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Auteur | Sujet : [Topic Unique] Sommes-nous en oligarchie ? |
helicon2 | Salut,
Message édité par helicon2 le 07-02-2012 à 19:28:16 |
Publicité | Posté le 07-01-2012 à 15:09:57 |
Timoonn Moune pour les intimes :o | seb31 spabien? --------------- HFPonss - Désactivez votre Adblock sur HFR - Découper le monde à coup de rasoir pour voir au cœur du fruit, le noyau noir. |
SnowLeopard |
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limonaire Savoir renoncer avec grâce | Le problème de l'oligarchie en France vient de plusieurs sources : - un culte de l'Etat, depuis Colbert pour plusieurs raisons : c'est l'Etat qui a fait la France, depuis mille ans, et non l'inverse (comme c'est le cas dans d'autres pays européens). C'est l'oeuvre de la centralisation du pouvoir et de suppression des corps intermédiaires (grands seigneurs féodaux, Eglise, provinces, corporations) que l'Ancien Régime commence et que la Révolution/République poursuit (Toqueville). C'est l'Etat (à travers le roi puis l'Etat de droit ensuite) qui est perçu comme le recours ou l'arbitre suprême. De cette confiance dans l'Etat, très propre à l'esprit français, découle le manque de contre-pouvoirs. Une fois le gouvernement nommé, il est omnipotent, au nom du culte de la souveraineté populaire qui l'a désigné : d'où le Parlement godillot, le Sénat qui est considéré comme un obstacle à la volonté de l'Assemblée nationale, la création récente d'une cour constitutionnelle aux pouvoirs limités, les pouvoirs limités des régions/départements, l'omnipotence de la loi qui tue le dialogue social et rend inutile ou presque les syndicats, etc. Limiter l"oligarchie, c'est lutter contre la concentration du pouvoir dans quelques mains, c'est favoriser la diffusion du pouvoir en plusieurs mains (parlement contrôlant réellement l'exécutif, pouvoir judiciaire réellement indépendant, plus de pouvoirs pour les syndicats et la négociation sociale et moins pour la loi, réels budgets et sources de financement pour les collectivités locales...), c'est décentraliser les pouvoirs et en organiser la concurrence pour en limiter les excès, c'est mettre en place des contre-pouvoirs et des "checks and balances", c'est organiser le "citoyen contre les pouvoirs" (Alain). C'est donc se méfier du pouvoir, et notamment du pouvoir absolu, çàd du pouvoir étatique. Or, ce n'est pas une attitude très française. - l'idée que l'Etat doit réguler l'économie : d'où le concept d'économie mixte, très français. Et ça donne Guéant passant ce coup de fil décrit par Coignard. D'où un capitalisme de connivence : l'Etat est actionnaire, l'Etat subventionne, l'Etat réglemente... Le fait que les grands patrons privés en France soient largement énarques montrent que la première compétence en France pour gérer une grande entreprise n'est pas la compétence d'entrepreneur, mais celle d'avoir un carnet d'adresses et d'avoir ses entrées dans l'appareil d'Etat. Les liens deviennent incestueux entre pouvoir politique, pouvoir économique et pouvoir médiatique - la société française est figée : les privilèges accordés à certaines professions, les monopoles ou limitation de concurrences sont une prime à ceux qui ont déjà une situation. Difficile de les en déloger : par exemple difficile pour Niel, le patron de Free, de déloger les Bouygues (qui vit des commandes publiques) et Orange (dont l'actionnaire est l'Etat et qui est un ancien monopole). Aux EU, dans le top 10 ou 20 des plus grandes entreprises sont apparus les Google, Microsoft, Apple, Yahoo aux côtés des vieilles industries automobiles ou pétrolières. En France, ce top 10 ou 20 est le même depuis 30 ans. La France est une société de rentes, monopoles, privilèges octroyés par l'Etat : cela fige les positions, casse l'ascenseur social, fait reculer la méritocratie et favorise l'oligarchie en place. Il faut que ce soit le Qatar qui subventionne les jeunes de banlieue talentueux : c'est un comble tout de même ! - Le système éducatif français, sous l'emprise des "pédagogues" depuis 30 ans, a lui aussi pour conséquence d'accroître la reproduction sociale qu'on souhaitait pourtant combattre : l'enseignement de la langue n'est plus assurée à l'école, ce qui fait que de facto, son enseignement est privatisé, çàd laissé au bon soin des familles. Au grand bénéfice de ceux qui ont déjà une bonne situation, qui maitrisent les codes culturels, et qui vont les transmettre à leur progéniture. D'où la multiplication des "fils de " : les énarques fils d'énarques, les normaliens fils de normaliens. Et il y a de moins en moins de fils d'ouvriers à X ou HEc, moins qu'en 1970, ce qui est un comble. Message cité 1 fois Message édité par limonaire le 07-01-2012 à 15:56:15 --------------- "C'est encore plus beau quand c'est inutile" Cyrano de Bergerac http://limonaire.blog.lemonde.fr/ |
Autralia |
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helicon2 |
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audioslave227 virez le slave227 |
audioslave227 virez le slave227 |
Du coup, je ne comprends pas pourquoi tu soutiens le PS qui en plein dans la conivence et le lobby (certes, impossible de faire que l'UMP mais c'est pas une raison).
--------------- Last.fm |
LooSHA D'abord ! |
--------------- Mangeons de la viande (et nos amis pour la vie) ! Prenons l'avion ! Partons en vacances très loin ! Achetons des trucs venus du bout du monde ! Chauffons-nous à fond ! Utilisons plein d'électricité ! Changeons de malinphone le plus souvent possible ! |
Publicité | Posté le 09-01-2012 à 16:09:11 |
helicon2 | J'ai ajouté l'article. |
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