Les obligations des entreprises : presque rien. Les 6%, ce n'est pas vraiment une obligation, c'est seulement que ça leur coûte cher s'ils n'ont pas le quota.
Je trouve qu'il est très difficile de savoir s'il est préférable de déclarer ou non son handicap à l'employeur, et quand. Je parle des handicaps invisibles.
Les arguments pour :
-besoin d'aménagements du poste de travail
-impacts qui nécessitent des explications
contre :
-les préjugés
Ca dépend énormément de plusieurs facteurs. Il vaut mieux ne pas déclarer une rqth des gens intolérants et mal renseignés, sans réelle politique autour du handicap.
Dans certains cas, je pense qu'il vaut mieux aborder la rqth sous l'angle des difficultés rencontrées mais sans jamais nommer la cause (schizophrénie, vih...). Composer avec les préjugés...
Contrairement à toi, j'ai l'impression que beaucoup d'entreprises disent avoir une politique d'intégration des personnes en situation de handicap, mais c'est surtout de la communication. Parce que derrière, on s'aperçoit parfois qu'il y a 1,25% de salariés handicapés, que le titre de "responsable de la mission handicap" a été attribué à un random RH mais qu'aucune action n'a été menée depuis des années, voire que le budget handicap est utilisé pour envoyer une délégation aux jeux paralympiques.
En ce qui me concerne... Je suis handicapée de naissance, mais j'en ai eu la confirmation médicale à 34 ans. Je suis autiste Asperger.
J'ai donc commencé ma carrière avec beaucoup de difficultés. J'ai d'excellentes capacités analytiques, techniques, d'apprentissage, etc. Par contre je comprends mal certains types de communication (implicites, second degré, le langage non verbal) et il parait que je suis franchement bizarre et décalée dans mes interactions. J'ai donc des retours excellents de mes chefs opérationnels, pour ensuite me faire casser par les managers un peu plus haut qui me jugent sur mon savoir-être dans des situations qui ne sont pas celles de mon travail quotidien.
Pour moi, la question de parler de rqth avant l'entretien n'est pas résolue. Parler d'autisme, ou de troubles cognitifs, ça peut faire peur. Mais si je ne dis rien, je risque d'échouer dès la première étape du recrutement. Les entretiens d'embauche sont basés principalement sur ce que je ne sais pas faire : être avenant, souriant, parler facilement, regarder dans les yeux, savoir se vendre...
J'en ai parlé à mon travail actuel, longtemps après l'embauche. Suite à un changement de mission je me retrouvais dans les locaux de ma SSII, ça allait se voir. Et puis j'ai besoin d'aménagements, je ne peux plus continuer à m'épuiser pour faire comme tout le monde. Le bilan est globalement positif malgré quelques petits soucis.
Message édité par QNTAL le 01-03-2018 à 15:58:13