touffoux a écrit :
La France compte aujourd'hui 800 000 stagiaires, payés au lance pierre qui enchaînent stage sur stage, ne bénéficient de la législation du travail ( droit de grève, chômage, SMIC, RTT, congés payés).
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Normalement les stagiaires sont des étudiants qui quittent de temps en temps leur milieu théorique pour aller effectuer une tâche pratique en entreprise, mais pendant ce temps ils restent étudiants, donc ne bénéficient absolument pas de la législation du travail, c'est légal autant que normal. C'est lorsqu'ils auront terminé leurs études pour se lancer dans la vie active qu'ils seront concernés par la législation du travail, pas avant.
Quand à la compensation financière d'un stage officiellement il n'y en a aucune, on devrait peut être pouvoir en imposer une minimale déduite des charges de l'entreprise, car on ne parle pas de paye (un stagiaire n'est pas un employé) donc comme le stagiaire ne produit rien ou si peu (il est là pour acquérir de l'expérience pratique personnelle et produire un rapport de stage, rien qui profite à l'entreprise) il ne devrait rien coûter non plus. Là il y a quelque chose à creuser, tu as probablement raison sur ce point là.
touffoux a écrit :
La France n'a pas besoin de délocaliser en Chine ou dans les pays de l'EST car elle possède cet extraordianaire réservoir de main d'oeuvre corvéable à merci.
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N'importe quoi. Les stagiaires ne sont pas là pour produire quelque chose d'utile à une entreprise mais pour eux mêmes, même si ça peut arriver qu'on leur confie des tâches subalternes pour lesquelles il ne serait pas rentable de payer un véritable employé. Encore une fois un stagiaire est un étudiant, donc pas de la main d'oeuvre car il n'est pas encore entré dans la vie active. Qu'il y ait des abus par des pourris tels les marchands de viande en informatique c'est possible mais il y a des dispositifs pour ça, surtout l'inspection du travail, faudrait peut être penser à l'utiliser dans ces cas là.
touffoux a écrit :
Au moment où le gouvernement se préoccupe plus de baisser l'impot sur le revenu des plus riches que de l'emploi des jeunes, cette solution ne peut plus durer.
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Argument classique d'extrême gauche complètement débile techniquement : ça fait plus de 10 ans qu'on sait très bien qu'il y a trop d'impôts en France ("trop d'impôts tue l'impôt" de Chirac entre autres), et d'après le principe constitutionnel d'égalité entre citoyens si on baisse les impôts c'est dans la même proportion pour tout le monde, normal et socialement juste puisque les riches étant dans la tranche la plus élevée ils en payent énormément plus que les autres. Donc si on baisse les impôts de N %, la remise est d'autant plus importante que la tranche est élevée, c'est aussi con que ça, des maths élémentaires purs. Tu proposes quoi comme "amélioration" ? Imposer les pauvres qui ne l'étaient pas pour qu'ils puissent profiter de cette remise ? Encore une fois c'est techniquement débile, à moins d'instaurer une remise dégressive selon les revenus mais alors il faut changer la constitution en supprimant le principe d'égalité entre les citoyens. Vaste programme, j'espère que tu imagines la montagne d'abus que ça va produire, et les plus pauvres trinqueront énormément plus que les riches qui eux ont les moyens de se protéger, comme d'hab...
touffoux a écrit :
- ce sont des vrais employés qualifiés ( le cas de l'informatique est flagrant) où le stagiaire a de véritables responsabilités.
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Un stagiaire a presque toujours une productivité de chiotte pour une entreprise, ce n'est opas du tout un employé et il n'est presque jamais qualifié, ce qui est normal puisqu'il n'est même pas débutant (toujours étudiant, pas encore dans la vie active) donc aucune expérience professionnelle, et que la tâche qu'il assume doit lui profiter pour son expérience à lui, pas à son entreprise (sauf indirectement pour des tâches subalternes). Si jamais on confie une vraie responsabilité à un stagiaire, en clair qu'on le met en face d'un client, c'est une faute majeure de l'entreprise qui nécessite l'intervention de l'inspection du travail, mais là ce n'est plus en stage. Normalement les conventions de stage délimitent le cadre d'intervention du stagiaire pour éviter ça. N'hésite pas à les dénoncer si tu en vois.
touffoux a écrit :
- L'entreprise n'assure aucune formation au stagiaire: la plupart des annonces de stages veulent des candidats avec une éxpérience préalable dans le domaine. Il n'ont aucun contenu éducatif.
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Normal, l'entreprise n'est pas là pour assurer la moindre formation au stagiaire, dans le cadre d'un stage elle est là pour le mettre dans un environnement pratique réel, et le stagiaire doit alors justement se former tout seul dans des conditions réelles. En principe c'est profitable aux 2 partis, l'entreprise peut faire faire une tâche subalterne (genre benchmark de son produit contre ceux des concurrents) qui lui coûterait trop cher avec un employé normal, et l'étudiant peut faire l'expérience d'un environnement de travail réel qui lui permettra d'intégrer une entreprise quand il ira dans la vie active après ses études.
Par contre les annonces de stages pour des candidats ayant une expérience préalable dans le domaine ne sont pas des stages, c'est absurde puisque par définition un étudiant stagiaire n'a encore aucune expérience professionnelle. Si tu en trouves, c'est une fausse annonce qui cache un CDD déguisé, à dénoncer à l'inspection du travail ou autre, car je ne sais pas quel organisme s'en occupe mais il est illégal de publier des annonces fictives.
touffoux a écrit :
- Le stagiaire n'a aucune protection sociale et se retrouve la plupart du temps à effectuer de horaires qui dépassent de loin les 35 h hebdomadaires.
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Le stagiaire qui est un étudiant mais pas un employé doit avoir sa protection sociale d'étudiant, tout à fait normal. Il va sûrement bosser plus de 35 h puisqu'il doit bosser pour lui au sein de l'entreprise dans le cadre des horaires normaux, et en plus rebosser pour son école afin de mettre en forme son rapport de stage. C'est normal, tous les stagaires du monde bossent plus qu'un employé par définition puisqu'ils doivent assurer un certain travail pour leur entreprise comme un employé, mais en plus pour leur école.
touffoux a écrit :
- Ils ne sont pas payés pour la plupart. Comment veut on remettre la France au travail alors que l'indemnité de stage quand elle existe ne permet même pas de payer le loyer ?.
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Encore une fois quand on est étudiant on n'est pas dans le monde du travail, une indemnité de stage ce n'est pas un salaire.
Une indemnité de stage minimale est peut être possible, mais ça serait extrêmement dur à établir car les situations sont trop différentes d'une entreprise à l'autre et selon les tâches. Les stages normaux sont des tâches annexes ou créées de toutes pièces offertes par les entreprises aux étudiants pour qu'ils puissent connaître le monde du travail, mais ces tâches ne doivent avoir aucune valeur ajoutée pour l'entreprise ou si peu, la seule valeur ajoutée doit être de l'expérience pratique pour l'étudiant. Les étudiants on besoin de stages en entreprise pour valider leurs études et savoir comment fonctionne le monde professionnel avant de l'avoir rejoint. Si on impose des indemnités pour les stagiaires la majeure partie des stages disparaîtra car les entreprises ne voudront pas casquer pour des tâches annexes qui ne leur apportent rien ou si peu, donc la majorité des étudiants ne trouveront plus de stages en entreprise, donc ne pourront pas valider leurs études.
touffoux a écrit :
- Beaucoup d'entreprises ont des postes de juniors ( chefs de produits, développeurs informatique, contrôleur de gestion) qui sont occupés à tour de rôle par des stagiaires. . Ce sont autant de recrutement qui ne sont pas réalisés et qui permettraient à des jeunes diplomés de trouver un travail
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Là tout à fait, un stage ne peut pas et ne doit pas correspondre à un emploi, si tu en vois c'est dénonciation directe à l'inspection du travail. Aucun problème pour faire le ménage, je t'approuve. D'ailleurs tous les marchands de viande en informatique qui ont envoyé des stagiaires aux clients en les présentant comme des employés auraient du finir carrément en tôle, comme la loi le prévoit d'ailleurs, car ça viole la loi sur plusieurs points inadmissibles. Remarque d'une part souvent les clients laissent faire car ils payent moins qu'avec un employé normal, et le client comme l'employeur c'est souvent l'Etat lui même. Donc là je ne vois pas ce qu'on peut faire à moins de faire intervenir les tribunaux de Bruxelles, carrément.
touffoux a écrit :
A 25 ans et plus, nous n'avons pas d'argent, pas de statut, pas d'avenir et nous nous voyons offrir comme seule échappatoire d'enchaîner des stages précaires et sous payés.
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Je ne vois pas où est le problème car je ne sais pas de quoi on cause : quand on est étudiant on ne bosse pas encore, on doit assumer certains stages très mal ou pas payés dans le cadre de ses études, mais c'est très limité et encadré, et on a un statut très clair, celui d'étudiant. Quand aux finances c'est aux parents de l'assurer ou éventuellement à l'état par des bourses. Je ne comprends pas "seule échappatoire d'enchaîner des stages précaires et sous payés" car ça suppose un long terme bien au delà des études, mais alors on parle de travail précaire mais plus d'études, donc c'est un autre sujet.