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La délinquance juvénile n'est pas un problème mineur. Auteur d'une vaste étude sur la délinquance à Bruxelles, Philippe Spaey, professeur aux Facultés universitaires catholiques de Mons (Fucam), a sondé 1.190 élèves du secondaire de Forest, 46 mineurs judiciarisés, ainsi que 50 témoins privilégiés (magistrats, éducateurs, policiers...). Selon cette étude, près de 70 % des élèves de 12 à 20 ans ont commis au moins un délit au cours de leur vie (vols, dégradations, bagarres, fraude dans les transports en commun, absentéisme scolaire...). Mais il existe une minorité (5 %) de « surdélinquants » responsables de la majorité de ces délits. Ils contrôlent l'espace public, imposent leurs lois, leurs trafics et leurs modes de vie, note M. Spaey. Ils créent un climat de peur et de violence.
L'étude de la Fucam tord le cou à une idée reçue : la situation socioéconomique des élèves n'est pas un facteur « clé » de la délinquance juvénile. Autre constat : il y a, pour certains délits, une « surdélinquance » des jeunes d'origine immigrée. Et elle est systématique, ajoute l'auteur de l'étude. Pour M. Spaey, le débat actuel est souvent biaisé par des réactions émotives ou des querelles idéologiques. Il est temps de voir les choses en face. Sans verser dans le catastrophisme ni dans le relativisme.
Source : Le Soir
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