Comment endiguer le déclin du téléphone fixe ? Alors que la France compte désormais davantage d'abonnés au mobile (38,9 millions à fin mars 2003) que d'abonnés au fixe (34,1 millions) et que l'écart se creuse, l'opérateur historique, toujours dominant sur le marché du fixe, croit avoir trouvé la martingale. Pourquoi ne déclinerait-on pas sur le téléphone à papa les services tant appréciés sur le mobile ? Par exemple les SMS, ces petits messages que les abonnés tapotent sur l'écran de leur portable. Ou encore le répertoire personnel de numéros stocké sur le téléphone, si commode pour passer ses coups de fil. En attendant la vidéo sur les futurs écrans couleur des combinés fixes.
Hier, donc, l'opérateur historique a lancé une première vague d'innovations. A condition d'être doté du combiné idoine, certains abonnés pourront s'expédier des minimessages depuis leur ligne fixe vers un autre abonné au fixe, ou vers un mobile. Le service vient d'ouvrir. «Il faut reprendre l'avantage auprès des jeunes», justifie Guy Lafarge, le nouveau directeur marketing de la branche téléphone fixe. Il connaît particulièrement bien le sujet puisqu'il officiait dans les mêmes fonctions, chez Orange, la filiale mobile de l'opérateur.
15 centimes le message. Si le public accroche, cette manne des SMS sera particulièrement bienvenue. Le service est conçu comme une pompe à facturation. Pour y accéder, il faudra s'abonner d'abord à la présentation du nom (2,30 euros par mois) ou à la présentation du numéro (1,50 euro par mois). Et changer son combiné (en vente dans les agences France Télécom), sinon le mini message sera délivré par la voix nasillarde d'un automate vocal... Chaque SMS est facturé en sus 15 centimes d'euro.
Ce n'est qu'un début. France Télécom promet dans la foulée le clonage sur la ligne fixe d'autres services accessibles sur les mobiles ou l'Internet, comme la certification de l'identité pour payer des prestations depuis le fixe, ou encore la mise en service d'une messagerie unifiée (fixe, mobile) ou d'un répertoire personnel universel, tous services vraisemblablement payants... Dans les tuyaux également, la réception, voire l'envoi des e-mails et messages multimédia (les MMS), ou l'échange de photos et de vidéos, grâce à de nouveaux terminaux fixes, avec écran couleur.
Décrue. L'idée, derrière toutes ces innovations, est d'abord de porter un coup d'arrêt à la désaffection pour le fixe. Thierry Breton, le PDG de France Télécom, prévoit que le nombre de lignes fixes, en décrue depuis quelque temps, ne devrait plus reculer. S'il reconnaît un «effet de substitution» de l'usage du fixe au profit du mobile, utilisé de plus en plus souvent à la maison, il estime qu'il devrait progressivement se calmer pour devenir nul en 2005. D'autant que l'ADSL l'Internet rapide , rend indispensable le maintien d'une ligne de téléphone à la maison. Il compte désormais sur les nouveaux services proposés sur le fixe.
Alors que la ligne fixe n'était utilisée en 1990 que pour passer des coups de fil, elle ne le sera plus à l'échelle de 2010, que pour un peu plus de 20 % des «actes» (communications), en raison de la progression des échanges de données (SMS, e-mails, Internet, etc.) C'est en tout cas ce que pronostique France Télécom.
Source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=110021
> Pour vous, ca a de l'avenir ou pas ?
---------------
A vendre