Signaux d'alarme pour les mobiles
Sommes-nous les cobayes de la téléphonie mobile ? Le lien entre l'exposition à des antennes-relais et l'augmentation du risque de cancer est établi. Un nouveau site internet présente ces études.
SCHOUNE,CHRISTOPHE
mardi 03 octobre 2006, 11:06
Les micro-ondes pulsées peuvent nuire à la santé. » Qui sait si d'ici quelques années les vendeurs de portables ne se verront pas imposer d'apposer cet avertissement sur les GSM. Avec, à la clef, des images de tumeurs au cerveau en guise d'image d'alerte réjouissante.
En tout état de cause, l'impact des antennes de stations relais de mobilophonie, vecteurs du bain électromagnétique dans lequel nous marinons en permanence, a fait l'objet ces deux dernières années d'une série d'études « indépendantes » des plus préoccupantes pour la santé humaine. Nous sommes à mille lieues des résultats globalement négatifs et du discours rassurant des études opposées par les opérateurs.
« Il n'est pas inintéressant de remarquer l'influence potentielle de la source de financement sur les résultats, comme le démontre pour la première fois l'étude Huss qui vient de sortir sur le sujet », expose Jean-Luc Guilmot, administrateur de l'association Teslabel. Sensible à ces questions, ce bioingénieur vient de passer six mois à éplucher 300 études sur cet épineux problème. La substantifique moelle de cet imposant travail est accessible sur un nouveau site dont le parti pris pour l'application du principe de précaution est clair (1).
« Une trentaine d'études épidémiologiques sur l'incidence d'antennes-relais sur la population mettent en évidence des effets négatifs sur la santé animale et humaine ou sur le bien-être, poursuit Jean-Luc Guilmot. Ces études montrent des effets de perturbation du sommeil, de fatigue, d'irritabilité, de problèmes cardiovasculaires, hormonaux, de changements au niveau de la formule sanguine, de modification de l'activité électrique du cerveau, voire chromosomique... »
N'en jetez plus ? Fil conducteur de toutes ces études, des effets conséquents sur la santé de groupes d'habitants ont été mesurés alors que le niveau des champs électromagnétiques était parfois en dessous des normes des pays les plus sévères. « Dans le cas de l'étude Hutter, réalisée voici peu en Autriche, des troubles de santé apparaissent dès 0,1 V/m, la limite la plus basse jamais aussi clairement mise en évidence dans une étude », remarque notre interlocuteur.
Plus inquiétant encore, le lien entre l'exposition des riverains à des antennes relais de téléphonie mobile et l'augmentation élevée du risque de cancers est établi dans plusieurs cas (Saint-Cyr-l'École en France, Usfie en Israël...), rapporte le docteur Roger Santini, dans une synthèse réalisée sur l'état de la question.
C'est aussi le cas de l'étude Eger réalisée auprès de 1.000 patients des médecins de la ville de Naila, en Allemagne. Les résultats montrent que la proportion de nouveaux cas de cancer est significativement plus élevée parmi les patients qui ont vécu les 10 dernières années à une distance inférieure à 400 mètres des sites d'émetteurs cellulaires. Les auteurs constatent encore que le risque relatif de contracter un cancer a triplé entre 1999 et 2004.
Alors que la communauté scientifique a multiplié les appels à la prudence, le gouvernement fédéral adoptait l'an dernier des normes sept fois plus élevées (20,6 volts par mètre) que celles recommandées par le Conseil supérieur d'hygiène (3 V/m). À l'Institut belge des postes et des télécommunications, on remarque que plus de 80 % de stations émettent en dessous de 3 volts par mètre. Mais même ces 3 volts apparaissent trop élevés pour de nombreux acteurs qui prônent un maximum de 0,6 volt dans l'état actuel des connaissances.
« Une prise de conscience de la dangerosité de la technologie employée dans la téléphonie mobile est urgente, concluait en mai Roger Santini, décédé depuis lors, dans son dernier article consacré à la question. Il convient dès à présent d'appliquer le principe de précaution et de mettre en oeuvre d'autres mesures de radioprotection. »
http://www.lesoir.be/la_vie_du_net [...] edie.shtml
Qu'en pensez- vous? (pour ma part je ne sais pas trop quoi penser donc je demande )