Bonjour tous,
Un article (en français) sur le CPE vu par le Washington Post, un journal US
plutôt pas à droite... non non, plutôt à gauche en fait...
Edifiant.
Attention : la traduction n'est pas certifiée, elle est d'un de mes amis. Donc la
version originale est en dessous...
Les français dans la rue pour préserver leur économie utopique
par Steven Pearlstein
Mercredi 22 mars 2006, The Washington Post
"Un printemps à Paris.
Des CRS devant de la Sorbonne.
Lodeur de gaz lacrymogènes sur la Seine.
Le doux son de lhypocrisie flottant de lAssemblée Nationale au Palais de
lElysée.
Et mardi prochain, une grève nationale, parfaitement programmée pour
profiter dun week-end de quatre jours.
Ce qui a inspire la saison des festivités révolutionnaires est une loi qui
donnerait aux employeurs jusquà deux ans pour décider si ils donnent aux
employés un emploi sécurisé à vie typiquement français.
A ceux dentre vous qui ont subi le lavage de cerveau du capitalisme de
marché anglo-américain, ce pourrait apparaître comme une sorte de
flexibilité du marché du travail, thème abordé tout bas au sommet européen
cette semaine le genre de chose qui pourrait en fait permettre à une
entreprise française de créer un nouvel emploi.
Mais vu à travers le prisme sombre de limagination française, ce ne sont
pas de vrais emplois. Ce sont des emploi-poubelles, des contrats
desclavage créés dans lunique but de détruire le droit des français qui
protège le salarié contre tout risque économique. Allons pour ça. Mais qui
sait ce qui pourrait se passer ensuite ? La semaine des 35 heures ? Les
congés payés de six semaines ? Le partage des profits ? La retraite à 60 ans
?
Ce qui est tellement irritant chez les français, cest quau nom de
légalité et de la solidarité, ils sont sur la voie de créer non seulement
léconomie la moins vibrante du monde industrialisé, mais aussi la moins
équitable.
Les insiders de cette économie font partie dune classe vieillissante et
déclinante de travailleurs de classe moyenne qui profite de la panoplie
complète des protections sociales. La plupart deux sont dans le secteur
public ou dans des grosses entreprises privées de lindustrie. Les derniers
sont dans les rares entreprise privées compétitives et dont le nombre
décroît.
Et ensuite, il y a les outsiders. Cette classe grandissante inclut les
jeunes chômeurs de la plupart des quartiers immigrés qui ont organisé des
actions violentes lan dernier, lançant des pierres et brûlant des voitures.
Mais elle compte aussi des enfants dinsiders, qui errent dans les
universités jusquà 24 ou 25 ans, puis vivent entre des stages non payés,
des jobs à temps partiels et le système dallocation avant dentrer
finalement chez les insiders.
Vous penserez quavec tout ce temps quils passent à discuter en buvant des
cafés, ces jeunes outsiders comprennent que ce système qui protège et
dorlote les insiders à tout prix, est en train de sucer linnovation et la
vitalité de léconomie. Mais plutôt que de soutenir les réformes qui
pourraient créer des nouveaux emplois et plus de richesse, les outsiders ont
versé dans une fantaisie nostalgique dune France dautrefois, faisant cause
commune avec les insiders suffisant, cochons socialistes, qui les laissent
dehors dans le froid.
Cela dit, vous ne pouvez pas leur reprocher la faiblesse de leurs bases en
économie.
Après tout, le supposé gouvernement centre-droite qui a créé le nouveau
contrat jeune est le même qui a refusé avec intransigeance de réduire les
subventions agricoles, est intervenu pour interdire les OPA sur les
entreprises françaises, et qui vient, la semaine dernière, de demander que
liPod dApple accepte la musique du concurrent d'Itunes (lisez :
concurrent français*). Mais, après avoir déclaré que le marché ne peut
sopposer à une volonté sociale et politique, le même gouvernement est
maintenant choqué de voir quil nest plus crédible quand il demande à des
travailleurs de faire confiance au marché pour déterminer leurs conditions
de travail.
Ce genre dhypocrisie calculée de lélite politique française, qui aime
parler à gauche mais agir à droite, a maintenant complètement miné la
confiance dans le capitalisme de marché. Un sondage dopinion réalisé en
janvier par luniversité du Maryland sur les comportements politiques
internationaux a révélé que seulement 36% des français pensent que le
système de libre entreprise et de libre marché est le meilleur. Cest le
taux le plus bas sur les 22 pays interrogés, à comparer avec les 59% en
Italie, 65% en Allemagne, 66% au Royaume-Uni, et 71% aux Etats-Unis.
Peut-être nest ce pas surprenant que le classement du magazine Forbes sur
les milliardaires ninclut que 14 français, sans une seule entrée cette
année. Et que lAllemagne, moins de deux fois la France en taille, en compte
quatre fois plus, tandis que lAngleterre, qui fait à peu prêt la même
taille que la France, en compte 24.
Bien sûr, quand vous demandez à un étudiant français duniversité qui est le
Bill Gates en France, il vous regarde muet. Ce nest pas simplement quil ne
peut en nommer un. Le plus gros problème est quil ne comprend pas ce que
cela peut faire, ou pourquoi cela aurait quelque chose à voir avec le fait
quils ne trouvent pas demploi."
* Remarque faite explicitement dans larticle « read : French competitor »
Version Originale:
French Take to the Streets to Preserve Their Economic Fantasy
Version originale :
Ah, springtime in Paris.
The sight of riot police outside the Sorbonne.
The smell of tear gas wafting along the Seine.
The sweet sounds of hypocrisy floating from the National Assembly and the
Elysee Palace.
And, next Tuesday, a national strike, perfectly timed to create a four-day
weekend.
What inspired this season's revolutionary festivities is a radical new law
that would give employers up to two years before deciding whether to give
new young employees the kind of lifetime job security conferred by French
law.
To those of you brainwashed by Anglo-American market capitalism, this might
appear like the sort of labor market flexibility they babble on about at
meetings like this week's European summit -- the kind that might actually
entice a French company to create a new job.
But when viewed through the dark prism of the French imagination, these
aren't real jobs -- they're "garbage jobs" and "slave contracts" meant to
undermine the birthright of all Frenchmen to be shielded from all economic
risk. Give in on this, and who knows what could go next? The 35-hour
workweek? The six weeks of paid vacation? State-mandated profit sharing?
Retirement at age 60?
What's so galling about the French is that, in the name of equality and
solidarity, they are well on their way to creating not only one of the least
vibrant economies in the industrialized world, but also one of the least
equitable.
The "insiders" of this economy consist of a shrinking pool of older,
middle-class workers who enjoy the full panoply of worker protections. Most
of them are in the public sector or heavily regulated private industries,
with the rest in a dwindling number of competitive private firms.
And then there are the "outsiders." This growing pool includes the
unemployed young men of the mostly immigrant suburbs who went on a rampage
last year, throwing rocks and burning cars. But it also includes the
children of "insiders," who tend to hang around the university until they
are 24 or 25, then drift between unpaid internships, temp jobs and welfare
for another five years before finally getting "inside."
You'd think that, with all that time they spend chatting away in cafes,
these young "outsiders" would have figured out by now that this system,
which protects and cossets the "insiders" at all costs, is sucking the
innovation and vitality from the economy. But rather than supporting the
reforms that might generate more jobs and more income, the outsiders have
bought into the nostalgic fantasy of a France that once was, but can never
be again, making common cause with the very "insiders" whose selfishness and
pigheaded socialism have left them out in the cold.
That said, you can hardly blame the kids for being confused about their
economic predicament.
After all, the supposedly center-right government that pushed through the
new youth-employment contract is the same government that adamantly refused
to give up subsidies for farmers, stepped in to prevent foreign takeovers of
French companies and, just last week, demanded that Apple iPods accept music
downloads from iTunes competitors (read: French competitors). But having
declared, in effect, that markets cannot be trusted to generate socially and
politically acceptable outcomes, the same government is now shocked to find
that it doesn't have much credibility when it asks workers to trust markets
when it comes to the terms of their employment.
This sort of calculated hypocrisy among the French political elite, which
likes to "talk left, act right," has now completely undermined support for
market capitalism. A telling poll released in January by the Program on
International Policy Attitudes at the University of Maryland found that only
36 percent of French respondents felt that "the free enterprise system and
free market economy" is the best system. That's the lowest response from any
of the 22 countries polled and compares with 59 percent in Italy, 65 percent
in Germany, 66 percent in Britain and 71 percent in the United States.
Perhaps it's no surprise, then, that Forbes magazine's latest list of global
billionaires includes only 14 from France, without a single new entry this
year. Germany, a country not twice its size, has four times as many, while
Britain, which is about the same size, has 24.
Indeed, when you ask French university students who is the Bill Gates of
France, they look at you blankly. It's not simply that they can't name one.
The bigger problem is that they can't imagine why it matters, or why that
has anything to do with why they can't find a good job.
Message édité par Oski le 24-03-2006 à 14:42:31