Citation :
Depardieu et Deneuve rattrapés par le scandale Khalifa ?
Dun De Nos Correspondants A Paris: Sarah Raouf, Le Quotidien d'Oran, 19 septembre 2004
De «Paris Match» à «VSD» et du Parisien à Libération, le cliché sétait affiché à pleine «une». De gauche à droite, Gérard Depardieu, Rafic Khalifa et Catherine Deneuve. Souriants, les acteurs français les mieux payés rehaussent de leur présence, selon la formule consacrée par la sémantique «cérémoniale», le lancement de KTV à Cannes.
Cétait en 2002 au plus fort de la montée irrésistible du groupe éponyme. eux ans plus tard, les deux comédiens risquent de subir leffet boomerang de cet affichage médiatique. Le lecteur des confessions de Saint-Augustin lors de lAnnée de lAlgérie et lactrice la plus primée de France pourraient être entendus par la justice hexagonale. La juge dinstruction Isabelle Prévost-Desprez, qui enquête sur les dossiers de Khalifa Airways France, Khalifa TV et «Khalifa Rent a car», la société de location de voitures, sintéresse à la relation quils avaient, un moment, entretenu avec lex-premier privé algérien.
La magistrate de Nanterre soupçonnerait lune et lautre de sêtre prêtés à des opérations de marketing au profit du groupe éponyme en contrepartie dune enveloppe financière. Cest du moins ce que rapporte, avec les précautions du conditionnel, LExpress. Lhebdomadaire parisien sest fait une spécialité.
Depuis un peu moins dun an, il se présente comme le média le mieux informé sur le suivi judiciaire de laffaire Khalifa. Fin juin, cest lui qui rapportait la mise en examen par Isabelle Prévost-Desprez dune figure du notariat parisien et dun agent immobilier (Le Quotidien dOran du jeudi 1er juillet 2004).
Dans leurs investigations, la juge de Nanterre et la brigade financière de la police saffairent à reconstituer les conditions qui ont précipité la liquidation judiciaire des trois sociétés (de droit français) du groupe. Autre curiosité : les opérations anormales auxquelles la gestion aurait donné lieu. En quête déléments susceptibles déclairer sa lanterne, les enquêteurs ont multiplié les perquisitions à différents niveaux. Lors de lune delles, ils sont tombés sur des documents comptables dignes dintérêt. Que contiennent-ils de si important pour que la juge et la brigade financière sy intéressent.
Une liste beaucoup plus «glamour», répond LExpress. Qui en dit davantage : «Le monde de la télévision y est fortement représenté. Apparaissent, en effet, le nom dun ancien animateur, qui a trouvé refuge sur le câble, celui de la femme dune vedette officiant sur TF 1 et celui dune ex-«coco girl». En face de chaque patronyme, une somme, allant de 4 000 à 6 000 euros».
Note de la Question: L'ex coco-girl, c'est pas difficile de savoir qui c'est.
Lappétit «informatif» des enquêteurs venant en mangeant, le processus débouche, début juillet, sur laudition discrète dun spécialiste de la communication événementielle ayant pignon sur rue sur la place française. Selon lhebdomadaire, le ciblage de ce prestataire es-images nétait pas anodin. Sa boîte, dont le nom na pas été divulgué, était précisément chargée de gérer les invitations de célébrités pour les besoins de la communication du groupe algérien.
Lors de son échange, le communicateur a cité le nom de Depardieu et de Deneuve. Rien de moins, il affirme - LExpress se protège derrière le conditionnel - avoir proposé, à chacun, 45.000 euros pour assurer leur présence aux cérémonies du groupe. Avant la soirée de Cannes, Depardieu et Deneuve avaient assisté, en février 2002 à Alger, au match gala Algérie - Olympique de Marseille. Un rendez-vous footballistique suivi, le soir, dune réception au Club des Pins en présence des plus hautes autorités de lEtat.
A en croire le vendeur dimages paraphrasé par lhebdomadaire parisien, largent destiné aux deux acteurs a été remis en espèces. Une quote-part «a été versée à Catherine Deneuve, en deux fois, dans son appartement de Saint-Germain-des-Prés, puis, à labri des regards, dans les lavabos, lors dune soirée». Selon le périodique, vraisemblablement briefé par des sources proches des enquêteurs, «aucune trace de cette somme naurait été retrouvée dans les déclarations fiscales de la star». Si les soupçons venaient à se confirmer à lépreuve de lenquête, les faits pourraient alors relever de «la fraude fiscale», voire du «recel dabus de biens sociaux».
Désireux den savoir plus aux fins de confirmation ou dinfirmation de ces éléments dinfo, le journaliste a sollicité lactrice via son agent. Le réflexe a été vain, lactrice nayant pas donné suite à ses questions.
Sollicité pour les mêmes motifs, Depardieu na pas souhaité, lui aussi, y répondre. Dans un livre-entretien publié récemment chez Plon - «Vivant !» -, lacteur a démenti, par anticipation, tout ce qui pourrait se dire à ce sujet. «Jai accepté, à sa demande, de participer à des soirées; pour lui rendre service, jai joué les «MM. Bons Offices» auprès des gouvernements français et canadien pour lui permettre douvrir de nouvelles lignes aériennes. Mais sans jamais toucher 1 franc, tu mentends: pas 1 franc», a-t-il dit à Laurent Neumann, chargé de le soumettre au jeu des question-réponses. «Je sais que Moumen distribuait beaucoup dargent autour de lui, mais moi, je nai pas accepté dargent».
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