Reprise du message précédent :
Avant de faire ça, faut faire un petit détour.
Il me semble que ce serait une mauvaise idée de fournir d'entrée de jeu une upper ontology. En revanche, il y a une chose qu'on peut en garder. La seule chose dont on est sûrs qu'elle sera présente dans le système quoi qu'il arrive : la notion d'instance. Il y aura forcément, à un moment donné, des fichiers représentant les choses du monde. Sans construire toute l'architecture complexe (et sujette à controverse) de concepts entrecroisés formant une ontologie globale, on peut fournir en built-in la notion d'instance. Et plus précisément, un sous-ensemble du groupe des instances. Appelons ça des "sujets".
Les gens sont des sujets, les objets sont des sujets. L'Audi R8 (en général) est une instance (de modèle de voiture) mais n'est pas un sujet. Par contre l'Audi R8 de Tony Stark est un sujet. Un sujet, c'est la représentation mentale (dans la tête de la machine) d'une chose existant dans le monde. Un exemplaire hein, pas une catégorie ou un type. Un sujet représente un ensemble d'atomes et de molécules et leur mouvement. On verra plus tard si on peut élargir la déf.
Bon c'est bien, mais pourquoi on a besoin de ça ? Parce qu'au lieu de construire ce qu'il y a au-dessus des sujets (les ontologies), on va construire ce qu'il y a au-dessous, c'est à dire ce qu'il y a entre les sujets et les documents qui en parlent. Par exemple, je peux vous montrer une photo de quelqu'un. On a quoi : un sujet (quelqu'un), un type de document (photo), et bien sûr la chair de l'information (le contenu du fichier image).
On n'accède jamais directement au sujet. On n'a accès qu'à des documents qui parlent du sujet. C'est comme nous, humains : tout ce qu'on a, c'est l'image de nos yeux, le son de nos oreilles, ...etc.
On peut parfois se tromper en liant une perception sensorielle à un sujet. Par exemple, je vois quelqu'un dans la rue, de loin je crois le reconnaitre (je lie l'image à un sujet que je connais), et finalement en m'approchant je m'aperçois que ce n'est pas lui. Conclusion : le lien entre un sujet et des documents qui en parlent n'est pas un lien en dur, mais une supposition, un lien dynamique sur lequel on peut travailler, sur lequel on peut se poser des questions. Par exemple : de qui est-ce la photo ? Ce lien, on va l'appeler "identité".
Le document lui-même, on peut assez naturellement le nommer "vue". Ce document, cette vue, c'est une façon de voir le sujet, c'est un prisme ou un filtre, à travers lequel on accède à des informations sur le sujet.
Après "sujet" "identité" et "vue", manque un terme pour qualifier le type du document. C'est aussi mais pas seulement le type de fichier. Par exemple un fichier texte peut contenir un CV ou un bout de blog, c'est pas la même chose. Il est important de le nommer, parce que le plus gros de l'information viendra du fait qu'on ré-utilise les mêmes types de vue sur des sujets différents, ce qui permet de faire des comparaisons. L'info est là, dans la comparaison. Le terme de "prisme" me semble pas mal, vu qu'on a déjà utilisé la métaphore de l'optique avec le terme de "vue".
Donc on a :
sujet --- identité --- prisme --- vue
Notons que si l'identité est un lien dynamique, le prisme aussi. Par exemple, c'est peut-être une photo retouchée, ou un CV bidon pour faire marrer les copains. Seule la vue est donnée.
Prisme et identité sont deux types de liens complètement différents.
- Je verrais bien les prismes comme une hiérarchie de type classe dans la POO, avec héritage et tout ça. Tous les prismes sont des descendants de la classe "prisme". Naturellement ça se construit au fur et à mesure.
- Les identités sont plutôt de petits réseaux bayésiens, exprimant un lien supposé entre un sujet et un couple prisme/vue, en fonction de divers facteurs.
Fin de déviation. A partir de là, on peut commencer à établir un langage, qui permet de raisonner sur les sujets. Les prismes sont comme des fonctions qu'on peut appliquer à des sujets hypothétiques. On peut déjà écrire des expressions, contenant des variables de type "sujet" auxquelles on applique des prismes connus. Et c'est sans doute le bon moment pour introduire la logique, les implications.