Premièrement, le soucis du refus de soins de la part des médecins libéraux pour les personnes ayant droit à la CMU n'est pas le sujet et n'est pas en désaccord avec les revendications citées plus haut. Ensuite pour ma part ce genre de médecin je les dénonce lorsqu'un patient m'explique cela. Le médecin en question est sanctionné ou pas selon les preuves et moi je vais à l'encontre du code de déontologie qui dit qu'un médecin ne doit pas dénigrer le travail d'un collègue. Bref, je ne me sens pas concerné par ces accusations mais je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il s'agit d'un énorme dysfonctionnement qu'il faut sanctionner et résoudre.
Mais je me doute que c'est ce genre de choses qui poussent la population à être contre toutes les revendications des médecins, que la population estime qu'on est trop avantagé et fait mal notre boulot. C'est le cas de certains médecins et c'est ce qui fait le plus de bruit mais je ne pense qu'il s'agisse d'une majorité.
Ensuite oui il y a un soucis dans l'évaluation des connaissances des médecins déjà installés, qui est absente contrairement à d'autres pays.
Enfin, le manque de médecin est global et même s'il existe des répartitions différentes selon les régions, dans celles où il y a le plus de médecins, il n'y en a pas assez. Il suffit d'observer l'activité d'un médecin en pleine ville avec des honoraires libres (secteur 2) pour voir qu'il n'a aucun soucis pour remplir son agenda, bien au contraire. (sans parler du phénomène qui montre que certains patients, souvent aisés, estiment la qualité d'un médecin à ce qu'il leur fait payer).
Alors non, le médecin déconventionné, malgré une plus grande densité de médecins ailleurs n'aura pas de mal à remplir ses consultations.
Les médecins ne sont pas directement obligés de s'installer en campagne et peuvent s'installer en ville sans soucis pour leur salaire en étant déconventionné.
Alors qui va souffrir de cette mesure ? Certainement pas moi mais effectivement les patients, donc la population en général.
Cette mesure revient à déconventionner un pourcentage de médecins par région. Une fois ce chiffre fixé, il instaure deux systèmes de soin. Ce chiffre peut monter ou peut baisser. Néanmoins une fois la machine démarrée, il sera difficile de revenir dessus : observez le système de santé américain, exemple typique.
Ce problème a été superbement bien camouflé par le gouvernement qui a provoqué la colère des étudiants pour que ce problème ne touchant que la profession cache le problème qui touche la population qui aurait fait beaucoup plus de bruit.
En tous les cas, quelque soit le système mis en place, le médecin n'est pas celui qui en souffrira le plus... loin de là.
Et pour ce qui est des sacrifices, personellement je suis près à passer énormément de temps auprès de mes patients mais j'estime que la moindre des choses est de choisir l'endroit où je souhaite travailler. (je ne parle même pas de la difficulté des études...) Certains médecins aiment travailler en campagne et le refusent pour le moment car ils n'ont aucun moyen là bas depuis que le gouvernement a fait baisser le nombre de médecin et a supprimer les structures des zones rurales, a but purement économique. Notre dévouement est réel mais nous ne sommes pas des chèvres.
Et vouloir imposer à des étudiants terminant leurs études, n'ayant pas signé pour cela, d'aller s'installer dans la creuse alors qu'ils ont pour la plupart un conjoint, des enfants est tout de même inadmissible, tout comme cela l'est pour les profs.
Il y a des mesures à prendre mais ce ne sont pas les bonnes et ces dernières remettent en question le système de sécurité social (exemplaire en France), manquent de respects aux professionnels de santé, engraine l'état à diminuer ses dépenses sur ce système pour faire entrer sur le marché, la santé (au détriment uniquement des patients). L'état a des responsabilités envers la population et la moindre des mesures pour garder ce système et inciter les médecins à s'installer dans des zones à faible densité démographique, est de fournir des moyens matériels aux médecins généralistes et ceci est tout à fait possible, coûte de l'argent forcément mais permet une efficacité de soins beaucoup plus grande pour les patients de ces zones, ce qui à mes yeux est un peu l'objectif primaire.
Message édité par dadafafafafa le 22-10-2007 à 13:13:07