RESULTATS : GROUPE 1 (musique classique)
CLASSEMENT
1er : référent haut, donc un encodage à ~125 kbps
2èmes : Vorbis et AAC, statistiquement ex-æquo.
4ème : MP3
5ème : WMA
6ème : MPC, très en retrait.
COMMENTAIRES D’ENSEMBLE
On retrouve à 96 kbps de fortes disparités entre les différents formats, plus fortes d'ailleurs que celles mesurées à 80 kbps. L'écart maximal entre les encodages à 80 kbps qui était de 1,30 points (WMA=1,54 | Vorbis=2,87) passe maintenant à 1,70 points (MPC=1,88 | Vorbis=3,58). Par contre, les écarts se resserrent pour la plupart des outils : MP3, AAC et Vorbis (+ MP3 à 128) ne sont pas si éloignés qualitativement les uns des autres. A 96 kbps la qualité d'encodage sur ce type de musique est dans l'ensemble satisfaisante avec le MP3, l'AAC et Vorbis. Elle reste néanmoins insuffisante avec le WMA, et véritablement impossible avec le MPC - qui je le rappelle bénéficie paradoxalement du débit d'encodage le plus élevé. Aucun de ces formats paramétré à 96 kbps ne parvient encore à rivaliser avec le MP3 à 128 kbps. Nous somme donc très loin des promesses marketing et des idées reçues en circulation.
COMMENTAIRES FORMATS PAR FORMATS ET DIFFÉRENCES ENTRE CATÉGORIES DU GROUPE CLASSIQUE
Le graphique suivant présente les résultats obtenus par chacun des participants sur les trois principaux sous-ensembles du groupe 1.
• référent haut (MP3 LAME 3.97a11) [ABR 131] : Je débute par le référent haut, afin de mettre immédiatement en lumière la petite différence de notation obtenue ici par rapport au test à 80 kbps : 0,13 points (3,83 - 3,70). L'écart aurait du être nul théoriquement ; sans l'être, il n'en demeure pas moins très faible. Les écarts particuliers sont souvent plus importants, mais la présence de 150 échantillons les annule presqu'entièrement grâce à la magie des lois des grands nombres. Je suis enclin à penser que ce petit dixième de point restant a pour cause la différence de matériel d'écoute, liée au passage d'une bonne carte son amplifiée exterieurement à un composant d'entrée de gamme faiblement amplifié. Cela témoignerait en faveur du peu d'incidence lié au matériel lors d'une comparaison de ce type (faible débit).
La qualité obtenue est dans l'ensemble élevée, mais présente des lacunes avec les échantillons du groupe soliste, le plus difficile pour LAME, qui est ici rejoint par l'AAC et Vorbis. Cette baisse de régime localisée est liée d'une part à la présence massive d'un instrument qui n'a jamais réussi à l'encodeur (le clavecin est représenté par six échantillons) et d'autre part par l'abondance d'instruments très tonals (cordes, vents, orgue...) favorable à l'apparition d'un phénomène dit de warbling (i.e. raclements dans la partie basse du spectre) dont souffre localement la version testée de LAME.
• AAC-LC (iTunes 4.9 / QuickTime 7.02) [CBR 96] : L'AAC progresse de manière importante entre les deux tests (+1,35 points / +1,22 en valeur corrigée). La métamorphose est impressionnante : les distortions flagrantes et la suppression des détails à faible volume font presque parti du passé, en ne devenant plus que rarement ou faiblement perceptibles. 80 kbps ne suffisent donc pas (encore ?) à ce format pour assurer une qualité décente, tandis qu'un apport réduit (16 kbps) permet d'obtenir des résultats en très forte hausse. L'AAC semble donc désarmé en deça de 90 kbps, et ne peut tabler sur le renfort procuré par le profil HE qu'à un débit sensiblement plus faible (~70 kbps). La jonction entre les deux reste à bâtir. On signalera aussi un certain déséquilibre qualitatif avec les encodages iTunes AAC, avec une baisse sensible de performance avec les échantillons du sous-groupe "musique de chambre/orchestrale", sans laquelle l'AAC ferait jeu égal avec Vorbis.
• Ogg Vorbis (aoTuV / LANCER beta 4 based on SVN 1.1.1) [-q2,00] : l'encodeur le plus équilibré de cette série, qui obtient des notes quasi-identiques avec les trois sous-ensembles d'échantillons (3,56 - 3,58 - 3,60). Cette constance, qui fait écho à une forte homogénéité qualitative des échantillons pris individuellement, peut faire oublier la progression limitée depuis le test à 80 kbps : +0,58 points en valeur corrigée. Vorbis ne profite donc assez peu de l'apport en bit. Les défauts perçus à 80 kbps sont toujours présent : grossiereté des timbres, sonorité épaisse et huileuse - conséquence probable de techniques propres à Vorbis (Point-Stereo et Noise Normalisation) qui lui garantissent certes des performances étonnantes à faible débit mais qui ont tendance à rester collé à ses baskets à débits plus élevés. aoTuV a déjà énormément contribué à la réduction de ces effets indésirables, et l'on peut espérer que les prochaines versions marqueront d'autres progrès en ce sens. D'autres phénomènes pourront également être l'objet d'améliorations : pré-écho qui pourrait être encore atténué, meilleure restitution des détails sur des signaux de type micro-attaques (E19, E50) voire sur les passages présentant de nombreuses micro-informations (E51, S21 par exemple) et enfin une tendance à la distorsion des passages tonaux (S05, S22).
• MP3 (LAME 3.97 alpha 11) [--abr 99] : Le MP3 n'a pas bonne presse pour les encodages réalisés à moins de 100 kbps. Et pourtant, un bon encodeur parviendrait presque à tenir tête aux formats les plus avancés, du moins avec des échantillons de ce type. Bien entendu, les encodages MP3 évalués ici sont bien loin d'être parfaits, et il ne faut pas attendre longtemps pour rencontrer une distorsion réellement déplaisante. Mais pris dans leur ensemble, les résultats sont flatteurs, notamment avec les échantillons du sous-groupe "voix". La progression enregistrée depuis 80 kbps est la plus forte de tous les participants (+1,34 en valeur corrigée). Le MP3 semble avoir beaucoup en commun avec l'AAC. Tous deux en tous cas présentent les pires difficultés à 80 kbps, pour offrir un tout autre visage à seulement 96 kbps.
Cette qualité étonnante du MP3 doit sans doute beaucoup au rééchantillonnage à 32000 KHz, automatiquement réalisé par LAME, qui doit permettre à l'encodeur de mieux générer la pénurie de bit. LAME est d'ailleurs le seul encodeur parmis ceux testés ici (y compris dans les poules) à opérer un tel rééchantillonnage. En de rares occasions, la qualité à 96 kbps est même supérieure à celle perçue à 128 kbps ! Cette situation incongrue est pour l'essentiel à mettre à l'actif des problèmes de warbling dont j'ai parlé plus haut, et dont les encodages à 96 kbps sont parfois exempts (mais pas toujours).
Pour finir, je ferais remarquer que la note obtenue ici est bien inférieure à celle obtenue lors des poules (qui approchait les 4 points). Preuve si besoin de la nécessité de référents (anchor) pour pouvoir effectuer des comparaisons entre différents tests.
• MPC (MPPENC 1.14) [--xlevel --quality 3] : La qualité, déjà mauvaise avec les échantillons des deux premiers sous-ensembles, s'enfonce encore un peu plus avec les passages vocaux. Le MPC présente une forme de distorsion unique, assez difficile à décrire : il s'agit d'une forme de ringing assez étrange, croisement improbable entre un cachet effervescent en pleine action et une machine à laver en plein essorage. S'ajoute également le lowpass, le plus bas des participants (13000 Hz environ, contre plus de 15000 Hz au moins pour ses rivaux), et qui saute aux oreilles. Bref, à oublier pour cet usage.
• WMA (9.1 Standard) [CBR 96] : Le WMA est sensiblement inférieur aux autres formats (mpc excepté), et ne parvient à offrir une qualité décente sur la plupart des échantillons testés. Le WMA présente cependant un comportement atypique. La note s'élève très nettement avec les échantillons du sous-ensemble "soliste". Ce groupe de 55 échantillons en comprend plusieurs pour lesquels le WMA est parfaitement à l'aise et quasiment sans rivaux : les instruments tonaux. Que ce soient les instruments à cordes (erhu : S04 ; viole de gambe : S05 ; violon : S07 & S09), l'orgue (S17, 18, 19, 22), les instruments à vent (l'accordéon : S32 ; la cornemuse : S44 ; la clarinette : S47 ; la flute : S49 ; le saxophone : S53) et surtout quelques raretés ultra-tonales (comme l'harmonica de verre : S34 et les ondes Martenot : S37) pour lesquelles le WMA obtient la note 5/5 - bref, l'adéquation de cet encodeur pour l'ensemble de ces instruments fait bien plus que de masquer les défaillances traditionnelles de ce format audibles avec plusieurs autres échantillons. Cette disparité qualitative se retrouve à l'identique avec les échantillons du groupe "voix", dont les échantillons lyriques de type soliste sont nettement mieux rendus par l'encodage WMA que les échantillons de nature chorale (cf. cet aperçu posté à chaud pour plus d'infos).
Message édité par gURuBoOleZZ le 29-12-2005 à 23:26:26