Amis de la musique, bonjour !
Les derniers posts du topic "Mastering" ont ravivé une envie qui me trottait dans la tête depuis un moment et que j'avais déjà évoquée il y a longtemps sur le forum chaud7 : faire une soirée (et d'autres si ça marche/plaît) d'écoutes comparatives autour de disques dont il existe un certain nombre de masterings différents. Pas tant dans une optique démonstrative avec ABX, puisque des masterings différents sont le plus souvent ABXables les doigts dans les deux narines, mais plus pour la confrontation et l'échange autour de versions diverses et variées du catalogue d'artistes connus et abondamment remasterisés.
Ce type de comparatif sera à peu près l'inverse de ceux dont on a l'habitude. Dans un test de matériel, la musique n'est qu'un outil, un moyen de départager des éléments. Ici, elle sera au coeur du test, une fin en soi. Et donc jamais choisie pour ses critères "audiophiles". Par ailleurs, le matos ne sera pas du (T)HDG, les différences de mastering étant audibles même avec du matériel d'entrée de gamme, ce qui permet du coup d'ouvrir la porte à tout passionné de musique, quelle que soit l'épaisseur de son porte-feuille.
1 - LA MUSIQUE
* 1er critère : on excluera d'emblée les genres musicaux où les problèmes de mastering sont rares ou inexistants. Donc pas de classique, et a priori guère de jazz/blues/folk d'après-guerre. Désolé pour les amateurs de ces types de musique (j'aime moi-même blues/jazz/folk), mais pour une fois on s'intéressera aux parents pauvres de l'audiophilie, à ces musiques méprisées par les critiques et vendeurs : la pop, le rock, la soul, le R&B.
* Autre critère iconoclaste : la qualité des enregistrements ne sera pas prise en compte dans le choix. On pourra par exemple comparer 4 repiquages CD de 78 tours d'un morceau de R&B années 50. Le but n'est pas de s'extasier sur le son du meilleur des 4, mais de déterminer quel est le meilleur des 4, en composant avec les défauts inhérents à l'enregistrement. Dès lors qu'on aime un morceau/album/artiste, et puisque l'on ne peut pas plus refaire un enregistrement que refaire l'Histoire, autant chercher à déterminer sur quel disque celui-ci sonne le moins mauvais. Bref, ce n'est pas parce qu'on préfère les Stooges à Pink Floyd ou Billie Holiday à Diana Krall qu'on doit être condamné à écouter des masterings archi-compressés, dénoisés et qui clippent comme des porcs.
* On excluera aussi les artistes dont les masterings ne présentent aucun intérêt pour un tel test. Cas d'école : les Red Hot. Il existe 2 masterings, celui d'origine très bon, et le remastering exécrable. C'est connu, cela a été répété 100 fois sur tous les forums, et il suffit de mater les graphes pour s'en convaincre. Pas la peine de perdre son temps avec ça (ou alors 5 minutes, pour rigoler). Les cas les plus intéressants sont ceux où les choses ne sont pas complètement tranchées, mais affaire de compromis, donc de goût. Par exemple plus de dynamique parce que moins compressé, mais moins de détail parce que masterisé d'après une bande de 8ème génération.
* Dernier critère enfin : la majorité des morceaux seront des années 1950 à 1980. Pour les disques d'avant les années 50, les comparatifs ne porteront la plupart du temps que sur la qualité de repiquages de vinyls/78 tours. Il en faut, et je compte bien en inclure, mais mettre l'accent là-dessus serait assez monotone puisque le mix est forcément toujours le même et que seuls varient les applications de filtres, l'égalisation et la qualité du support ayant servi au repiquage. Pour les disques d'après les années 80, c'est un autre problème : il n'y aura que rarement un nombre de masterings différents suffisant pour rendre le test intéressant.
En fait, le coeur de ces tests devrait être majoritairement les années 63-70, époque où se généralise l'enregistrement multi-pistes, ce qui entraîne une myriade de variantes de mixes au fil des rééditions depuis 40 ans, et où la stéréo fait sa percée dans la musique populaire, ce qui entraîne une autre myriade de mixes et versions (stéréo, mono, fausse stéréo, fausse mono).
* Critère totalement arbitraire et limite scélérat : étant l'organisateur, et n'ayant pas envie de m'emmerder durant toute une soirée, les musiques qui me gonflent seront exclues. Je sais, c'est dégueulasse, mais c'est comme ça. Donc pas ou très peu (je peux supporter 2 ou 3 morceaux, n'exagérons rien) de niou age, prog pompier, electro, metal.
Et autant prévenir tout de suite : aucun disque de Queen ne passera jamais sur ma chaîne.
2 - LES DISQUES
J'en ai un grand nombre, et l'on peut je pense compter sur certains participants pour en apporter d'autres. L'idéal serait d'avoir pour chaque morceau une version de référence connue pour être un transfert direct de la bande master sans ou presque de modifications, afin de pouvoir juger de l'égalisation et du mix d'origine. Ce ne sera bien sûr pas souvent possible. Je possède quelques CDs de ce type, on verra ce qu'on peut faire en fonction des participants.
Evidemment, plus on aura de versions d'un même morceau, plus ce sera marrant. De ce côté, je peux assurer pour largement 10 soirées, surtout si d'autres personnes apportent des versions de complément. Mais à partir de 3 versions, c'est déjà sympa. Là où j'ai le plus de versions : à peu près tout ce qui ressort des 60's.
3 - LE LIEU / LE JOUR /L'HEURE/LA DUREE
Une librairie à 3 minutes à pied des métros République ou Goncourt. Pour les motorisés 4 roues, autant prévenir : c'est l'enfer pour se garer. M'enfin à Paris, c'est partout pareil.
Le jour, c'est à voir. Perso, le lundi ne m'arrange pas parce que je suis de repos, et je suis presque toujours pris le week-end. Ca laisserait du mardi au vendredi. Mais si ça arrange presque tout le monde le lundi ou le samedi, je peux me libérer. Le dimanche, par contre, carrément non.
L'heure : le soir à partir de 20h (fermeture de la boutique).
Durée : jusqu'à épuisement des participants et/ou des bouteilles. Plus sérieusement : peu importe. On peut tabler par exemple sur 3 heures, mais si quelqu'un ne peut y passer qu'une heure, voire une demi-heure le temps de boire un coup et écouter 2 ou 3 morceaux, qu'il ne se prive pas de venir.
4 - LE MATOS
Celui de la boutique, donc très modeste. Je rappelle que le but n'est pas d'écouter une chaîne, mais de la musique.
- Platine Marantz CD52 MkII (au cas où, mais a priori inutile)
- Pécé avec carte son USB M-Audio Audiophile
- Ampli-tuner Yamaha AX 496
- Enceintes Tannoy Mercury F1 (enceintes de bibliothèque de petite taille)
5 - LA PROCEDURE
Tous les morceaux seront rippés sur disque dur (EAC/Accuraterip etc.) et passés au replaygain pour effacer les différences de niveau. Le lecteur sera Foobar.
A priori, on ne devrait pas avoir de raisons de faire des ABX, à moins de tomber sur un os (masterings tellement proches que certains les jugent audiblement semblables tandis que d'autres disent entendre une différence). Mais il sera par contre sympa d'écouter d'abord les versions en aveugle, sans savoir de quel CD elles proviennent, histoire de ne pas être faussement influencé par l'année du mastering ("c'est le plus récent donc je le trouve mauvais" ) ou le label du CD ("c'est du Mobile Fidelity, donc c'est forcément le top !" ), voire l'ingé du son ("Ah on l'entend bien que c'est du Steve Hoffman !" ).
6 - LE COUT DE PARTICIPATION A LA SOIREE
Un truc qui se boit et/ou qui se mange. Ou alors juste qui se boit, et on ira se chercher des salades à l'excellent restau juste à côté.
Message édité par BoraBora le 23-10-2008 à 12:12:24
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Qui peut le moins peut le moins.