Agmoh ¯\_(ツ)_/¯ | Citation :
Une balle de kalachnikov dans la mâchoire
C?est d?une arme de guerre dont se sont servis, vendredi soir à Roubaix, des truands, pour se dégager d?un contrôle de police, blessant un fonctionnaire de la BAC.
LA balle a traversé la mâchoire, provoquant un traumatisme facial important avec une fracture des maxillaires. Malgré tout, les jours du policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Roubaix, touché lors d?une fusillade vendredi soir (nos éditions les plus tardives d?hier) ne sont pas en danger. Le brigadier de 32 ans a subi deux petites interventions hier matin au centre hospitalier de Lille. Il n?est pas défiguré mais son état nécessitera un travail de plusieurs semaines en chirurgie plastique et de reconstruction osseuse mobilisant plusieurs équipes.
Mercedes volée
Le fonctionnaire roubaisien a été victime d?un échange de coups de feu particulièrement violent. Nous sommes dans le quartier du Nouveau Roubaix, un coin pourtant « relativement » tranquille. Sur les coups de 21 h, les fonctionnaires de la BAC s?intéressent à une puissante Mercedes immatriculée en Allemagne. Ce n?est pas par hasard. Elle a été volée la veille, jeudi, de l?autre côté de la métropole, dans le centre régional de transport de Lesquin. Munis d?un fusil à pompe, trois malfrats s?en sont pris violemment à son conducteur, un industriel allemand, avant de se faire remettre les clés et de s?évaporer dans la nature. Le véhicule est facilement repérable : il s?agit d?un modèle modifié, passé chez un préparateur et dont il n?existe que trois exemplaires en Europe. Une « prise » d?environ 120 000 ?.Ceux qui ouvrent le feu ce vendredi soir sur les policiers roubaisiens faisaient-ils partie du trio ? Est-ce par insouciance des hors-la-loi ou par sentiment d?impunité que la Mercedes dérobée circule toujours dans les rues de la métropole et plus précisément celles de Roubaix, 36 heures après son vol et, surtout, toujours équipée de plaques d?immatriculation allemandes ? Il semble dès lors possible d?écarter la piste du grand banditisme (qui n?aurait pas pris ces risques) et de se retourner vers le « milieu » roubaisien. Toujours est-il que ce sont des rafales d?arme automatique que doivent essuyer les trois policiers. Du calibre 7.62 : une kalachnikov. Voilà qui est pour le moins inquiétant, même si on sait que de telles armes circulent à Roubaix.
Toujours en fuite
« Il y a eu d?abord une déflagration, on a cru à un pétard de la fête des Allumoirs, raconte une habitante de la rue Puget, puis une pétarade a suivi. Ça a été très vite. » C?est juste devant chez elle, au milieu de cette étroite rue d?une cinquantaine de mètres de long, que la voiture banalisée de la BAC bloque tout d?abord la Mercedes qui se présente en sens inverse. Deux des trois policiers sortent alors que le troisième reste au volant, comme l?exige la « procédure ». La Mercedes possède des vitres fumées, ce qui explique que les deux fonctionnaires ne peuvent anticiper la réaction des malfaiteurs : un tir avec une arme de poing explose le pare-brise. Ils retournent immédiatement vers leur véhicule afin de se protéger et de se dégager. C?est au moment où ils réintègrent l?habitacle que l?un des deux, un brigadier de 32 ans, est atteint par un nouveau tir. Il est touché à la mâchoire. La Mercedes bondit alors en marche arrière, s?arrête 30 m plus loin, au carrefour de la rue Henri-Regnault et, cette fois, c?est à coups de kalachnikov que les policiers sont mitraillés avant que le véhicule prenne la fuite. Le quartier est rapidement quadrillé et bouclé par de nombreuses forces de police, en vain. Hier soir, la Mercedes n?avait toujours pas été retrouvée. Ni ses occupants, même si plusieurs « équipes » sont semble-t-il dans le collimateur du SRPJ de Lille. Le plan 543, visant à verrouiller les frontières, a été déclenché.
Gilets pare-balles
Dans la nuit, le procureur de la République, le préfet, le directeur départemental de la Sécurité publique du Nord, Christian Mitteau, et le commissaire roubaisien Christophe Briez tiennent une conférence de presse après s?être rendus sur les lieux. « Les fonctionnaires de police ont agi comme de véritables professionnels, déclare Christian Mitteau. Fort heureusement, ils portaient leurs nouveaux gilets pare-balles. Ce sont des faits criminels. C?est très grave. »
Après le décès accidentel d?un enfant de huit ans, mercredi (nos éditions de jeudi et vendredi), Roubaix est de nouveau plongé sous les feux d?une actualité tragique. Un coup de plus sur la tête de son maire, qui avait courageusement assumé, jeudi, la mort du petit Nasserdine. Sources: La voix du Nord.
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Le ministre de l?Intérieur a rencontré hier après-midi le policier blessé, ses proches et collègues
Nicolas Sarkozy promet des moyens
SEIZE heures, hier après-midi, Nicolas Sarkozy atterrit sur l?héliport du CHR de Lille et rejoint immédiatement le service des urgences de l?hôpital Roger-Salengro. Comme à son habitude en de douloureuses circonstances, le ministre de l?Intérieur rencontre la victime et ses proches, une visite semblant symbolique, mais qui, manifestement, fait du bien au moral. Car tous attendent des actes forts, des paroles dures, des positions claires, à l?encontre des auteurs de la fusillade où un jeune fonctionnaire de 32 ans, père d?une petite fille de trois ans, a été sérieusement blessé au visage.
Et face à de tels actes, Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la demi-mesure. Entouré du procureur de la République Philippe Lemaire, des autorités préfectorales, des chefs des services lillois de la PJ, de la sûreté urbaine de Roubaix, et même d?élus, le ministre exprime une colère partagée par tous. Celle des 24 fonctionnaires de la BAC roubaisienne, de l?épouse, du frère et de la mère de la victime, avec qui il passe près d?une heure avant de rejoindre les journalistes, dans le grand hall d?accueil où transitent les patients ordinaires.
D?abord un mot pour la victime : « Il ne peut pas parler, mais il est conscient et il a le moral, même s?il en a pour de longues semaines. » Et puis la réponse de l?Etat : « Ce sont des faits parfaitement inadmissibles. Les voyous se sont arrêtés à une quarantaine de mètres des policiers (lors de la seconde fusillade, voir ci-dessus) et ont tiré avec une arme de guerre, on a relevé sept impacts de balle sur la voiture ! » « Tous les moyens seront donnés pour les retrouver et les punir, la PJ de Lille et la police scientifique y travaillent d?arrache-pied. »
« Métier dangereux »
Nicolas Sarkozy exprime également toute la « considération » qu?il porte aux fonctionnaires roubaisiens : « Le travail de policier est un travail dangereux, nécessitant le respect de chacun. » Bien sûr, tout n?est pas parfait à Roubaix, notamment concernant les moyens matériels affectés à la BAC. La voiture sur laquelle on a tiré vendredi soir était bien un véhicule de remplacement démuni de radio de bord, même si les policiers disposaient de moyens de communication personnels, qui ont permis l?arrivée rapide de renforts.
Nicolas Sarkozy voit d?abord dans ce drame la responsabilité de « voyous prêts à tout », mais ne nie pas pour autant les problèmes d?intendance. « Cette année, nous aurons 5 000 voitures supplémentaires pour la police en France. » Il en promet deux de plus pour Roubaix et, surtout, la mise en place en février 2004 du nouveau système radio Acropole sur toute l?agglomération.
L?enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme de la PJ de Lille, dont pas moins de 25 enquêteurs ont été mobilisés presque immédiatement après la fusillade et s?attellent à retrouver la Mercedes volée avec violences à Lesquin. De quoi rassurer encore un peu plus les proches de la victime. M. Sarkozy, lui, est reparti confiant.
Source : Voix du Nord
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Message édité par Agmoh le 19-10-2003 à 11:01:39
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