EDITORIAL
Peut-on encore appeler les beaux quartiers les « beaux quartiers » ?
Vendredi vers 13h, alors que toute la Rédaction du figaro déjeunait en terrasse d?une petite brasserie sans prétention à côté du bureau, nous avons vu débouler une horde d?ouvriers vociférants sous les bannières rouge-sang des syndicats CGT, FO et consorts? Cet incident aurait pu paraître banal en cette période de trouble gauchiste, si ce n?est que notre brasserie habituelle se trouve? avenue Kléber, en plein 16ème arrondissement parisien ! Ainsi donc, ces messieurs avaient reçu l?autorisation, pour la première fois sans doute, de défiler dans les beaux quartiers, plutôt que dans les arrondissements populaires habituellement dévolus à ce genre de manifestation. Alors quoi ?! Allons-nous laisser la chienlit socialo-communiste piétiner impunément les parvis de nos églises et de nos clubs de bridge ? Laisserons-nous vagir nos bambins sous les mugissements de ces féroces syndiqués ?
Plus sérieusement, allons-nous être obligés, puisque liberté est désormais donnée, voire offerte, de manifester en plein c?ur du 16ème, d?aller habiter et travailler dans le 19ème arrondissement ? Ou bien le maire de Paris Bertrand Delanoë et toute sa clique socialo-verdâtre ont-il décidé de nous chasser carrément de la capitale ? Devra-t-on bientôt s?exiler dans le «neuf trois» ?
Ou bien devrons-nous nous à notre tour prendre les armes ? Mais, cette-fois là je le crains, il s?agira d?autres choses que des banderoles et des mégaphones? Car il faudra bien qu?un jour, tout ceci se règle d?une manière ou d?une autre.