Bonjour,
voilà deux ans que je travaille sur un roman (heroic fantasy) mais j'ai plusieurs petits problèmes. Par exemple, j'hésite entre plusieurs prologues. Je me demande si c'est assez bien expliqué, si le lecteur a bien la scène en tête, si je dois faire plus de description (dans ce cas là, du village, des personnages) ou si elles peuvent attendre les prochains chapitres, si le ton est bien employé...ect.
Voilà un de mes prologues, celui que je pense utiliser, merci de me dire ce que vous en pensez !
--> Peu à peu, les dernières lumières s'éteignirent. Le village s'endormit. Au pied d'une colline, sans palissades, il était entièrement vulnérable. C'était un petit rassemblement de maisons faites de pierre et de bois.
Non loin de là, une troupe de soldats patientait. Armes à la main, sens en alerte, ils attendaient un ordre. L'un d'eux se leva d'un siège improvisé sur une grosse pierre et enfourcha un cheval bai robuste.
- C'est le moment, dit-il.
Ses compagnons montèrent à leur tour sur leurs montures. Ils avançèrent lentement vers le village, le plus silencieusement possible.
- Capitaine ?interrogea un soldat.
- Oui, répondit le premier homme à être monté en selle.
- Devons-nous faire des prisonniers ?
Le capitaine ne répondit pas tout de suite. Il ressentit un douloureux pincement au coeur en pensant à son jeune cousin, habitaitant ce village qui allait être attaqué. Mais il avait fait son choix.
- Non. Ils doivent tous mourir.
Ils continuèrent d'avancer. A trente mètes de la première maisons ils s'arrêtèrent.
- Encerclez le village.
Les soldats s'exécutèrent et le capitaine ordonna la charge.
Dans une maison, un homme se réveilla. Il lui semblait avoir entendu un cri. Convaincu que c'était un effet de son imagination, il se rendormit. Peu après, sa maison brûla.
Le village était à présent tout à fait réveillé. La panique et la peur animaient les habitants. Les hommes tentaient de se défendre avec leurs outils de travail, les femmes serraient leurs enfants contre elles et s'enfermaient dans les maisons, en vain, les soldats étaient sans pitié. Dans une petite maison, une femme se précipita dans la chambre de son fils.
- Emmes ! Emmes, réveille-toi ! Ouvre les yeux !
Le garçon se frotta le visage. Il entendit des cris, du bruit. Par la fenêtre il vit des flammes.
- Que se passe-t-il?
- Emmes, prends ceci.
Elle lui enfonça un couteau dans la main et lui passa un collier de petits coquillages autour du cou.
- Maintenant, descends vite aux écuries et et enfuis toi sur l'étalon de ton père.
- Mais papa en a sûrement besoin...
- Emmes! Ecoute-moi, il faut que tu partes. Va, chevauche le plus loin possible. Cours avertir notre roi du danger !
Elle serra son fils dans ses bras et le propulsa hors de la chambre. La confusion régnait dans le cerveau du garçon. Pas encore tout à fait éveillé, il se précipita aux écuries. Là, il sella l'étalon marron de son père et l'enfourcha. L'animal rua. Emmes s'agripa au cou de l'étalon et lui murmura des paroles pour le rassurer, l'entraînant dehors. Il se retrouva alors dans la plus grande exitation qu'il ait jamais vécue. Il failli tomber en voyant le carnage qui s'offrait à ses yeux. Des soldats saccagaient le village. Reprenant ses esprits, il mena sa monture du mieux qu'il put loin du vacarme. Malheureusement, des soldats l'avaient remarqué et ils se précipitèrent sur lui. Emmes partit au triple galop, mort de peur. Il n'avait qu'un couteau en guise de défense. Mais il avait également un atout: la vitesse. Les soldats ne réussiraient jamais à rattraper sa monture. Emmes tressaillit en apercevant la forêt. Il devait l'atteindre à tout prix; là il pourrait se cacher. Il serra les flancs de l'étalon. Derrière, les soldats perdaient du terrain. Emmes risqua un regard vers ses poursuivants et entrevit l'un d'eux encocher une flèche. Il se coucha un peu plus sur son cheval. Le soldat, indécis, ne tirait toujours pas, et Emmes se raprochait de la forêt. Encore quelques mètres. Le soldat tendit son arc et visa. Quand il lâcha la corde, Emmes sentit nettement le sifflement dangereux lui frôler le visage. La flèche se ficha dans un arbre et Emmes dispaut dans l'obscurité de la forêt.
Les soldats arrêtèrent leurs montures.
- Raté. On le poursuit?
- Non. Il vaut mieux retourner avec les autres. Mais il vaudrait mieux ne rien dire au capitaine. Il serait furieux.
D'un commun accord, ils firent demi-tour et résolurent de garder le silence.
Emmes, de son côté, ne sachant pas s'il était encore poursuivi, continuait de chevaucher sans relâche. Le roi était loin, et il ne devait pas s'arrêter tant que son cheval n'exigeait pas une pause. Il repensa au carnage qui avait lieu en ce moment même dans le village. Et l'homme qu'il avait entrevu avant de s'enfuir, une serpe à la main, une jambe en sang, n'était-ce pas son père ? Et sa mère, que lui arriverait-il ? Serait-elle brûlée avec la maison, tuée à coups d'épée, ou transpercée par une lance ? Les larmes lui montèrent aux yeux. Il se sentit coupable de s'être enfui, même sous ordre de sa mère. Il aurait dû rester pour la défendre, et mourir avec les autres. Il se promit de venger son village natal. Toujours en pleurant, il jura à haute voix qu'il s'engagerait à punir ses soldats et leur chef. Il se promit également de tuer leur chef avec le couteau que lui avait donné sa mère. Rassuré au fond de lui-même, il ne tarda pas à s'endormir, bercé par le rythme dur des sabots de l'étalon.
voilà..........