Bonjour à tous ! Voici le début d'un roman que je suis en train d'écrire ! pouvez-vous me donner votre avis sur le fond, la forme ? Est-ce que ce début donne envie de lire la suite ? Merci ! Bises
Titre : Comme on se retrouve !
Jeudi 22 mars 2007, 18h30
Monsieur,
Quels mots seraient assez forts pour réparer le mal que je vous ai fait ? Aucun, sans doute. Pourtant, je ne peux m'empêcher de vous écrire. Ecire, oui, une dernière fois.
Pourquoi ?
Je ne le sais trop moi-même.
En fait, si, je le sais, je sais pourquoi je fais aujourd'hui cette démarche. Vous avez dû l'apprendre, je suis sur le point de mourir. Et c'est de la froideur de ma chambre d'hôpital que je m'adresse à vous, pour que vous compreniez mon geste, que vous sachiez comment j'ai pu en arriver à le tuer.
Un jour, ou plutôt devrais-je dire Le jour, vous m'avez dit que vous aviez toujours senti en moi l'âme d'un meurtrier. Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous aviez raison. Si je vous écris, ce n'est pas pour vous demander pardon, seulement pour vous expliquer comment j'ai pû panser mes blessures, pour que vous aussi vous puissiez vivre. Pour moi, il est trop tard, pour vous, non.
C'est donc l'histoire de ces quatre personnes que j'ai aimées plus que tout que je vous livre, l'histoire de ma vie.
1. Alexandra
4 avril 2004. 17 heures. Comme tous les jours, je sors de la faculté de médecine, où je fais mes études. Aujourd'hui, j'ai 20 ans, grand jour pour moi ! Je me demande quelle surprise a bien pu me réserver Alexandra. C'est vrai, elle trouve toujours le geste qui sait me faire plaisir. Comme quoi, elle me connaît vraiment bien. Vingt minutes séparent notre appartement de l'université. Le printemps semble avoir décidé de s'installer. Le soleil brille, les oiseaux chantent, rien de tel pour me mettre d'excellente humeur ! Il serait trop dommage de prendre le bus. Tiens, d'ailleurs, il passe. Bondé, comme d'habitude. Etrange, avec ce temps, mais bon, je sais par expérience qu'ici, tout le monde est pressé. Qu'importe, de toute façon, je veux marcher et profiter de cette belle journée. Je profite du trajet pour essayer de deviner ce qui m'attend en rentrant. Oh et puis non, j'aime bien les surprises. Quoique, j'aime bien savoir... De toute façon, elle est plus forte que moi à ce jeu là, et même avec la plus grande observation, je n'ai jamais réussi à démasquer ses projets secrets. Parfaite, elle est vraiment parfaite ! Plus que dix minutes. Je traverse un petit parc. Les hirondelles semblent également se réjouir de ce temps magnifique. Tiens, un lapin. Et me voilà un an en arrière. Le jour de mes dix neuf ans, Alexandra m'en avait offert un. Il est mort depuis. Je n'ai jamais vraiment ressenti de peine. Bizarre. Ce n'était qu'un animal après tout. J'arrive. Pendant que j'ouvre la porte, j'essaie de réfléchir une dernière fois à ce qui m'attend. J'ouvre, doucement, pour faire durer le plaisir. Pas un bruit. Je referme la porte derrière moi. L'appartement est vide. Déçu, je pénètre dans le salon. Rien n'a changé depuis ce matin. Nos tasses vides sont toujours sur la table. Il fait dire qu'on est toujours pressés le matin, voulant prolonger sans cesse le plaisir de sentir nos corps l'un contre l'autre dans notre lit. Sur la table, je trouve un mot : Je vais rentrer tard, bon anniversaire. Je t'aime.
19 heures 30. Je suis toujours seul. Mais que fait-elle ? Il est vrai que depuis qu'elle a trouvé du travail, je la vois peu. Exploitée. Elle le sait, mais bon, c'est la vie, comme elle dit. Trois mois qu'elle travaille dans cette usine et déjà ne n'arrive plus compter le nombre d'heures supplémentaires qu'elle a faites. J'ai beau lui dire de laisser tomber, qu'elle vaut mieux que ça, elle répond toujours la même chose :
-- Il faut bien vivre !
Soit, mais bon, pas à n'importe quel prix. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça. Sans doute pour passer le temps. Vivement qu'elle arrive ! Tiens, elle me manque. Ce n'est pas le cas d'habitude. Sans doute est-ce davantage ma surprise que j'attends. Non Kévin, c'est elle que tu attends. J'ai beau essayé de m'en persuader, je sais bien qu'elle ne me manque jamais. Je suis bien avec elle, je suis bien sans elle. La quitter ? Oui, j'y ai déjà pensé, mais hors de question de retrouver ma vie de célibataire. Presque deux ans que je suis avec elle, et je n'ai pas envie de m'engager dans une rupture. M'engager. Voilà ce qu'elle me demande, mais dans notre histoire. « Pourquoi tu ne veux pas t'investir davantage dans notre relation ? ». C'est vrai ça, pourquoi ? Je ne le sais trop moi-même. Je suis un homme, il ne faut pas trop le bousculer. Après tout, pourquoi se lancer dans de grands discours et faire de grandes promesses alors que cette situation me convient ?
20 heures. J'attends toujours. J'en ai marre. Il fait que je m'occupe. Allez, un peu de courage. Je me rends dans la salle de bain, décidé à repasser ce tas de linge qui traine depuis trois jours. La vue seule de ces manches de chemise et de ces jambes de pantalon qui s'amoncellent me décourage. Ca attendra bien encore un peu.
-- Chéri, c'est moi !
Enfin, la voilà.