Voilà comment on raisonne chez FT. C'est lamentable. Lu dans le monde aujourd'hui (> http://www.lemonde.fr/article/0,59 [...] -,00.html) :
Le haut débit bon marché n'est pas pour demainFrance Télécom, en position de quasi-monopole sur le marché de l'ADSL grand public, n'est toujours pas prêt à baisser ses tarifs, malgré les pressions du gouvernement et de l'autorité de régulation des télécommunications, (ART).
"Nous ne pouvons pas baisser nos offres haut débit."La réponse de Jean-Yves Gouiffès, directeur exécutif de la branche réseaux de France Télécom, est claire. Elle s'adresse aux fournisseurs d'accès Internet alternatifs qui exercent de longue date un lobbying visant à l'ouverture de la boucle locale. Le dégroupage permettrait à ces fournisseurs de proposer au grand public une offre d'abonnement DSL (Digital Suscribe Line) à un tarif concurrentiel avec celle de l'opérateur historique. Cette réponse de France Télécom s'adresse également au dernier rapport de l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate) – qui dénonçait des " processus de dégroupage longs et difficiles " pour les nouveaux entrants –, mais surtout à Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, qui regrettait dans une allocution, le 24 octobre, que les " tarifs actuels " d'une ligne ADSL soient " encore trop élevés pour en faire un produit de masse ". " Je sais que l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) y travaille, et je lui fais confiance pour que les conditions tarifaires et techniques du dégroupage soient effectives et opérationnelles ", ajoutait le secrétaire d'Etat, en vain.
Les offres de revente de France Télécom aux fournisseurs d'accès Internet sont au nombre de quatre : un dégroupage total, un partage de ligne, l'offre IP-ADSL, un service de collecte et de vente en gros d'accès ADSL Nettissimo (FT), et enfin une offre " ADSL Connect ATM ", destinée aux opérateurs pour leur permettre de proposer aux fournisseurs d'accès Internet des services ADSL. En cas de baisse de l'accès final à l'ADSL, " nous devrions baisser nos quatre niveaux d'offre ", explique Jean-Yves Gouiffès, ce qui semble inimaginable pour l'opérateur national.
Six opérateurs privés (LDCom (groupe Louis-Dreyfus), Colt, Siris (T-Systems, groupe Deutsche Telekom), Kaptech, FirstMark et Easynet) ont signé une convention de dégroupage avec France Télécom. C'est la preuve, selon l'opérateur historique, que la mise en œuvre du dégroupage est réelle. " Des opérateurs ont renoncé car c'est une technologie difficile et qu'il existe d'autres moyens d'élaborer une offre haut débit (câble, boucle locale radio … ", assure Jean-Yves Gouiffès.
France Télécom n'est donc pas près de laisser ces concurrents s'introduire sur un marché qu'il contrôle parfaitement, aux dépens des utilisateurs grand public.
L'ambition de l'opérateur historique a également des aspects plus positifs ( ) : le taux de couverture en haut débit devrait atteindre 80 % de la population française à l'horizon 2003, ce qui ferait de son réseau le deuxième d'Europe en la matière, derrière celui de l'allemand Deutsche Telekom. Actuellement, le réseau de France Télécom dispose de 18 millions de lignes raccordables à des services ADSL d'accès Internet haut débit à partir de 1 420 répartiteurs de trafic, soit un taux de couverture de 60 %. Ce chiffre devrait être porté, fin 2002, à 21 millions de lignes (depuis 2 300 répartiteurs), soit 73 % de la population potentiellement couverte. Fin novembre, France Télécom comptait lui-même 318 000 clients pour ses services ADSL, un total qui devrait monter à 500 000 d'ici à la fin de l'année. Pour 2002, l'opérateur espère arriver à un total de 1,3 million d'abonnés ADSL.
M. Gouiffès n'a, en revanche, pas fourni de prévision chiffrée de clientèle à fin 2003, en estimant que, d'ici là, "c'est le marché qui décidera". Cette loi du marché qui intègre habituellement le facteur de la concurrence, un facteur que l'opérateur historique n'a toujours pas totalement admis.