Citation :
Depuis le Ve siècle et jusqu'au XIIIe siècle, la notion de duel (" duello " signifie affaire en italien) judiciaire ou ordalie permet de régler officiellement et légalement les différends entre nobles. Mais l'issue souvent arbitraire de ces duels et l'hécatombe qui en découle va amener les Rois de France à interdire ou à tenter d'interdire le duel. C'est tout d'abord Saint-Louis (1254) qui supprime le duel en matière de droit civil. Henri IV essaiera lui aussi. En 1545 , au Concile de Trente, l'église prononce l'interdiction du duel qui reste toutefois largement pratiqué en France. L'édit n'a pas été promulgué par le roi et nombre de gentilshommes sont protestants.
Le dernier duel " officiel ", autorisé par le roi , se déroule sur le plateau de Saint Germain en Laye, en présence du roi Henri II et de sa cour, le 10 juillet 1547. Guy Chabot blesse mortellement François de Vivonne (1520 - 1547), seigneur de La Châtaigneraie, en portant deux coups de tranchant au jarret de son adversaire qui va décéder trois jours plus tard (solennellement convaincu de mensonge et de parjure). Cette action, une " falso manco " enseignée par le maître italien Caize, était une " botte " (de l'italien " botta " ) régulière, ce qui fut attesté par le neveu même de La Chataigneraie, Pierre de Brantôme, dans son ouvrage " Discours sur les duels ". La finesse du baron de Jarnac l'avait emporté sur la force brutale du vaniteux La Châtaigneraie. Il est vrai qu'à l'époque, l'habitude était d'attaquer au visage et au corps.
En France, le duel est une pratique si répandue qu'entre 1588 et 1608, près de 8 000 gentilshommes meurent en duel, non seulement sur le pré, mais également des suites de blessures, parfois légères : septicémie et tétanos sont fréquents à cette époque d'hygiène très relative. Entre 1608 et 1723 huit édits royaux prétendent interdire le duel. Même les exécutions de nobles (exécution du comte de Bouteville en place de Grève, en 1627, commanditée par le cardinal de Richelieu) qui ont contrevenu à la volonté royale ne sont guère dissuasives et les duels continueront jusqu'à la fin du XIXe siècle. En 1837 (15-12) un arrêt de la cour de cassation déclare que l'homicide et la blessure infligée en duel rentrent dans le droit commun. Cependant, jusqu'en 1914, les duellistes accusés d'homicide volontaire seront régulièrement acquittés par les tribunaux
Après la guerre, l'escrime rentre en salle pour n'en plus ressortir.
|