Salut
Citation :
Voilà depuis le temps que j'ai en tête d'écrire un livre (Idée paradoxale puisque je ne lis que très peu...) et je crois enfin tenir mon scénario. D'ailleurs j'ai tout dans la tête mais c'est très difficile d'en écrire un résumé... Mais la difficulté première n'est pas là pour l'instant.
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Il y a lire et lire.
Tu peux lire peu et apprendre beaucoup. Tout dépend de ta façon de lire.
Et la lecture n'est pas la seule possibilité pour écrire une histoire. (la télé, le cinéma, les journaux, l'art en général sont autant de sources possibles.)
Pour la façon de tourner les phrases, par contre... il faut lire... un peu
Pour ton histoire :
La première question à te poser pour ton scénario est : as-tu la fin ?
La deuxième est : qui va raconter l'histoire ?
Ce qui te donnera la réponse à
Citation :
J'en suis à la phase ou je voudrais donner vie à mes personnages. Seulement voilà, je ne sais pas par ou commencer. Je n'ai jamais eu l'occasion de décrire quelqu'un dans le détail. Je ne sais pas, hormis le physique et quelques traits de caractère, ce qui l'est important de préciser dans les fiches personnages, ce qu'il ne faudrais pas préciser et qui risquerais de me noyer dans des informations sans importances.
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Comme dans la vie courante.
Il te faut le prénom & le nom, l'âge du personnage, son métier, son hobby, un ou deux tics classiques ou particularités, son envie cachée (ses buts).
Accessoirement sa famille, si le besoin s'en fait sentir dans l'histoire : une famille c'est souvent une charge, un frein à l'aventure, voilà pourquoi les enfants sont souvent orphelins (donc libres)
A chaque réponse, tu dois te demander pourquoi ?
Exemple
Prénom & nom : Tom (pas encore de nom, cela peut dépendre de l'histoire)
Age : 47 ans.
Métier : Photographe
Hobby : Photographier les chats
Tics : Renifle bruyamment et est allergique aux poils de chat
Son envie cachée : réussir un concours important de photographie, pour épater la voisine qu'il trouve très jolie.
Maintenant le pourquoi
Pourquoi Tom ?
Hop, un petit tour sur Google : Prénom Tom
"Etymologie De l'araméen toma, "jumeau". Histoire Un des 12 apôtres du Christ, celui qui ne crut pas à sa résurrection et attendit de voir pour croire. C'est le patron des experts et des architectes. Plusieurs dates de fête correspondent à ce prénom."
Réponse au pourquoi Tom : premier nom pris au hasard.
Patron des experts et architectes... Bon, peut-être pas le bon prénom finalement.
A besoin de toucher pour croire, jumeau...
Ok, j'engrange, on verra bien pour le personnage.
Pourquoi 47 ans ?
Pas tout jeune, a roulé sa bosse => il faudrait préciser ce qu'il a fait durant sa carrière. => il a un regard certain sur la vie => il connaît la vie
=> célibataire ? (puisqu'il souhaite draguer la voisine, veuf, divorcé, problème de couple)
On n'écrit pas la même histoire avec un jeune de dix ans ou avec un adulte confirmé.
Pourquoi Photographe ?
Son père était photographe, il a repris l'affaire. Initié lors d'un mariage, il a pris une mariée avec un très beau chat noir sur l'épaule. Un chat aux yeux jaunes, brillants...
Pas de bol, la photo n'a pas fonctionné, et depuis il s'en veut car c'était une photo unique !
(ceci est une anecdote, plus tu as d'anecdotes, plus ton personnage est riche.
Question possible : la femme était-elle une sorcière ?)
Second degré : un photographe fixe le temps sur du papier. C'est aussi une façon d'écrire l'histoire.
On peut, pour se donner quelques idées supplémentaires cherches des citations sur la photographie... Car Tom a suivi des études dans le domaine, donc il a ces références.
Pourquoi Photographier les chats ?
Parce que la photo a foiré, et qu'il s'est juré de prendre sa revanche sur cette frustration.
Pourquoi Renifle bruyamment
Une cloison nasale déviée ?
En tout cas, il est souvent enrhumé, ce qui perturbe son travail et l'oblige à acheter beaucoup de mouchoirs en papier.
(Là encore, on peut multiplier les pourquoi : pourquoi enrhumé, pourquoi est-il perturbé dans son travail, pourquoi du papier et pas du tissu... mais pour une première approche autant ne pas plonger trop profond d'un coup.
Néanmoins, à chaque fois, il faudrait noter une petite anecdote qui prouve ce qui est dit... quitte à ne pas s'en servir du tout dans l'histoire. Mais c'est là, et l'esprit de l'auteur le sait... et ça peut servir pour mieux rebondir en cas de panne !)
Pourquoi est allergique aux poils de chat
Problème de la nature ?
Ou alors dégoûté par son échec, son cerveau a du mal à s'en remettre et associe le chat avec l'échec. (contrariété explosive)
Pourquoi réussir un concours important de photographie ?
Réponse déjà prête : pour épater la voisine qu'il trouve très jolie.
Pourquoi épater la voisine ?
Parce qu'elle possède un chat noir, aux yeux jaunes. Et qu'elle ressemble beaucoup à cette jeune mariée (sa fille ?)
Arrive l'aventure.
Quand, comment, pourquoi ?
Mais d'abord voyons la fin. Qui conditionne l'histoire, comme je l'ai dit !
Supposons qu'à la fin, la jeune femme meure
Alors on est dans une tragédie, sauf, et peut-être même, si Tom récupère le chat noir.
Supposons qu'à la fin, la jeune femme remercie le photographe et lui présente son fiancé. On est dans une comédie.
Supposons qu'à la fin, la jeune femme soit arrêtée par la police, ou que Tom tue la jeune femme.
On est dans un roman policier.
Supposons qu'à la fin, la jeune femme soit vraiment une sorcière.
On est dans un roman fantastique.
Plus fantasy ?
Tom est un elfe photographe (il faudrait voir ce que signifie photographe dans un monde de fées) et la jeune femme une sorcière malfaisante, ou une sorcière en rupture de ban qui se cache de sa confrérie.
Donc à chaque fois, le "ton" de l'histoire ne sera pas le même.
Arrive l'aventure.
Quand, comment, pourquoi ?
Quand : disons un lundi, et elle se terminera le samedi.
Comment : rencontre, commande, une photo dans un journal.
Tom désire réussir un concours, donc il est à l'affût de ce genre d'informations.
Donc, on pourrait soit le voir accepté par les organisateurs du concours => donc il pourrait vouloir photographier la jeune femme avec son chat noir en robe de mariée, comme le souvenir de son enfance. Or il ne la connaît pas vraiment (ou pas du tout si elle vient d'emménager)
=> soit la problématique sera d'arriver à ses fins avec la jeune femme,
=> soit il va tomber sur un gros sac de noeuds (on ne sait jamais ce qui peut arriver quand on fouille dans la vie des autres) et se retrouver embarqué dans une histoire en folie
=> soit il va s'imposer à la jeune femme (il peut très bien péter un câble)
=> soit... les organisateurs sont des pourris et veulent récupérer des photos sans rien payer, soit ils profitent
Ça, c'est mon choix de finale qui va me le dire.
En lançant cette histoire, je me rends compte que tout risque de tourner autour de cette jeune femme. Donc, il va falloir la décrire de la même façon.
A moins qu'elle ne soit que le motif de l'aventure. Le but que s'est fixé Tom pour arriver à se dépasser. Il pourrait très bien projeter d'acheter une robe de mariée, en vue de la faire porter par la jeune femme, et se trouver confronter à tout un tas de problème... avec la vendeuse qui va le prendre pour un gai, et tient absolument à lui présenter son frère.
Là, on touche à un problème fondamental de l'histoire.
Le personnage Tom doit évoluer au cours du récit pour que le texte soit réussi.
Donc on peut le placer devant des difficultés financières : son boulot ne marche pas trop bien, il est obligé de devoir photographier des adultères (ce qui ne lui plaît pas, une femme furieuse lui a mis un pain dans la gueule, et il a du mal à s'en remettre), ou alors il doit de l'argent, et sa seule façon de s'en sortir est de réussir un gros coup.
Il s'agit de la problématique initiale.
Le personnage doit être poussé à l'aventure (au moins au changement), par au moins une raison impérieuse.
Pourquoi : ce pourrait être le résultat d'une action entamée avant le début de l'histoire. (une demande de participation au concours)
Cette action est importante, car elle conditionne la profondeur de l'histoire.
Le personnage n'a pas attendu le début de l'histoire pour vivre, il a déjà un passé... et grâce à la création du personnage, nous en savons un peu plus sur lui.
Si on souhaite le compléter un peu plus, il faudrait lui trouver quelques anecdotes marquantes durant sa vie : les moments importants.
Une nationalité peut aussi avoir son importance par le conditionnement du personnage qu'elle implique, une croyance (affichée ou cachée)
Je rappelle ici que tout ceci est de l'information pour l'auteur, et qu'il n'est pas besoin d'utiliser, de force, chaque anecdote dans l'histoire. Cela fait partie du tout et cela contribue à donner une personnalité au personnage.
On peut très bien dire que le personnage perd son chien à l'âge de dix ans, et qu'il en est marqué... sans avoir la possibilité de le placer dans cette histoire. Mais cela peut aussi ressortir de façon "naturelle" en cours de route, parce que l'anecdote est là.
Comme j'ai un photographe qui aime photographier les chats, il me faut effectuer quelques recherches sur Internet dans les domaines suivants :
- la photographie et les appareils photographiques
- les chats
- les concours de photos
- les concours de félins
Pas grand chose, juste de quoi parler "vrai"... donc avoir les bons termes. En général, cela permet aussi de récupérer quelques anecdotes.
En Fantasy, cela suppose de se renseigner sur ce qui existe déjà.
Un elfe ne peut pas être petit, barbu, avec de gros muscles
Maintenant, qui va raconter l'histoire.
Le personnage lui-même ?
Ecriture au je, pas facile du tout, et qui se limite quelque peu... sauf si le personnage prend des libertés avec le récit style : mais à l'époque je ne le savais pas encore, j'allais le payer fort cher.
En effet, on suppose que une fois l'écriture démarré, le récit est terminé !
C'est un point important d'une histoire. Celui qui raconte connaît tout de l'histoire... puisqu'il y a survécu.
Un personnage extérieur : frère, voisin, oncle ? La jeune femme !
Un "personnage" tout puissant (style dieu) qui peut passer d'un personnage à l'autre, couper une scène en plein suspens, dire "au même moment", montrer un chat et un chien se bagarrant juste avant l'arrivée du héros dans le guet-apens (et hop, le héros prend le chat par la queue et le balance sur les truands, ce qui lui permet de s'échapper)
Il est à noter que le troisième cas permet une plus grande liberté, qu'il est également possible de varier les points de vue au cours d'un même récit.
C'est souvent le cas avec les dialogues.
"Je comprends tout" me dit-il avec un large sourire sarcastique, se méprenant sur mes intentions envers la voisine.
L'imbécile ! Il avait osé me dire qu'il comprenait tout, mais comme d'habitude, il ne comprenait rien à rien. C'était la dernière fois où je faisais appel à son amitié.
C'est aussi souvent le cas, avec les débuts classiques du notaire (ou autre parent) découvrant un testament, une lettre, etc. Le préambule est au "je" du notaire, puis on cède la place à un autre auteur, celui qui raconte vraiment l'histoire.
A chaque fois, le choix du narrateur limite l'information que l'on donne au lecteur.
Le "Je" ne voit que son point de vue.
Alors qu'un personnage extérieur peut réfléchir à une scène entre deux personnages.
Exemple :
D'une phrase bien ajustée, je la fis sortir de ses gonds : tu n'es qu'une sale pétasse !
J'appuyais bien sur le asse final. Américaine, elle releva immédiatement l'affront et s'arma de tout ce qui l'entourait : le verre de vin me manqua de peu.
Un personnage extérieur
D'une phrase bien ajustée, il la fit sortir de ses gonds. "Tu n'es qu'une sale pétasse !" lui déclara-t-il abruptement, en appuyant avec force sur le Ass final !
La jeune fille - anglaise, américaine ? – s'empourpra aussitôt. Ses yeux fulgurèrent, alors que lui jouissait de l'extraordinaire pouvoir de quelques mots.
Le verre de vin le rata de peu. Ma claque le surprit davantage : on n'insulte pas ainsi une personne du beau sexe. C'est ainsi que je fis la connaissance de Daisy !
Nous eûmes une journée des plus agréables, malheureusement elle lui retourna en fin de soirée... et je me mis à craindre pour sa vie.
Le narrateur peut donc devenir un personnage à part entière, qu'il peut devenir nécessaire de décrire comme les autres personnages... sauf s'il s'efface complètement derrière le récit, comme l'auteur derrière ses mots.
Pour en revenir à la création de personnage.
Dans ton cas, puisque tu as l'histoire, il te faut l'outil. Soit un personnage adapté à ton récit.
Tu ne vas pas mettre un photographe en pleine ascension de l'Himalaya sans prouver qu'il est capable d'une telle prouesse.
Comme tu as l'histoire, il te faut donc construire un personnage sur mesure.
Comme auparavant, il faut qu'il ait une bonne raison de partir à l'aventure.
Il faut aussi qu'il soit capable de réaliser les prouesses que tu vas lui demander.
Donc qu'il soit apte à les apprendre et à s'en servir – peut-être mal au début, Luke Skywalker se fait battre par son père – pour triompher.
Cela va donc conditionner la profession de ton héros (on évite quand même le fils de paysan, un peu niais qui permet, certes, de décrire le monde par ses yeux mais qui est maintenant un super cliché... même Luke est "fils" de paysan)
Pour chaque personnage qui accompagne le héros, tu les construits pareil : une bonne grosse raison de partir à l'aventure, et ensuite comment chacun a rencontré l'autre, ou tout du moins la rencontre avec le héros.
Chacun ayant des buts secrets.
Quand les héros sont prêts, tu fais la même chose avec le méchant et ses sous-fifres. Plus le méchant sera retors et malin, plus ton héros aura du mal à le vaincre... et il lui faudra donc trouver des alliés : réels ou arme magique (La Force et le sabre laser)
Pour vaincre son père, Luke a besoin de toute la force des rebelles, et de ses amis... Pour arriver à ce but, il lui faut être en bon termes avec la princesse Leia, et donc lui sauver la vie plusieurs fois, avant que tout le monde soit convaincu de l'aider.
C'est un peu mieux enrobé, car le héros rejoint une cause plus importante : la lutte des rebelles contre l'empire... mais au final, c'est quand même ça ! Luke doit obtenir de l'aide pour vaincre.
Il s'agit là d'un but (super ?) caché, connu du seul auteur, pour augmenter l'intensité dramatique au second épisode.
Ce but peut-être rajouté en cours de récit... ou prévu à l'origine.
Le coup de l'orphelin permet ce genre de rebondissement à sensation.
Car un orphelin a toujours un père et une mère. Voire une famille
Citation :
Autre petit détail, mais qui à son importance, je ne sais pas s'il y a une règle en la matière, mais pour le lieu je ne sais pas s'il doit être fictif, ou si après tout on peut décider que l'histoire se déroule dans un endroits bien réel. Et je ne sais pas pourquoi et comment l'expliquer mais je n'ai pas envie que l'histoire se déroule en France. Ce serrais pourtant plus simple, puisque la France je connais, je ne risquerais donc pas d'écrire des incohérences ou des choses fausses...
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Pas de problème pour le lieu.
Le lieu peut aussi devenir un "personnage" à part entière.
Tu peux le construire et donner une âme à chaque lieu important que ton héros va visiter. (comme pour le personnage : âge, profession = utilisation ou type de bâtiment, hobby = destination initiale prévue par le concepteur, tics = particularités, son envie cachée... sera celle du concepteur du lieu, peut-être un passage secret, ou peut-être rien)
Mais plus simplement, tu peux décrire les endroits que tu connais en les transformant comme bon te semble. Chaque endroit devient alors ta "France" personnelle. Quitte à ce que tu renommes chaque lieu, en gardant leur correspondance pour toi.
Si tu as besoin d'un terrain vague, eh bien tu en crées un de toutes pièces.
Dans l'imaginaire, les lieux sont toujours extensibles à l'infini
Maintenant, tu peux créer tes personnages et tes lieux
Pas besoin de se compliquer à mort. La fiche d'un personnage doit tenir sur une page maximum... Même si on peut se constituer un petit dossier d'anecdotes, au cas où on réutiliserait le personnage pour d'autres aventures.
Des aventuriers pourraient, par exemple, évoquer une mission dans le désert pour le compte d'un duc, sans qu'il y ait besoin de s'étendre longuement.
Style :
- C'est encore une histoire comme en Silésie orientale !
- Tu crois qu'ils vont nous trahir !
- J'en ai bien l'impression.
Ça évite de dire maladroitement
- J'ai l'impression qu'ils vont nous trahir.
Car la réponse logique est alors
- Comment le sais-tu ?
ou
- Ah ouais ?
ou
- Tu vois ça à leur nervosité ?
Avec des personnages sans passé (ni profondeur) on est vite coincé.
Des aventuriers devraient avoir quelques noms de missions ou d'aventures en commun. Juste des noms vides au début.
A voir si un personnage (suivant son âge) ne devrait pas avoir ce genre de références vides (juste le titre) pour augmenter son passé, sans le développer au premier abord.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard