Serge Karamazov a écrit :
Mon Micromania ayant reçu hier une démo jouable de Splinter Cell sur PS2, j'en profite pour vous livrer rapidement mes impressions sur cette nouvelle version de mon jeu de l'année 2002. Il s'agit d'une des dernières missions de notre ami Sam qui, sans spoiler davantage, débute dans un petit resto oriental. Ceux qui l'ont fait sur Xbox ou PC le reconnaitront.
Alors par quoi commencer. Tout d'abord par vous dire que je n'ai pas forcément pû jouer dans des conditions totalement optimales. Certes sur un bel écran 16/9 mais en composite. Et pratiquement sans le son. Toutefois mon jugement prend en compte ces paramêtres, rajouté au fait que j'ai clairement soudé le titre sur Xbox l'année dernière et que je commence à bien connaître l'animal. Mais entrons dans le vif du sujet. Si techniquement les versions Xbox et PC se valent (à quelques bugs et choix de résolution près), il faut malheureusement constater qu'Ubi a dû passer à la vitesse inférieure sur PS2.
Quel que soit les différents secteurs techniques, la PS2 est toujours en dessous. La résolution globale tout d'abord semble être assez faible et entraîne ce fameux défaut chère à la PS2 : un aliasing prononcé. Peut-être pas totalement comme "à la bonne époque" de la sortie de la console, mais pas si loin finalement. Les textures sont elles aussi un bon cran en dessous, paraissent plus sales et perdent du même coup de leurs finesses. Là aussi ce n'est pas catastrophique mais ce qui marquait cette belle différence visuelle sur Xbox (par rapport à la moyenne) disparaît sur la console de Sony. Enfin les effets spéciaux ont aussi pris un bon coup sur la gueule. Que ce soit celui des lunettes thermiques qui semblent se contenter du minimum syndical de nuances de couleurs. Ou bien comme pour toute une panoplie d'effets comme la fumée qui parait un peu rikiki, moins réaliste et palpable ou encore les lumières qui n'ont plus le même rendu "magique". Les ombres enfin subissent le même joug de l'impitoyable Graphic Synthesizer de la PS2 et sont globalement moins fines et précises.
Si le caractère "ombre et lumière" si esthétique de Splinter Cell en prend donc pour son grade, ce n'est malheureusement pas le plus inquiétant à mes yeux. Car force est de constater que malgré toutes ces concessions visuelles l'animation est à la traîne. Si sur Xbox on tournait autour d'un 30 i/m confortable pour les 95% des situations (avec quelques petites chutes à certains moment, mais jamais rien de très méchant), je suis obligé d'admettre que la version PS2 flirte avec l'injouabilité d'abord et SURTOUT dans les scènes d'action où la visée se doit d'être sûre, rapide, précise, et en pleine tête de préférence. Le framerate de cette version, en + d'être beaucoup moins constant que son homologue sur Xbox, l'est en dessous de cette barre fatidique des 30 i/m. D'ailleurs dans le tout premier affrontement de cette mission, dans la cuisine, alors que 2 soldats se planquent en me visant derrière une cloison, je n'ai pratiquement pas pû les aligner de façon précise tellement le framerate se montre capricieux. Je dirais autour des 15-20 i/m, ce qui devient inacceptable à "mes sens de joueurs" dans une scène d'action intense où la jouabilité se doit d'être optimale.
Bref, Splinter Cell n'est plus vraiment lui-même sur PS2. Car non content de perdre en grande partie ses charmes esthétiques qui participent à l'émerveillement permanent des sens du joueur sur Xbox ou PC, il est devenu aussi beaucoup moins agréable à jouer surtout dans les scènes d'actions. Car même si l'infiltration domine le titre, il ne faut surtout pas oublier que l'action garde une place tout à fait importante. Et d'ailleurs je n'ose pas imaginer comment certains passages délicats (qui demandaient déjà un très grand doigté de l'analogique sur Xbox) vont se finir si l'animation ne permet pas d'être aussi précis que le joueur le voudrait. Il faudra donc attendre la version définitive pour avoir confirmation sur cette (grosse) crainte. En conclusion je ne jette pas la pierre à Ubi malgré tout, car on sent dans cette adaptation une évidente bonne volonté. Et "l'intérêt" du jeu restera excellent dans l'absolu quoi qu'il en soit, pas de doute là dessus. Mais les lois du marketing sont impénétrables et elles ont décidé que ce Splinter Cell se jouerait sur une PS2, alors qu'il n'y avait peut-être pas totalement sa place. Ou qu'il méritait mieux pour s'exprimer pleinement en tout cas. Le triste bilan de tout cela : d'un franc 9/10 sur Xbox, Splinter Cell passe pour moi à un petit 8/10 sur PS2. J'en suis le premier désolé mais bon, c'est la vie !
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