إيدي كوهين אדי כהן
@EdyCohen
 
 
Le régime de Bachar al-Assad est tombé en Syrie, mais la révolution syrienne n’a pas gagné.
Vous comprendrez bientôt ce que je dis.

Israël exige la démilitarisation totale du sud de la Syrie et ne tolérera pas que les forces du nouveau pouvoir syrien se déploient au sud de Damas, a déclaré dimanche 23 février le Premier ministre israélien, Benyamin Netanhayu.

<<<< Nous n'autoriserons pas que les forces de l'organisation HTS [le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham, dont les forces ont renversé le président Bachar el-Assad en décembre, NDLR] ou que la nouvelle armée syrienne entrent dans la zone au sud de Damas », a-t-il déclaré lors d'un discours devant une nouvelle promotion d'officiers à Holon, dans le centre d'Israël. <<< Nous exigeons la démilitarisation totale du sud de la Syrie », a-t-il ajouté.

NEW -- #Israel is threatening military intervention in #Syria tonight amid rising tensions between interim gov't forces & #Druze militiamen in #Damascus' suburb of #Jaramana.
 
What's going on? A brief:
 
Last night, #Druze militiamen in #Jaramana outside #Damascus attacked a handful of interim gov't forces -- killing one, injuring another & temporarily taking him hostage.
 
An hour later, the militiamen attacked & ransacked a state police station nearby
 
#Druze notables in #Jaramana intervened last night, securing the hostage release & promising the gov't General Security Service to handover the men responsible for the x2 attacks.
 
That didn't happen & tensions are rising tonight, amid occasional gunfire.
 
After #Netanyahu's recent demand that southern #Syria be demilitarized, protests took place across the southern provinces of #Daraa, #Suwayda & #Quneitra... and in #Jaramana.
 
This isn't a community looking for #Israel's protection
 
The added dynamic at play is remnants of #Assad's regime appear to be aligning -- in small numbers -- with minor #Druze militias, including the "#Suwayda Military Council."
 
The "Jaramana Shield" cell involved tonight is, allegedly, part-#Assad loyalist
 
Powerful #Druze militia leaders Laith al-Balous & Suleiman Abdul Baqi have arrived in #Jaramana to mediate a solution to tensions between the interim gov't & a local "Jaramana Shield" militia.
 
Both had "favorable" talks with Ahmed al-Sharaa this week.

« On en a fini avec Bachar mais ce sont les Israéliens qui débarquent », fulmine la cheffe de famille. Au loin, derrière les collines, une enfilade d’éoliennes marque la frontière israélienne. « On vit à côté d’eux. On a peur qu’ils nous fassent partir de chez nous. Le droit à la terre, ils ne connaissent pas. Nous refuserons tout plan israélien de diviser la Syrie », poursuit-elle, en référence aux dernières menaces du premier ministre israélien. Dimanche 23 février, Benyamin Nétanyahou a réclamé « la démilitarisation complète du sud de la Syrie dans les provinces de Kuneitra, Deraa et Souweïda ».

Quarante huit heures plus tard, simultanément au raid mené dans le village d’El-Bakkar, des avions israéliens ont bombardé deux sites militaires dans la banlieue de Damas et la province de Deraa. Ces frappes, qui ont fait au moins deux morts au sein de la nouvelle armée syrienne, s’ajoutent à des centaines d’autres menées par l’Etat hébreu à travers le pays depuis la prise de Damas par la coalition rebelle emmenée par les islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC).

« Nous ne permettrons pas que le sud de la Syrie devienne un autre Sud-Liban. Toute tentative des forces du régime syrien et des organisations terroristes de s’implanter dans la zone de sécurité du sud de la Syrie sera accueillie par le feu », a menacé, mercredi, Israel Katz, le ministre de la défense israélien. Ces déclarations ont suscité un vent de colère en Syrie, particulièrement dans les régions méridionales. Toute la semaine, de grands rassemblements et des manifestations se sont succédé dans les provinces de Souweïda, Deraa et Kuneitra, mais aussi à Damas, Homs et Alep et jusque sur la côte, dans le bastion alaouite de Lattaquié. Dans le sud du pays, alors que Benyamin Nétanyahou a annoncé qu’Israël ne tolérerait « aucune menace contre la communauté druze du sud de la Syrie », tous les regards se sont tournés vers les montagnes de Souweïda, bastion de cette minorité religieuse qui pratique un culte ésotérique dérivé de l’islam chiite.  A la chute du régime, les principaux groupes armés qui contrôlent la région ont dit qu’ils ne déposeraient pas les armes. Tout en dialoguant avec le nouveau gouvernement, ils expriment des réserves face à la présence des islamistes dans les arcanes du pouvoir. Pourtant, à Souweïda, les déclarations de M. Nétanyahou ont fait l’effet d’un électrochoc parmi la population, qui a organisé, mardi, une manifestation massive au cœur de la ville.

A Kuneitra, dernière province du sud de la Syrie, jouxtant la frontière israélienne, d’autres manifestations ont été organisées cette semaine. « Nous défendons l’unité du pays. Nous craignons qu’Israël joue sur un effet d’annonce : revendiquant une zone démilitarisée dans tout le sud pour obtenir a minima de garder leur contrôle sur la zone tampon », s’inquiète Dirar Al-Bachir, un activiste d’Al-Rafeed, un village niché au cœur de la zone dite démilitarisée instaurée en 1974 entre la Syrie et le plateau du Golan, occupé par l’État hébreu.

Dans les heures qui ont suivi la chute du régime de Bachar Al-Assad, l’armée israélienne s’est emparée de la zone. En violation flagrante de l’accord, les forces israéliennes y ont construit, depuis, sept bases militaires et plusieurs postes d’observation, entraînant le déplacement forcé de centaines d’habitants. A l’intérieur du périmètre, les soldats israéliens mènent des patrouilles quotidiennes et multiplient les incursions au-dehors, en territoire syrien. « Ils font des enquêtes, récoltent des informations, établissent des statistiques. Ils se renseignent sur le nombre d’écoles, d’enfants, de centres de santé, etc. », s’inquiète Omar Ismail, le mukhtar, chef du village, d’Al-Rafeed niché au cœur de la zone tampon.

Dans cette bourgade agricole de 5 000 âmes, les soldats israéliens ont proposé aux habitants de l’aide humanitaire, de la nourriture, de l’électricité, du carburant et du travail dans les champs ou sur les chantiers dans le Golan occupé par Israël, pour 70 dollars (67 euros) par jour. « Personne n’a accepté. Ils tâtent le terrain, cherchent à normaliser leur présence avant d’occuper pleinement notre terre. C’est une nouvelle stratégie de colonisation, plus pernicieuse et sophistiquée qu’à Gaza ou en Cisjordanie », dénonce Omar Ismail.

Dans la semaine du lundi 24 février, Benyamin Nétanyahou et son ministre de la défense, Israel Katz, ont tous deux affirmé que l’armée israélienne restera au sommet du mont Hermon et occupera « pour une durée indéterminée » la zone tampon. « L’histoire se répète », se désole Khaldia AlKherwish, dont la famille a été expulsée du Golan dans les années 1970. « Nous sommes des gens simples, nous ne voulons pas de problème avec nos voisins. Mais si Israël persiste et que notre gouvernement n’a pas les moyens de répondre, les enfants du Golan vont résister », prévient la vieille dame.

Si le gouvernement intérimaire a condamné les attaques israéliennes et l’occupation de la zone démilitarisée au nom de la souveraineté du pays, il ne semble pas vouloir hausser le ton, demandant plutôt à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour « mettre fin à l’agression ». Le fragile équilibre de la transition syrienne est en jeu. Alors que les nouvelles autorités tâtonnent pour installer un semblant d’Etat, Israël en profite pour avancer ses pions.

« Israël constitue la principale menace à la transition syrienne. Nétanyahou n’a aucune ligne rouge, la communauté internationale le laisse faire ce qu’il veut. De son côté, Ahmed Al-Charaa est confronté en interne à des défis multiples et immenses pour stabiliser la Syrie. Il peut difficilement hausser le ton face à Israël tant qu’il est sous la pression des sanctions américaines et qu’il n’a pas reçu un soutien franc et clair des pays arabes », analyse, à Damas, Osama Abou Zeid, ancien consultant pour l’organisation Geneva Call.

La tension reste forte après la mort d’un membre de HTS et la confrontation entre les autorités syriennes et la communauté druze, qui contrôle le quartier de Jaramana en banlieue de Damas. De nombreux habitants ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Selon plusieurs sources, Israël menace d’intervenir au sol si les autorités syriennes ne mettent pas fin aux opérations contre les factionsd ruzes. Cette menace ajoute à l’inquiétude sur place, où la situation pourrait rapidement dégénérer.  

La nouvelle administration syrienne a déployé des centaines de combattants dans la région de Jaramana, tandis que les miliciens druzes ont renforcé leurs positions pour faire face aux forces de police et de l’armée, selon le chef druze Rabi Munzer. « Nous vivons ici et nous n'avons jamais demandé la protection de quiconque. Nous sommes des citoyens arabes syriens qui habitons cette terre depuis des siècles et nous avons de bonnes relations avec nos voisins. Nous resterons toujours ainsi », explique ce dernier.
 
L’administration nouvellement en place a installé des points de contrôle autour de Jaramana et a donné à la communauté druze un ultimatum de cinq jours pour remettre ses armes aux autorités gouvernementales.