Il y a ici une situation de contact entre un solide (la baignoire), un liquide (l'helium superfluide) et un gaz (l'air), la physique de cette situation est déterminée par l'énergie d'interface qui provient au niveau moléculaire des forces électromagnetiques dites de Van der Waals.
Lorsque un liquide est à contact avec un solide il y a deux possibilités, soit le liquide tend à s'éparpiller sur le solide qui dévient alors mouillé, soit des gouttes se forment avec un angle de contact variable (plus l'angle est important, plus le solide est dit hydrophobe, cfr. gouttes d'eau sur la cire, etc).
En situation d'équilibre, l'angle de contact dépend des différences entre les énergies d'interface : si l'interface solide-liquide est énergetiquement favorable à celle solide-air, le liquide tendra spontanément à s'étaler avec un angle de contact de plus en plus proche de 0°.
Dans le cas d'un superfluide, dès qu'une partie du solide est mouillée une "route" est ouverte au flux, car partout où le liquide existe il se met spontanément à couler par absence de viscosité. De plus, l'helium qui évapore peut redevenir liquide un peu plus loin en adhérant de nouveau aux parois solides. Les forces de contact sur des épaisseurs d'entité atomique étant supérieures à la gravité, le liquide peut alors couler aussi bien sur un plan horizontal que vertical.
Pourquoi la baignoire se vide, cfr. réponse donnée sur l'autre fil : pour annuler la différence de potentiel gravitationnel entre l'hélium dans la baignoire et celui en dehors de la baignoire.
Message édité par xantox le 28-12-2006 à 21:29:15