Cela s'appelle "Le don du prophète", et c'est l'un des meilleurs livres de la rentrée, dans le genre spiritualité.  
 
 
Extrait :  
 
Prologue.
 
La veille de son départ, qu’une clarté autour du soleil nous avait signalé, nous nous réunîmes devant la demeure temporaire du Maître, et de toute notre voix et de tout notre espoir, nous l’implorâmes d’avoir la bonté de livrer à nos cœurs assoiffés la quintessence, et seulement celle-là, de la science de l’amour, cette science sacrée par la pratique de  laquelle il avait cessé un jour d’être un homme promis à la lumière, pour devenir un dieu réalisé. Son séjour parmi nous n’avait pas duré plus de trois lunes, et sans avoir jamais dit un seul mot à quiconque, c’est la main sur le cœur et l’autre main sur nos poitrines qu’il avait guéri nos maladies, effacé nos infirmités, multiplié nos maigres aliments, et redonné la vie à nos morts qui avaient rencontré l’issue de l’incarnation bien avant d’avoir atteint le seuil de la vieillesse. Et c’est par cette lumière invisible mais apaisante qui émanait de ses yeux et de son sourire que nous avions su qu’il était le Maître que Dieu nous envoyait, car un jour le désir de nous élever dans la transcendance s’était levé dans nos cœurs, et dès lors nos prières demandèrent sans cesse qu’une voix immortelle vienne nous enseigner comment rejoindre l’absolu. Le Maître sortit longtemps après notre clameur, et après nous avoir bénis d’une main ouverte, il nous tendit un livre en disant : « Je vous parle comme à un seul homme, et voici, écrit de ma main et avec la force de mon cœur qui est uni au cœur de Dieu, la science qui enseigne le moyen de la grande ascension intérieure de l’état ombragé à l’état divin. Lisez avec votre cœur, car c’est là la science de l’amour qui enseigne la réalisation du divin ». Et le Maître disparut, mais le livre tomba devant nous et s’ouvrit de lui-même. Et nous commençâmes à le lire, chacun avec ses yeux, et tous avec le même cœur, et le livre commençait ainsi : « J’aurais pu faire ruisseler au-dedans de votre soif de pleine lumière… ». Et voici : c’était la quintessence de l’amour salvateur, ainsi qu’une voix de lumière qui nous parlait. Et tel nous avons reçu le livre du Maître, tel nous l’offrons au monde, car à travers l’humanité il y a bien des cœurs qui connaissent la soif qui nous a animés.  
 
Chapitre 1  
 
Une histoire de feu.  
 
J’aurais pu faire ruisseler au-dedans de votre soif de pleine lumière, l’un de ces nectars spirituels qui chevauchent les valeurs et les qualités universelles polissant l’esprit et le conduisant vers les sommets majestueux de la beauté dans son sens le plus vrai, et qui enseignent les regards et les comportements fraternels faisant conquérir à l’homme la dignité de sa nature ; et j’aurais pu répandre ce nectar dans les monts et les plaines de votre existence, afin que vous vous reconnaissiez dans le meilleur de vous-même à travers les mots et les images. En faisant ainsi, j’aurais acquis l’assentiment de la moitié et peut-être plus encore de tous ceux qui rencontreront ces paroles, et j’aurais aussi apporté un peu d’espoir et un instant de douceur à tous ceux chez qui l’ouverture d’esprit n’a pas été asséchée par les aridités de la partie du monde qui se montre hostile à cette moitié de l’univers qui échappe aux sens et aux machines. Et cela aurait déjà suffi à ce que mon cœur se retire heureux vers une méditation et une prière qui ne peuvent se vivre que seul, car précieuses jusqu’à l’inestimable. Et en faisant ainsi, mes mains ne vous auraient offert, à vous dont le cœur aspire à la lumière totale, qu’un ouvrage plaisant à lire, qu’un ami réconfortant à fréquenter. Mais il n’y aura point de limitation de propos sur les seules valeurs et les seules qualités universelles qui extasient, ni de circonscription de paroles sur les seuls regards et les seuls comportements fraternels qui ennoblissent. Et pourquoi ? Parce qu’il s’agit ici d’offrir la clef du soleil lui-même, et pas seulement les clefs de quelques coins de verdure dans le désert immense des existences. C’est donc du soleil intérieur et du feu de l’amour qui transmue le mortel en immortel, que je suis tenu de vous parler. Et qu’importe si la chaleur de cet écrit est insupportable pour la pensée et l’émotion de certains : c’est au cœur de l’âme que je m’adresse, et c’est son pouvoir d’aimer vrai que je dois interpeller, même si pour cela je dois brûler le fragile tissu des convictions et des sentiments. Et si ce don de feu insuffle de la force à votre cœur et vous inspire une plus grande volonté d’aimer vrai, alors dépassez la peur des regards fermés et écoutez l’élan de votre cœur : transmettez le don avec la joie de celui qui offre un beau présent, car c’est ainsi que se propage tout feu qui vivifie.  
 

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