Citation :
Discours prononcé au Sénat par le sénateur américain Russ Feingold le 7 Février 2006.
Mr le président, la semaine dernière le président des Etats-Unis a donné son discours sur létat de lunion, où il a parlé du leadership de lAmérique dans le monde, et nous a tous appelé à « mener ce monde vers la liberté. ». Encore et encore, il a invoqué le principe de liberté, et la manière dont il peut transformer des nations, et libérer (empower) les peuples autour du monde.
Mais, pratiquement dans le même souffle, le président a ouvertement reconnu quil avait ordonnée au gouvernement despionner les américains, sur le sol américain, sans les autorisations requises par la loi.
Le président a appelé a répandre la liberté à travers le monde, et a ensuite admis quil avait privé les américains dune de leurs libertés les plus basiques accordée par le 4ème amendement être protégé dune intrusion gouvernementale non justifiée (dans sa vie privée).
Le président a été direct, alors je serai direct : Ce programme viole la loi, et ce président viole la loi. Non seulement cela, mais il trompe le peuple américain dans ses efforts pour justifier ce programme.
Comment cela peut-il mériter des applaudissements ? Depuis quand célébrons-nous notre commandant en chef quand il viole nos libertés les plus basiques et trompe le peuple américain dans le même temps ? Quand avons-nous commencé à encourager (stand up) et approuver (cheer) le viol de la loi ? Au moment (du discours) de létat de lunion, je me suis senti honteux.
Le Congrès a perdu sa raison dêtre si nous ne tenons pas le président responsable de ses actions.
Le président suggère que quiconque critique son programme découtes illégales ne comprend pas la menace à laquelle nous faisons face. Mais nous la comprenons. Chacun de nous est engagé pour arrêter les terroristes qui nous menacent, nous et nos familles.
Vaincre les terroristes devrait être notre plus grande priorité nationale, et nous reconnaissons tous que nous avons besoin de les espionner pour y arriver. En fait, il serait irresponsable de ne pas mettre sur écoute les terroristes. Mais nous avons encore à trouver une raison pour laquelle nous devrions fouler les lois des Etats-Unis pour ce faire. La décision du président de violer la loi en dit beaucoup plus sur son attitude envers le règne de la loi que les lois elles-mêmes.
Cela va beaucoup plus loin que les querelles partisanes et la politique. Ce que le président a fait ici est de briser la relation de confiance (break faith) avec le peuple américain. Dans son discours de létat de lunion, il a également dit que « nous devons toujours être clair sur nos principes » pour obtenir laide damis et dalliés dont nous avons besoin pour combattre le terrorisme. Soyons clair au sujet dun principe américain de base : Quand quelquun viole la loi, quand quelquun trompe le public dans le but de justifier ses actions, il doit être tenu responsable. Le président des Etats-Unis a violé la loi. Le président des Etats-Unis essaie de tromper le peuple américain. Et il doit être tenu responsable.
Malheureusement, le président refuse de fournir des détails sur son programme despionnage domestique. Pas même les comités de renseignement ne connaissent les détails, et ils ont été spécifiquement créés pour revoir les informations classifiées et superviser les activités despionnage de notre gouvernement. A la place, le président dit « Faites-nous confiance ».
Ce nest pas la première fois que nous entendons cela. Lors de la marche vers la guerre dIrak, ladministration est passée à loffensive pour faire croire au public américain, au Congrés et à la communauté internationale sa théorie selon laquelle Saddam Hussein était en train de développer des armes de destruction massives, et quil avait des liens avec Al Qaida. Le président a dépeint une cruelle et inexacte image des capacités et des intentions de Saddam Hussein, et nous avons envahi lIrak sur ces bases. Pire, ladministration a trompé le pays au sujet des ressources requises pour stabiliser et reconstruire lIrak après le conflit. Nous avons été amenés à croire que ceci serait une courte aventure et que nos soldats seraient vite de retour à la maison.
Nous nous rappelons tous de la bannière « Mission accomplie » sur le porte-avions le 1er Mai 2003. En fait, la mission nétait pas prête dêtre accomplie. Plus de 2100 morts de soldats sont survenues depuis que le président a déclaré la fin des opérations majeures de combat en Mai 2003, et plus de 16600 soldats américains ont été blessés en Irak. Le président a trompé le peuple américain et grossièrement sous-évalué le vrai défi de la tâche de stabilisation et de reconstruction de lIrak.
En Décembre, nous avons découvert que le président a ordonné la mise sur écoute daméricains sans les autorisations légales requises par la loi. Il dit ne mettre sur écoute que des personnes avec des liens avec les terroristes, mais comment pouvons-nous en être sûr ? Nous ne pouvons pas. Le président répugne à laisser un juge neutre sassurer que cest bien le cas. Il ne soumettra pas ce programme à une branche indépendante du gouvernement pour sassurer quil ne viole pas les droits des américains.
Je ne veux plus entendre que cette administration avait démontré quon pouvait lui faire confiance. Ce nest pas le cas. Et cest précisément pourquoi la loi requiert quun juge passe en revue ces mises sur écoute.
Il dépend du Congrés de rendre le président responsable. Hier, nous avons tenu une audition sur le programme despionnage domestique lors du Judiciary Committee, où lAttorney General Gonzales était témoin. Nous nous attendons à dautres auditions. Ceci est un début mais il faudra plus que quelques auditions pour accomplir le travail.
Nous savons cela en partie car lAttorney General (désigné par ce président) a déjà montré une volonté de tromper le Congrés.
Hier, lors de laudition, jai rappelé à lAttorney General son témoignage durant ses auditions de confirmation de Janvier 2005, quand je lui avais demandé si le président avait le pouvoir dautoriser des mises sur écoute (sans rechercher dautorisations légales) en violation de la loi criminelle. Nous ne le savions pas à lépoque, mais le président avait autorisé le programme de la NSA 3 ans auparavant, lorsque lAttorney General était conseiller de la maison blanche. A laudition de confirmation, lAttorney General a dabord essayé de qualifier (dismiss) ma question d « hypothétique». Il a ensuite témoigné que « ce nest pas la politique ou lagenda du président dautoriser des actions qui seraient en contravention de nos status criminels. ».
Eh bien, Mr le président, mettre sur écoute des citoyens américains sur le sol américain sans les mandats requis est en directe contravention de nos status criminels. LAttorney General savait cela, et il était au courant du programme de la NSA quand il a cherché lapprobation du Sénat pour sa nomination en tant quAttorney General. Il voulait que le Sénat et le peuple américain pensent que le président navait pas agi selon la théorie légale extrême que le président a le pouvoir en tant que commandant en chef de désobéir aux lois criminelles de ce pays. Mais cest le cas. LAttorney General a des explications à nous donner et il ne la pas fait hier. A la place, il a joué sur les mots, argumentant que ce quil avait dit était vrai car il ne pensait pas que les actions du présidents violaient la loi. Mais il savait ce que je lui demandais, et quil était en train de tromper le comité dans sa réponse. Sil avait été honnête, il aurait dit au comité que selon lui, le président a le droit dautoriser les mises sur écoute sans garanties légales. Ma question nétait pas de savoir si de telles mises sur écoutes illégales avaient lieu comme pratiquement tout le monde au Congrés, je navais alors pas connaissance du programme. Cétait une question sur la manière dont le candidat au titre dAttorney General voyait la loi. Ce candidat voulait être confirmé et il a laissé une phrase trompeuse au sujet dun des sujets centraux de sa confirmation sa vision du pouvoir exécutif être consignée jusquà ce que le New York Times révèle le programme.
La performance de lAttorney General lors de laudition dhier ne ma certainement pas réconforté, non plus. Il a continué a défendre les faibles arguments légaux de ladministration, a continué dinsinuer que quiconque pose des questions sur ce programme ne veut pas combattre le terrorisme, et a refusé de répondre à des questions fondamentales concernant les pouvoirs que cette administration sarroge. Nous avons toujours besoin de nombreuses questions de cette administration.
Mais mettons de côté lAttorney General pour le moment. Le fardeau ne repose pas que sur lui le président a des explications à donner. La défense du président pour ses actions est profondément cynique, profondément trompeuse et profondément troublante.
Découvrir que le président des Etats-Unis a violé les droits fondamentaux du peuple américain donne le frisson (chilling). Et le voir ensuite publiquement défendre (embrace) ses actions et voir également autant de membre du Congres le soutenir est édifiant.
Le président a violé la loi, et il signifié clairement quil continuerait à le faire. Mais le président nest pas un roi. Et le Congres nest pas la cour du roi. Notre travail consiste à ne pas nous lever et applaudir quand le président viole la loi. Notre tâche est de nous lever et de demander des comptes, nous lever pour contrôler le pouvoir dune branche exécutive hors de contrôle.
Cest une des raisons pour lesquelles les pères fondateurs nous ont placé ici pour assurer léquilibre entre les branches du gouvernement, pas pour agir comme une section de supporteurs professionnels.
Nous avons besoin de réponses. Car personne, ni le président, ni lAttorney General, ni lun de leurs défenseurs dans ce corps (Le Congres) na été capable dexpliquer pourquoi il était nécessaire de violer la loi pour nous défendre contre le terrorisme. Et je pense que cest parce quils ne peuvent pas lexpliquer.
A la place, cette administration réagit à quiconque sinterroge sur ce programme illégal en disant que ceux dentre nous qui demandent la vérité et défendent leurs droits et leurs libertés ont une vision du monde pré 11 septembre.
En fait, le président a une vision du monde pré-1776.
Nos pères fondateurs ont vécu à une époque dangereuse, et ils ont risqué tout ce quils avaient pour obtenir la liberté. Patrick Henry a dit « Donnez-moi la liberté ou la mort ». La mentalité pré-1776 du président nuit à lAmérique. Elle fracture les fondations sur lesquelles notre pays sest tenu pendant 230 années. Le président ne peut pas simplement circonvenir deux branches du gouvernement, et obéir uniquement aux lois quil veut. Décider unilatéralement lesquelles de nos libertés sappliquent encore dans le combat contre le terrorisme est inacceptable et doit être stoppé immédiatement.
Examinons pendant un moment certaines des tentatives du président pour défendre ses actions. Ses arguments ont changé avec le temps, bien sûr. Ils le doivent Aucun ne résiste à lexamen des faits, cest pourquoi il ne peut pas se reposer sur une explication. Alors que chaque argument sécroule sous lui, il en cherche un nouveau, jusquà ce que celui-ci aussi soit réfuté, et ainsi de suite.
Dans le discours sur létat de lunion, le président sest réferré aux présidents de lhistoire américaine qui avait cité leur autorité exécutive pour ordonner des surveillances sans mandats. Mais, bien sûr, ces présidents passés comme Wilson ou Roosevelt ont agi avant que la cour suprême décide en 1967 que nos communications étaient protégées par le 4ème amendement, et avant que le Congres décide en 1978 que la branche exécutive ne pouvait plus unilatéralement décider des américains à mettre sur écoute. LAttorney General hier a été incapable de me donner un exemple de président qui, depuis 1978 où la loi FISA a été adoptée, avait autorisé des mises sur écoute sans mandat en dehors de la loi FISA.
Donc cet argument est sans fondement et il est profondément troublant que le président des Etats-Unis trompe si manifestement le Congres et le peuple américain. Cela honore difficilement lidée des pères fondateurs selon laquelle le président doive sadresser au Congres sur létat de lunion.
La loi FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) a été adoptée en 1978 pour créer un tribunal secret, constitué de juges experts en sécurité nationale, chargé de délivrer des mandats pour surveiller les terroristes et les espions. Ce sont de ces juges dont ladministration Bush a obtenu des milliers de mandats depuis le 11 sept. Ladministration na pratiquement jamais essuyé de refus (de délivrance de mandat) de ces juges. Elle a utilisé le tribunal FISA des milliers de fois mais dans le même temps elle affirme que la FISA est une « vieille loi » ou « dépassée » et quelle ne peut sy conformer. Clairement, ils peuvent et sy conforment sauf quand ils ne le font pas. Par conséquent, ils décident arbitrairement de contourner ces juges et la loi.
Ladministration a dit quelle avait ignoré la loi FISA car obtenir un mandat prenait trop longtemps en suivant cette loi. Mais nous savons quen cas durgence, quand lAttorney General pense que la surveillance doit commencer avant quune autorisation soit délivrée, la loi FISA permet le début de la mise sur écoute immédiatement dès lors que le gouvernement sadresse au tribunal dans les 72 heures. LAttorney General sest plaint que la provision durgence (?) ne lui donne pas assez de souplesse, il sest plaint quappliquer la loi FISA ou obtenir les autorisations nécessaires prenait trop de temps. Mais les problèmes quil a cité sont des barrières bureaucratiques que la branche exécutive a mis en place, et pourrait facilement supprimer si elle le voulait. La loi FISA permet également à l'Attorney General de mettre en place une surveillance électronique sans mandat et illimité aux Etats-Unis dans les 15 jours suivant une déclaration de guerre, pour se donner le temps de considérer les amendements à la loi FISA requis par une situation de guerre. C'est la période de temps que le Congrès a spécifiée. Et pourtant, le président pense qu'il peut le faire indéfiniment.
Dans son discours de l'état de l'union, le président a également affirmé que les tribunaux fédéraux avaient approuvé l'utilisation de l'autorité présidentielle qu'il invoquait. Mais cela s'est aussi avéré être trompeur. Quand j'ai questionné l'Attorney General à ce sujet, il n'a pu me citer aucun tribunal, "ni la cour suprême, ni aucun autre tribunal" qui ait considéré que, après l'adoption de la loi FISA, le président avait malgré tout l'autorité de la contourner et d'autoriser des mises sur écoutes sans mandat. Aucun tribunal. Les efforts de l'administration pour obtenir le soutien pour ce qui a été fait dans des fragments d'autres décisions de justice seraient risibles si le sujet n'était pas si sérieux.
Le président sait que la loi FISA qualifie de crime la mise sur écoute d'américains aux Etats-Unis sans mandat ou ordre du tribunal. Autrement, pourquoi aurait-il assuré au public, encore et encore, qu'il recherchait des mandats avant de s'engager dans des activités de surveillance domestique ?
Voici ce que le président a dit le 20 Avril 2004: "Maintenant, à chaque fois que vous entendez le gouvernement des Etats-Unis parler de mises sur écoute, il requiert - une mise sur écoute requiert une autorisation du tribunal. Rien n'a changé. Quand nous parlons de pourchasser les terroristes, nous parlons d'obtenir une autorisation d'un tribunal avant de le faire.".
Et encore, le 14 Juillet 2004: "Le gouvernement ne peut pas agir sur la question des mises sur écoutes sans obtenir d'autorisation d'un tribunal".
Le président a, de manière empressé et on le comprend, cherché à rassurer que sous son administration, la tâche d'application de la loi (law enforcement) utilisait le tribunal FISA pour obtenir des autorisations avant de procéder à des mises sur écoutes. Ceci est compréhensible, puisqu'espionner des américains sur le sol américain sans mandat est contre la loi.
Ecoutez ce que le président a dit le 9 Juin 2005: "Les officiers d'application de la loi ont besoin de la permission d'un juge fédéral pour mettre sur écoute le téléphone d'un terroriste étranger, de la permission d'un juge fédéral pour suivre ses appels, ou de la permission d'un juge fédéral pour fouiller sa propriété. Les officiers doivent se conformer à des règles strictes pour recourir à l'un de ces outils. Et ces règles sont complètement en accord avec la constitution des Etats-Unis".
Maintenant que le public est au courant de son programme d'espionnage domestique, il a dû changer son fusil d'épaule (He has had to change course). Il a recherché des arguments pour couvrir ses actes. Et ils ne tiennent tous qu'à un fil.
Le président a affirmé que le Congrès lui avait donné l'autorité d'espionner les américains sur le sol américain sans mandat quand elle a adopté l'autorisation du recours à la force militaire (Authorization for Use of Military Force) après (les attentats) du 11 sept 2001. Mr le président, cela est ridicule. Les membres du Congrès n'ont pas pensé cette résolution pour donner au président un chèque en blanc autorisant ces écoutes sans mandat. Nous savons tous cela. Quiconque dans cette institution vous dit cela n'était soit pas présent à ce moment ou ne vous dit pas la vérité. Nous avons autorisé le président à utiliser la force militaire en Afghanistan, en guise de réponse nécessaire et justifiée au 11 septembre. Nous ne l'avons pas autorisé à espionner les citoyens américains sur le sol américain sans suivre le processus qui a été mis en place il y a environ 30 ans précisément pour faciliter la surveillance domestique de terroristes, avec l'approbation d'un juge. C'est pourquoi les républicains et les démocrates ont mis en doute cette théorie.
De plus, cette prétention particulière est contredite par l'approbation par le Congrès de la loi Patriot Act quelques semaines après que nous ayons adopté l'autorisation du recours à la force militaire. La loi Patriot Act facilitait, pour les officiers d'application de la loi, la mise en place de surveillance sur des terroristes suspectés et des espions, tout en maintenant l'exigence (de la loi FISA) d'approbation judiciaire pour mettre sur écoute des américains aux Etats-Unis. Il est ridicule de penser que le Congrès ait négocié et voté tous les changements à la loi FISA dans la loi Patriot Act s'il pensait qu'il avait autorisé le président à ignorer la loi FISA dans l'autorisation du recours à la force militaire.
De plus, dans la loi relative à l'autorisation de l'espionnage (intelligence authorization) passée en décembre 2001, nous avons étendu l'autorité d'urgence (emergency authority) de la loi FISA, à la demande de l'administration, de 24 à 72 heures. Pourquoi faire cela si le président a le pouvoir d'ignorer la loi FISA ? Cela n'a aucun sens. Le président a également dit que son pouvoir exécutif inhérent lui donne le pouvoir d'approuver ce programme. Mais dans ce cas le président agit en violation directe d'un statut criminel. Ceci signifie que son pouvoir est, tel que l'a dit le juge de la cour suprême Jackson dans les "steel seizure cases" il y a 50 ans, "à son plus bas.". Une lettre récente d'un groupe de professeurs de loi et d'anciens fonctionnaires de la branche exécutive, souligne qu' "à chaque fois que la cour suprême s'est chargé d'un texte limitant l'autorité du commandant en chef, elle a fait respecter ce texte.". Les rapports du Sénat publiés quand la loi FISA a été adoptée confirme l'interprétation que la FISA annulait toute autorité inhérente pré-existante du président. Comme le Senate Judiciary Committee l'a affirmé en 1978, la loi FISA "ne reconnait aucun pouvoir inhérent au président dans ce domaine.". And "Le Congrès a déclaré que ce texte ??? (not any claimed presidential power, controls.)". Contrairement à ce que le président a dit au pays lors du discours de l'état de l'union, aucun tribunal n'a jamais approuvé de surveillance sans mandat en violation de la loi FISA.
Les affirmations du président concernant l'autorité exécutive inhérente et ses déclarations que les tribunaux ont approuvé ce type d'activité sont sans fondement.
Le président a soutenu qu'une revue périodique interne par la branche exécutive fournit un contrôle adéquat du programme. Il a même qualifié cette revue périodique de garde-fou pour les libertés civiles. Mais nous ignorons ce que ce contrôle implique. Et nous savons que le Congrès a explicitement rejeté l'idée de prise de décision unilatérale dans ce domaine quand il a adopté la loi FISA.
Enfin, le président a affirmé qu'informer une poignée de leaders du Congrès, le soi-disant "Groupe des 8", excuse en quelque sorte d'avoir violé la loi. Bien sûr, plusieurs de ces membres ont dit ne pas avoir été au courant de toute l'histoire. Et tous se virent empêchés de parler de ce qu'ils avaient entendu. Par conséquent, le fait qu'ils fûssent informés dans ces circonstances extraordinaires ne constitue pas une supervision du Congrès, et cela ne constitue certainement pas une approbation du Congrès de ce programme. En fait, il ne se conforme même pas à la loi sur la sécurité nationale (National Security Act) qui requiert que tous les membres de la Chambre des répresentants (House) et du Senate Intelligence Committee soient "pleinement et présentement informés des activités de renseignement des Etats-Unis".
En plus, nous savons désormais que certains de ces membres ont exprimé des inquiétudes au sujet du programme. L'administration a ignoré leurs protestations. La semaine passée, l'un des huit membres du Congrès qui avait été informé du programme, la congressiste Jane Harman, membre du House Intelligence Committee a dit qu'elle ne voyait aucune raison qui empêchait cette administration d'accomplir ses objectifs dans le cadre de la loi existante.
Aucun des arguments du président n'explique ou excuse sa conduite, ou le programme d'espionnage domestique de la NSA. Pas un seul. Il est difficile de croire que le président ait l'audace d'affirmer que c'est le cas. C'est une stratégie qui s'appuie (hinge) sur la crédibilité de la présidence elle-même. Si vous insistez suffisamment pour dire que vous n'avez pas violé la loi, vous n'avez pas violé la loi. Cela me rappelle ce qu'a dit Richard Nixon quand il a quitté son poste: "Eh bien, quand le président fait quelque chose, cela signifie que ça n'est pas illégal.". Mais ce n'est pas la manière dont fonctionne notre démocratie constitutionnelle. Utiliser ce genre d'arguments nuit à la crédibilité de la présidence.
Et ce qui est particulièrement perturbant est le nombre de membres du congrès qui ont répondu. Ils se sont levé et ont applaudi. Ils se sont levé et ont applaudi.
La juge de la cour suprême Louis Brandeis a jadis écrit: "L'expérience devrait nous apprendre à être sur nos gardes pour protéger la liberté quand les intentions du gouvernement sont bienveillantes. Les hommes nés en liberté sont naturellement promptes à repousser l'intrusion dans leur liberté de dirigeants portés au mal. Les plus grands dangers pour la liberté sont tapies dans l'intrusion insidieuse d'hommes de zèle, bien intentionnés mais sans compréhension.".
Les actions du président sont indéfendables. La liberté est un principe immuable. Ce n'est pas une chose que l'on célèbre dans un souffle, pour l'ignorer dans le suivant. La liberté est en nous en tant que nation et en tant que peuple. Nous ne pouvons pas être un phare de liberté pour le monde à moins de protéger nos libertés ici au pays.
Le président avait raison pour une chose. Dans son discours, il a dit "Nous aimons notre liberté, et nous nous battrons pour la conserver.".
Oui, Mr le président. Nous aimons notre liberté, et nous nous battrons pour la conserver. Nous nous battrons pour vaincre les terroristes qui menacent la sécurité de nos familles et de nos être chers. Et nous nous battrons pour protéger les droits d'américains respectueux des lois contre un pouvoir gouvernemental intrusif.
Comme le président l'a dit, nous devons toujours être clairs sur nos principes. Alors soyons clairs: nous chérissons le grand et noble principe de liberté, nous nous battrons pour le préserver, et nous tiendrons ce président "et quiconque viole ces libertés" redevable de leurs actions. Dans une nation bâtie sur la liberté, le président n'est pas un roi, et personne n'est au-dessus de la loi.
Je rends la parole.
|