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40 élus réclament l'abrogation de la loi Taubira
NOUVELOBS.COM | 06.05.06 | 12:07
Ces députés UMP demandent à Jacques Chirac d'abroger un article sur l'enseignement de l'esclavage.
Quarante députés UMP ont demandé vendredi 5 mai à Jacques Chirac d'abroger un article de la loi dite "Taubira" sur l'enseignement de l'esclavage, au nom d"'un parallélisme des formes et soucis d'égalité de traitement" après la suppression de l'article sur les aspects positifs de la colonisation. Originaire de Guyane, le ministre du Tourisme Léon Bertrand n'a pas caché son "incompréhension" devant cette initiative.
Dans une lettre au président, les députés avancent qu"'il conviendrait d'abroger l'article 2 de la loi du 21 mai 2001, dite "loi Taubira", qui précise que 'les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent". Et ce nom au du "parallélisme des formes et par soucis d'égalité de traitement".
Ces élus de la majorité, avec à leur tête le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, déplorent en effet le déclassement de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 qui évoquait notamment à travers le rôle positif de la colonisation française. Cet article avait été retiré sur intervention de Jacques Chirac après de longues semaines de polémique.
Incompréhension de Bertrand
Dans un communiqué, le ministre délégué au Tourisme Léon Bertrand, originaire de Guyane, a manifesté son "incompréhension à l'égard de certains de ses collègues de l'UMP".
M. Bertrand "regrette que sous le couvert d'un 'parallélisme des formes' certains puissent demander l'abrogation de l'article 2 de la loi du 21 mai 2001, en oubliant que ce qui importe le plus aujourd'hui, c'est de trouver dans ces questions de mémoire, une identité de fond, qui permettent à la société française d'avancer d'un même pas, en acceptant toute son histoire".
A l'approche de la première journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions pour tous les français, le 10 mai prochain, Léon Bertrand souligne qu"'il faut rechercher ensemble les voies du dialogue et de l'apaisement".
"Révisionnisme historique"
Le secrétaire national du PS à l'Outre-mer Victorin Lurel "dénonce solennellement les nouvelles tentations de révisionnisme historique de l'UMP" qui "persiste dans la provocation en demandant aujourd'hui l'abrogation de la loi du 21 mai 2001".
Dans un communiqué, le député socialiste de Guadeloupe estime que "cette réitération des attaques à la dignité des Français, notamment ceux originaires de l'Outre-mer, dévoilent le vrai visage de l'UMP: loin des discours lénifiants de sa direction, les parlementaires UMP ont bel et bien la nostalgie de la France coloniale et esclavagiste".
Le parti communiste juge que la démarche des députés UMP constitue "une insulte faite aux enfants de la République". "Une fois encore la droite nous montre son véritable visage".
"Au nom d'un parallélisme douteux, il s'agirait de faire disparaître la réintégration de la mémoire des descendants d'esclaves de la loi commune de notre peuple", déplore le parti de Marie-George Buffet dans un communiqué. "Le PCF affirme son attachement à voir maintenue, en l'état, cette loi". (AP)
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