Je vais d'aider un peu à l'aide de documentations que je possède, car je suis passionné de la Comédie Humaine
premier point : L??uvre de Balzac comporte une unité
c'est le retour des personnages
l??uvre comporte pas moins de 2500 personnages dont 573 réapparaissent
les records sont détenus par Nucingen, Bianchon, Henri de Marsay et Rastignac.
Rastignac réapparais dans 25 romans de la Comédie Humaine.
Balzac a voulu décrire son temps avec précision et réalisme, selon des procédés assez proche du journalisme moderne. En matière d?auteur de feuilleton à suspens, il est précurseur.
La lecture individuelle d?un roman de Balzac, sans respect de la chronologie des évènements et du fil narrateur de la Comédie Humaine peut poser un problème.
Prenons l?exemple du Père Goriot : rien ne manque à notre édification, meme si nous n?avons pas lu Gobseck ou sont précisés les affres que, dans le meme moment, éprouve la fille de Goriot, affres auxquelles pourtant il est fait allusion dans le Père Goriot
Dans ce romain, Mr de Langeais demande à Mme de Beauséant si elle a des nouvelles de Montriveau. Cette phrase ne prend tout son sens, et sa pointe n?apparaît, que si nous sommes au courant des relations entre cette Langeais et ce Montriveau, relations narrées dans La Duchesse de Langeais.
Cette réserve soulignée, le roman est lui meme autonome et comporte sa propre logique. Il est tout à fait lisible, bien que ce soit dommage à mon avis, de lire La Comédie Humaine dans l?ordre qu?il nous plait.
Il faut savoir aussi, que certains de ses romans, situés dans une chronologie narrative, ont été écris dans un ordre différent.
Deuxième point : la personnalité du personnage chez Balzac
Parmis les personnages, les plus remarquables (ceux qui sortent du lot) sont les lions : ils sont plantés fermement dans l?intrigue et dans des milieux différents (socialement parlant).
Le lion s?est appelé autrefois raffiné, muguet, homme à bonnes fortunes ; plus tard muscadin, incroyable, merveilleurs ; dernièrement enfin dandy et fashionable Frédéric Soulié
Le lion de Balzac est aussi un lion au sens propre du mot : animal carnassier aux détentes redoutables, cherchant sans cesse qui dévorer Félicien Marceau
Le lion de Balzac, contrairement au lion de Stendhal au profil plus épuré, mêle la fatuité, le dandysme et une ambition dévorante, ainsi que de la candeur innocente de Julien Sorel par exemple.
Chez Balzac, l?arrivisme supplante souvent l?ambition.
Deux démarches différentes de Stendhal à Balzac : chez l?un, il s?agit d?amour, de vanité (Sorel)
Chez l?autre, il s?agit d?argent, de pouvoir, de réussite (Rastignac)
Sorel est un personnage torturé : que faire pour qu?on m?aime ? que faire pour mériter ma propre estime ? que va-t-on penser de moi ?
Le lion de Balzac n?a pas cette innocence : il veut triompher dans le monde, dominer, s?enrichir.
Prendre une femme ? oui, mais pour mettre un pied dans le pouvoir, grâce à elle?
En revanche, l?ambition militaire, affaire d?honneur et de prestige, n?intéresse pas Balzac. Donc, la logique stratégique va passer par les femmes.
Le moyen de plaire au femmes ? la fatuité.
Bien se saper est primordial : avoir un beau gilet? Ces gilets sont des armes. Des outils, dit Rastignac : « des outils avec lesquels on pioche la vigne dans ce pays-ci » Le père GoriotLe voilà dans sa bonne armure de Milan dit Blondet en voyant Rubempré bien habillé Splendeur
Les batailles stratégique se passent dans les boudoirs et les coulisses.
L?analogie avec les militaires, c?est l?insouciance, la camaraderie, l?impatience au plaisir, le mépris du danger, l?impudeur et l?indifférence pour les victimes.
L?insouciance : ils sont perclus de dettes et ils s?en moquent.
La camaraderie : Montriveau trouvera tout naturel d?aider Marsay dans ses entreprises.
Les personnages « lions » de Balzac sont souvent liés par la franc-maçonnerie.
L?appétit insolent : « Parvenir ! Parvenir à tout prix? nous avons une faim de loup » Père Goriot
L?impudeur : tout les affaires de culs circulent sans problème dans la « société » « En Bohème, le secret s?observe peu sur les amours légères » Prince de Bohème
L?indifférence : un lion disparaît, le lendemain il est oublié.
Eugène de Rastignac,
Personnage clé du Père Goriot, donc on pourra suivre l?évolution dans 25 romans de la comédie humaine.
On peut tenter de juger Rastinac par opposition à Lucien de Rubempré, autre lion remarquable de la Comédie Humaine.
Qu?est ce qui fait que notre sympathie l?emporte sur Rubempré plutôt que sur Rastignac ?
Le premier est melé à une affaire d?entolage, et il a flirté avec une société ordinaire de ex-prostituée et de ex-forçat.
La destinée de Lucien est tragique, on ne sait pas si sa mort est naturelle ou si c'est un un suicide, mais tout l?y destinait. Ce personnage n?est ni odieux, ni antiphatique. Il inspire de la pitié. Lucien est une victime. C?est un enfant, un enfant lion.
Rastignac n?est pas touchant , rarement en tout cas. Il ne descendra pas aussi bas que Rubempré.
Rastignac est doué d?une droiture innée, Lucien lui, est irrégulier.
Bon, y a bien la petite phase célèbre : « A nous deux maintenant ! » joli cri, mais il faut lire les deux lignes suivants : « Et pour premier acte de défi qu?il portait à la société, Rastignac alla dîner chez Mme de Nucingen » Là est sa limite. Rastignac à le don d?appuyer sur le frein au bon moment. Il gère avec talent son ambition.
On rencontre Rastignac pour la première fois comme pensionnaire de la maison Vauquer, il suit les cours de la faculté de droit, il est pauvre et vaillant. Lorsqu?il va faire la fête en société (bal) il travaille toute la nuit pour rattraper le temps perdu.
Si ses parents appartiennent à la petite noblesse provinciale , il est cousin de Mme de Beauséant qui le mettra en situation d?être reçu partout. En résumé, Rastignac est mur pour sa rencontre avec le démon.
Celui ci apparaît dans la comédie Humaine sous le personnage de Vautrin.
Vautrin se prendra de passion pour Rastignac de la meme façon que pour Lucien
De l?ambition, de la rage, c?est assez pour intéresser l?ex-forçat.
Lucien cèdera à cette volonté de fer, Rastignac lui, renâclera.
La différence entre les deux lions, c?est que Rastignac n?est pas désespéré, il est moins malléable que Rubempré.
Vatrin dira à Rastignac : « nous avons encore quelques petits langes tachés de vertu » Le père GoriotRastignac est capable de se faire pénitence à lui même : Balzac écrira plus tard dans Spendeurs et Misères des courtisanes : A trois heures du matin, des Lupeaulx et Finot trouvèrent l?élégant rastignac à la même place, appuyé sur la colonne ou l?avait laissé le terrible masque. Rastignac s?était confessé à lui-même : il avait été prete et pénitent, le juge et l?accusé. Il se laissera amener à déjeuner et revint chez lui parfaitement gris mais taciturne »
Il a compris que en Vautrin, il y a le hors la loi, la liaison dangereuse. Il se méfies, contrairement à Rubempré.
En résumé ; il recule devant le crime, pas devant le petit geste vil?
Rastingac n?a ni le brillant ni la vitesse de Rubempré.
Il deviendra gigolo plus tard pour s?intaller dans un appartement rue D Artois.
Il ne songera pas à parvenir autrement que par les femmes. Rubempré quand à lui, écrira un livre.
Il s?avouera paresseux « comme un homard »
Enfin , les personnages de Balzac empruntent en partie leurs trais à des personnages réels. Pour Rastignac, çà sera Thiers : même caractère : absence de c?ur, sécheresse de caractère, valeur résident dans l?intelligence? .
Message édité par eszterlu le 09-03-2003 à 16:13:09