mineurs. Rien qui ne puisse perturber l'harmonie de la commune. La sécurité était de mise à Baker city et les dix milles âmes qui avaient élus domicile ici profitaient pleinement de sa douceur de vivre. Il n'était pas rare de voir, tard le soir, s'éterniser du monde. Soit les gens sortaient du cinéma, du restaurant, du bowling, soit les plus jeunes sortaient du "Beckies" la boite de nuit branchée du comté de Baker. Toute cette population vivait en parfaite adéquation.
Les deux policiers ajournèrent leurs repas, montèrent dans leur Ford Mustang et firent demi tour pour se rendre sur les lieux. Arrivés sur place ils eurent une vision d'horreur. Deux corps étaient étendus par terre. Ils étaient calcinés. Le sergent Hooker n'avait jamais vu çà. Il était grand et costaud. Il pensait pouvoir résister à tout, mais c'était son premier meurtre et la vue des deux corps brûlés lui donna la nausée. Il s'éloigna et vomit son déjeuner.
- Il était pas bon le steak de Maggie, ironisa Matheson en voyant son collègue plié en deux.
- C'n'est pas çà lieutenant, mais... Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il expulsa le reste de son repas
A vingt six ans, pour une première dans ce genre d'affaire, il était servi. Jusqu'à présent il s'était surtout occupé d'intervenir sur quelques effractions et une arrestation délicate d'un fou du volant. Le lieutenant Matheson ne fit pas attention à lui. Grand, mince, la mâchoire carrée, une fine moustache au dessus de ses lèvres, il était surnommé Averell pour sa ressemblance physique avec le plus grand des frères Dalton. Il était tout aussi horrifié par ce qu'il voyait, mais au cours de ses trente années de service il avait déjà rencontré ce type de situation. A Portland où il officia pendant quinze ans il avait déjà vu pire. Les agressions sexuelles, les crimes violents, les corps décapités, démembrés, les viols étaient courants. Là-bas, la nuit venue, les portes et les fenêtres étaient fermées. Les mères ne laissaient pas leurs enfants sortir le soir. A cinquante ans passés, John Matheson avait assisté à bon nombre d'atrocité. Les criminels n'étaient jamais en manque d'imagination dans la sauvagerie. Mais, malgré tout, il n'arrivait toujours pas à s'y faire. On a beau avoir assisté à toute ses horreurs, on ne s'y habitue pas, se dit-il. La minute de surprise passée, ils reprirent leurs esprits. Ils avaient un travail à faire. Le sergent Hooker alla chercher, dans le coffre de la voiture, la rubalise jaune "scène de crime do not cross" et sécurisa la zone. John Matheson appela son supérieur le capitaine Jim Bradley le chef de la police et leur collègue Greg Whitman spécialisé dans les recherches de preuves. Le premier constat des deux policiers était qu'il ne devait pas s'agir d'un accident. Ils avaient constaté que seuls les deux corps étaient consumés. Ils gisaient à dix mètres d'une maison en bois qui, elle, était restée intacte.
- Les gars du labo vont galérer pour l'identification, fit remarquer Matheson.
- Compte tenu de l'état des macchabées, ça va être simple, enchérit Hooker.
- Je pense qu'on a affaire à un ou plusieurs dingues qui ont pris du plaisir à les cramer, continua le lieutenant, je me demande même si ils ne l'ont pas été flambés vivant.
La peau avait complètement disparue sur tout le corps et leurs visages n'avaient plus l'apparence d'un faciès humain. Le lieutenant Matheson demanda au sergent d'appeler le central pour savoir si des personnes avaient disparus durant cette semaine. Bill Hooker retourna à la voiture et appela le bureau de police. Après quelques instants il eut une réponse. Aucune disparition n'avait été signalée ni à Baker city ni dans le comté de Baker.
- Il s'agit peut-être d'individus d'un comté voisin ou d'un touriste de passage, dit Matheson.
- J'effectuerai des recherches dans ce sens, lieutenant, ajouta Hooker.
Ils inspectèrent les lieux en faisant très attention à ne pas détériorer les éventuels indices. La maison était vide mais il était peut-être possible d'y trouver quelques empreintes. A quelque mètre en retrait le sergent Hooker pensa avoir trouvé quelque chose d'intéressant. Il appela son chef. Il lui montra des traces assez nettes. La terre battue avait laissé des empreintes de pneus. Matheson félicita Bill Hooker. Pour sa première véritable enquête c'était un bon début, pensa Matheson. Quelques minutes plus tard des sirènes de plusieurs voitures de police se firent entendre.