Bonjour à tous, (MAJ du 22/04/22 après avoir effectué des recherches supplémentaires)
Il y a un an j’ai posé de la pâte thermique Gryzzly Kyronaut entre mon processeur et AIO (AIO de marque EK 360mm; oui depuis peu ils fabriquent du water-cooler en prêt à poser efficace à bon prix car cela représente 80% du marché du watercooling contre seulement 20% pour le custom. Il était donc logique qu’à un moment ils commencent à concurrencer Kraken, Thermal et les autres, plutôt que de limiter aux AIO semi-customs).
Bien entendu j’évite la conductinaut comme toutes les personnes raisonnables. Pas envie de faire un sarcophage au film Kapton Polyimide (qui est la seule façon d’éviter la catastrophe car si un tout petit peu de pâte thermique de type Konductinaute (pâte thermiquement ET électriquement conductible) touche un pin du processeur ou quoi que ce soit d’autre en métal; outre le cuivre de l’AIO … votre CPU est foutu). D’autant plus que toutes les pâtes thermiques de type métal liquid auraient le même effet que la Kryonaut.
Quand j’ai retiré mon AIO la Gryzzly Kyronaut m’a laissé une belle surprise et sans voix : le cuivre de l’AIO avait été complètement « rongé ».
Étant très étonné et ne comprenant pas ce qui se passe je me met comme d’habitude aux recherches notamment du côté des forums US. Et surprise : je ne suis pas du tout le seul à remarquer cela après l’utilisation de Grizzly Kyronaut combinée à un AIO; beaucoup se plaignent de la détérioration de la surface cuivrée de leur AIO (en revanche aucune plainte pour ceux qui utilisent un Ventirad). Une petite photo en fin de post pour montrer les dégâts potentiels.
Hypothèse de travail permettant de justifier qu’après 3 mois à 1 an de contact entre de la Grizzly Kyronaut et du cuivre le cuivre devient entièrement corrodé : Grizzly Kyronaut contiendrait un élément chimique qui crée une réaction d’oxydation/réduction avec le cuivre de certains AIO dans certaines conditions.
Hypothèses sur les conditions à réunir pour que le cuivre se dégrade :
1) Le cuivre se détériorerait uniquement en milieu non oxygéné (la pâte thermique a pour objectif de chasser tout air entre CPU et AIO et de ne jamais en laisser entrer). La réaction chimique qui corrode le cuivre doit également pouvoir disposer d’un catalyseur. Le seul catalyseur présent dans notre cas est de type physique : la chaleur émise par le CPU. Est ce que le refroidissement émis par l’AIO entre également en jeu pour dégrader le cuivre ? A défaut de tests personne ne le sait. C’est possible. Mais le seul catalyseur scientifiquement reconnu qui est présent dans ce système est la chaleur du CPU. Le froid n’est pas un catalyseur scientifiquement reconnu (tout du moins pas pour la corrosion du cuivre). Si vous posez de la Kyronaut sur un morceau à l’air libre il ne se passera probablement rien.
2) L’alliage de cuivre : Certains AIO sont dégradés alors que d’autres non. Tous contiennent une grande partie de cuivre et ont pour facteur commun la pâte Gryzzly Kyronaut. Dès lors on peut affirmer que la pâte Kyronaut ne réagit pas avec le cuivre mais avec autre chose. Et effectivement la plaque qui est collée contre le CPU n’est pas faite à 100% de cuivre. Il y a d’autres métaux incorporés au cuivre ce qui forme un alliage métallique de type cuivré. Et hélas pour cette petite étude chaque fabriquant utilise son propre alliage sans jamais dévoiler le contenu exacte de l’alliage. Après tout la loi ne lui impose pas alors pourquoi il le ferait ? En tous cas il est quasiment certain que c’est la présence d’un métal dans l’alliage de cuivre qui n’a pas encore été identifié (appelons le métal X; comme l’inconnue mathématique) qui est responsable de la destruction de certains AIO.
3) Mais alors comment éviter cela ??? Puisque le métal X n’a pas encore été identifié vous ne pouvez rien faire si ce n’est éviter là Grizzly Kyronaut (et bien entendu la Konductinaut sauf si vous êtes un professionnel) ou alors relever le nom des AIO qui ont été dégradés par la Kyronaut et ne pas acheter un AIO provenant de l’une de ces marques. Le métal X ne sera pas identifié avant longtemps puisque l’alliage de cuivre utilisé par chaque constructeur contient des métaux différents qui nous sont inconnus. Il est donc impossible d’utiliser la méthode de recherche par élimination ni même la méthode de recherche par comparaison tant que les constructeurs ne révéleront pas la composition exacte de l’alliage cuivré de leur AIO. L’unique solution possible serait de faire un prélèvement du cuivre abîmé sur toutes les marques qui ont subit des dégradations. Les échantillons pourraient être analysés au spectromètre de masse et ainsi nous connaîtrions la composition exacte des alliages de cuivre utilisé. Et le métal (ou les métaux) qui seront présents dans l’alliage de cuivre des AIO dégradés sera notre coupable. Bien entendu il faudrait faire de même sur les AIO non abimés afin de dresser une liste préalable des métaux utilisés dans les alliages de cuivre qui ne posent pas de problèmes : ces métaux seront innocentés et ce même si on les retrouve dans tous les échantillons d’alliage de cuivre issus des AIO abîmés.
Il reste quand même 2 petits bémols :
1) parfois c’est l’alliage de 2, 3 voir 4 métaux ajoutés à l’alliage de cuivre qui peuvent être responsable de la corrosion lorsqu’ils sont combinés à l’élément corrodant (la Grizzly Kyronaut). Dès lors isoler les métaux qui posent problème devient bien plus complexe. Et c’est peut être ce qu’ils en on déduit en faisant la Kyronaut : pâte très efficace mais peut dégrader certains AIO qui utilisent un alliage de cuivre dont nous ignorons la composition ainsi que les métaux qui réagissent avec la pâte. La composition est trop pénible à chercher; on fera plus de profits en mettant la pâte sur le marché immédiatement. Car il est impossible qu’ils ignorent ce problème vu le nombre d’AIO détruits.
2) Qui a quelques millions de dollars à prêter pour acheter un spectromètre de masse et le personnel de laboratoire qualifié allant avec afin d’entamer cette recherche ? Prévoir 1 an ou 2 de recherches.
CONCLUSION TRÈS INTÉRESSANTE : J’ai bien entendu cessé immédiatement d’utiliser la Kyronaut. Dans la foulée je me suis racheté un AIO EK 360mm mais cette fois ci avec un écran LCD sur la pompe : il indique la température du processeur.
Et je me suis mis à la recherche d’une pâte thermique qui réponde aux contraintes suivantes :
- Pas de pâte métal liquid car elles conduisent l’électricité. Pour l’utiliser correctement il faut construire un sarcophage en film polyamide autour du processeur en laissant uniquement la surface de libre. Puis appliquer la pâte, poser l’AIO ou le Ventirad, bien étaler la pâte et retirer le film une fois que le système de refroidissement est posé. Si vous laissez le film le CPU ne pourra plus être refroidi par le côté ni par le dessous.
- Une bonne conductivité thermique lorsque la pâte est soumise à une forte tension (les AIO sont férocement vissés et provoquent une forte tension sur la pâte. En revanche les Ventirad ne provoquent qu’une tension faible sur la pâte. Et cette notion de tension est très importante : la force exercée entre le système de refroidissement et le CPU vient changer la conductivité thermique de la pâte. Donc une très bonne pâte pour AIO ne sera pas forcément une bonne pâte pour un Ventirad.
- Une bonne viscosité : à forte tension la couche de pâte doit être la plus mince possible et sans aucune bulle d’air. Plus la pâte à une viscosité élevée plus la couche sera fine.
- Pas de Pad ni de métal Pad.
A la vue de ces éléments et après étude je suis tombé sur la Gelid GC Extrême qui est très satisfaisante à forte tension (nouvelle formule : la seringue de pâte n’est plus verte mais bleue. L’emballage est également bleu.
Entre Grizzly Kyronaut et Gelid GC Extrême la différence n’est même pas d’un degré quand le CPU est en overclocking …
Bien entendu il existe des pâtes tout aussi bonne que la Gelid GC Extrême et qui répondent aux conditions citées ci dessus. Par exemple la cooler Master Mastergel Nano. Mais la Gelid est la première que j’ai trouvé.
Voilà; vous êtes à présent prévenu sur l’importance du choix de votre pâte et sur les dangers des pâtes thermiques electro-conductrices ;-)
Pour finir, la photo d’un AIO ravagé par de la Kryonaut : La Kryonaut commence à oxyder le cuivre (corrosion du support en cuivre de l’AIO). Puis l’apparition d’oxydes métalliques permettent d’oxyder ensuite le nickel du CPU qui lui aussi à terme devient corrodé :
Voilà … cela mériterait bien un article ou un épinglage: non !? ;-)