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Grave âge
Bel exemple de barbarisme que les dirigeants de la prestigieuse Fnac nous ont servi cette semaine. Lors de la conférence de presse dévoilant son kiosque en ligne Fnacmusic, les responsables n'ont pas hésité à employer le mot «gravage». Christophe Cuvillier, le directeur général du «plus grand disquaire de France», a mis en avant par exemple la «légalité du gravage»; le terme est même inscrit en toutes lettres dans les communiqués de presse (pour rappeler que «7 gravages» sont permis sur Fnacmusic, etc.). En interne, on s'étonne de ce barbarisme, mais on nous a soufflé que ce mot «doit même être écrit noir sur blanc dans les contrats». Pour autant, ce mot n'est absolument pas français. Pour qu'il n'y ait aucune confusion possible, le Petit Larousse, dans son édition 2005, précise qu'il faut utiliser le terme "gravure" (signifiant, en 4e définition, «l'action de graver un cédérom ou un DVD»). Reste à savoir si "gravage" apparaîtra dans les célèbres guides de la Fnac. «Il n'en est pas question», nous a assuré Victor Jachimowicz, responsable des laboratoires de tests du distributeur, qui revendique être l'auteur de la quasi-totalité des textes. «Ce terme est incorrect», confirme-t-il d'emblée. Il ne reste plus aux dirigeants de la Fnac qu'à lire les guides de leur entreprise... ou d'ouvrir un dictionnaire. Une deuxième chance au gravage?
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