Bayrou confirme sa volonté de bâtir une alternative à l'UMP
Sun January 23, 2005 3:49 PM CET
PARIS (Reuters) - François Bayrou a confirmé son intention de bâtir une alternative à l'UMP en appelant l'UDF à "oser affirmer sa différence", dans la perspective des échéances présidentielle et législatives de 2007.
Le président de l'UDF, réélu samedi à sa propre succession pour un mandat de deux ans, avec un score "soviétique" de 98,46%, a plaidé dimanche pour "une voix différente, indépendante", malgré les réserves exprimées par le seul ministre centriste du gouvernement Raffarin, Gilles de Robien.
"Si l'UDF ose affirmer sa différence, couper le cordon ombilical, n'être plus prisonnière d'un camp, alors l'UDF gouvernera la France", a déclaré François Bayrou dans son discours de clôture du congrès du parti, au Palais de la Mutualité, à Paris.
"Si elle se range dans une coalition gouvernementale dirigée par d'autres, elle sera rayée de la carte", a-t-il poursuivi sous les applaudissements des quelque 2.000 participants au congrès.
François Bayrou a donc logiquement exclu d'augmenter le nombre de ministres centristes dans le gouvernement Raffarin, en dépit du souhait exprimé par Gilles de Robien.
"Loin d'affaiblir la liberté d'expression" des responsables de l'UDF, cela leur permettrait de "montrer ce qu'ils savent faire quand on leur confie des responsabilités", avait déclaré le ministre des Transports.
"Mon cher Gilles, si nous suivions ton chemin, et qui n'est pas le nôtre, d'entrer au gouvernement, nous accréditerions définitivement aux yeux des Français que l'UDF et l'UMP, c'est pareil", a répliqué François Bayrou.
Le président de l'UDF a critiqué le fonctionnement du gouvernement Raffarin, soulignant que "les choix se prennent au-dessus des ministres" et qu'il n'y a "pas eu une seule réunion interministérielle pendant un an jusqu'au départ de Nicolas Sarkozy" du gouvernement, fin novembre.
François Bayrou a répété qu'"il y a besoin pour la France d'un nouveau projet", dénonçant la "nouvelle fracture sociale", allusion au thème de la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995, qui touche aujourd'hui "les classes moyennes".