La réunification
L'ouverture du «rideau de fer» en Hongrie au printemps 1989, dans le contexte de la perestroïka, provoque la ruée de milliers d'Allemands de l'Est hors de leur pays. De grandes manifestations populaires conspuent le régime, qui finit par céder devant la pression de la rue.
En novembre 1989, le mur de Berlin tombe. Dès le 3 octobre 1990, un traité d'union met fin à la division opérée en 1949 et, en décembre, les premières élections de l'Allemagne unie sont remportées par le chancelier Helmut Kohl et la coalition CDU-FDP - qui le soutient. Des traités sont signés avec l'URSS, la Pologne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, reconnaissant les frontières nées de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que le territoire de l'ancienne RDA - dont l'intégration à l'économie de marché s'est d'abord traduite pour beaucoup d'Allemands de l'Est par le chômage - devient un grand chantier, le chancelier Kohl est une nouvelle fois réélu en octobre 1994. Avec 40,9 % des voix (298 députés), contre seulement 35,2 % (245 députés) au chancelier sortant, Gerhard Schröder lui succède en octobre 1998. En effet, la politique d'Helmut Kohl est en partie jugée sur le coût économique, politique et affectif de la réunification, illustré par la montée en puissance du chômage, la remise en question du modèle social auquel les électeurs sont attachés et le sentiment pour bon nombre d'entre eux d'être des «citoyens à part».
Enfin, l'usure du pouvoir, incapable d'imposer certaines réformes, notamment en matière de fiscalité, l'abandon du Deutsche Mark au profit de l'euro, mal perçu par les électeurs, et plus globalement les faiblesses de la politique étrangère, ont constitué autant d'atouts pour Gerhard Schröder. Bénéficiant d'une reprise économique générale, l'alliance SPD-Verts (345 sièges), devenue majoritaire au Bundestag, se distingue, dès son arrivée au pouvoir, en prenant la présidence de l'Union européenne, en obtenant de ses partenaires un élargissement à l'Est, un accord sur la politique agricole commune, et en conduisant Romano Prodi à la présidence de la Commission européenne.
Cependant, sa réussite en matière de politique étrangère, ne peut effacer les difficultés qu'elle rencontre dans la gestion intérieure de ses dossiers. Ainsi, face aux problèmes économiques posés par l'abandon du retraitement des déchets nucléaires à l'étranger (au 1 er janvier 2000), elle doit remettre ultérieurement son projet, décision qui provoque le mécontentement des écologistes et est ressentie comme de l'«amateurisme» par l'opinion. Par ailleurs, elle est confrontée à l'épineux problème de la réforme de la législation sur la nationalité, pour lequel elle présente un projet laissant à l'immigrant le choix de la double nationalité. Les faiblesses de cette proposition, qui est soumise au Parlement, au moment où l'opposant kurde, Abdullah Öcalan, est arrêté et où de violentes manifestations de partisans éclatent en Europe, sont immédiatement exploitées par l'opposition et infligent un sérieux revers au SPD et aux Verts, qui, après les élections organisées en Hesse (février), perdent la majorité au Bundesrat.
Enfin, le «coup de théâtre» provoqué par le départ, en mars 1999, du ministre des Finances, Oskar Lafontaine, son remplacement à la tête du SPD par le chancelier Schröder, et la participation de l'Allemagne à l'action de l'OTAN au Kosovo, mettent un peu plus en évidence l'existence de sérieuses dissensions au sein de la coalition gouvernementale affaiblie.
Le 23 mai 1999, l'élection à la présidence du pays du social-démocrate Johannes Rau, considéré comme un homme de concensus et dont la popularité dépasseles frontières, focalise les espoirs de modernité de nombreux Allemands et ceux d'intégration pour les sept millions de ressortissants étrangers présents sur le territoire. La fin de l'anné est marquée par la célébration du dixième anniversaire de la chute du mur de Berlin et par la volonté du peuple allemand de se réconcilier avec son histoire, à l'image du fonds, créé par l'Etat et des entreprises allemandes, pour indemniser les victimes de l'holocauste (travailleurs forcés du III e Reich ou prisonniers des camps).
En janvier 2000, des révélations sur le financement occulte de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) lors de l'exercice de l'ancien chancelier, Helmut Kohl, puis la mise en cause de Wolfgang Schaüble, son successeur à la présidence du parti, jettent une nouvelle ombre sur le paysage politique allemand.
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