En 1968, pendant la révolution, on entendait dans les rues "Dix ans c'est assez!!" à destination de De Gaulle, père de la cinquième république et de l'indépendance de l'algérie.
En 69 le De Gaulle président a organisé un plébiscite : les français lui ont dit non, et il est parti.
En 1991, après 10 ans de présidence de Mitterrand, la droite a ressorti le slogan, sans grand succès. Il est vrai que c'était la cohabitation, Chirac était premier ministre et appellait Mitterrand "Papa"...
Aujourd'hui Chirac est président depuis 10 ans.
Est-ce trop, assez, pas assez?
Pour faire ratifier la nouvelle constitution européenne par les français, il a décidé d'un référendum. Il s'active beaucoup et mobilise ses troupes pour faire voter oui, mais le non semble pour le moment en avance.
La moitié de la gauche trouve le texte trop libéral et pas assez social, la moitié de la droite trouve le texte trop peu souverainiste ou pas assez libéral, l'extrème-gauche et l'extrème-droite vote non par principe.
Mais surtout ceux qui iront voter risquent de se trouver un petit air de cocu... "Votez oui, les moutons, je vous dis que c'est pour votre bien."
Mais qu'en est-il de la stratégie présidentielle?
- Pense-t-il pouvoir faire passer cette ratification pour une sorte de plébiscite en sa faveur et que les gens vont voter oui parce qu'il le demande, lui? C'est peut-être oublier un peu vite son opposition à l'europe lorsqu'il n'était pas à un poste national, et aussi le fait qu'il a été élu "par défaut" de candidat.
- Pense-t-il que les français veulent l'europe? Il a dit que "tout" resterait national, ce qui est évidemment faux, l'europe est intégrée a l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et n'a qu'une marge de manoeuvre très réduite, alors les états eux-mêmes... Pourtant les français sont inquiet pour leur boulot, les délocalisations, la mondialisation etc.
Il me paraitrait logique qu'il démissionne en cas de non, mais il a annoncé qu'il ne le ferait pas. Le costume de De Gaulle est décidément trop grand pour lui. Mais c'est surtout son problème, et un peu celui de ceux qui ont voté pour lui.
Tout le monde est d'accord pour penser qu'un "non" français ne changera rien au texte, et que le plat sera resservi aussi souvent que nécessaire pour qu'il soit accepté tel quel.
N'aurait-il pas mieux valu qu'il pose DEUX questions (voire plus) :
- Acceptez-vous la constitution européenne?
- Voulez-vous que je reste?
Mais ce serait sans doute prendre un risque que le politicien Chirac ne peut pas accepter. "J'y suis j'y reste! On avait dit 5 ans alors c'est 5 ans, point barre!".
Une autre question risque de plomber le vote : la question turque, repoussée à 10 ou 15 ans ; ou encore la directive Bolkenstein (purement néo-libérale), ou évidemment la gestion Raffarin (le premier ministre) et son gouvernement de technocrates un peu autistes. Les gens n'ont pas souvent l'occasion de s'exprimer sur les sujets qui les intéressent, les choix de sociétés, délégué a des élus supposés les représenter, ils vont marquer leur refus pour cela comme pour le reste en votant non.
- D'accord pour Bolenstein?
- D'accord pour l'adhésion de la turquie?
- Vous êtes content de Raffa?
Ajouter ces questions, ce serait pas du luxe, je crois
Pensez-vous qu'il faudrait plus de référendums/votations, comme en suisse notamment, sur les sujets de sociétés? Une démocratie plus directe que le système actuel via des réprésentants. Le droit de dire "NON!" sur tel ou tel sujet précis.
Alors avant de voter officiellement en mai je vous propose un petit sondage :
(possibilité de cocher 3 cases)
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du vide, j'en ai plein !