Waaaaa, bon déterrage de topic, mais même une réponse tardive vaut mieux que pas de réponse du tout, surtout pour ceux et celles qui utiliseront la fonction "recherche" pour des infos sur cette boite.
Alors je connais bien St Cloud et un peu Istres (centre d'essais en vol).
- A Saint Cloud (mais je pense que ça s'applique à d'autres site, à vérifier...):
Assez bonne ambiance (mais c'est pas la fête non plus...), selon les services. Pas mal de "jeunes" depuis quelques temps, ce qui favorise un esprit plus ouvert et plus convivial. Mis à part le CE et les activités pratiquables entre midi et deux (hallucinant d'ailleurs tout ce qu'on peut faire !), on ne peut pas dire que la boite fasse de gros efforts pour le confort des salariés sur leur lieu de travail: bâtiments vétustes (sauf pour les happy few qui logent dans la nouveau bâtiment St Cloud 2000), espaces détente quasi inexistants (une ou deux machines à café par ci par là, rien pour s'asseoir et très peu de place...) quand on voit ce qu'ils font chez TOTAL par exemple, c'est le jour et la nuit !
Services (et équipes) assez gros, avec une hierarchie bien présente (pas toujours au bon sens du terme) et une certaine lourdeur lorsqu'il s'agit d'entreprendre certaines tâches pourtant courantes (émettre un document vers des partenaires par exemple). Mais la plupart des "supérieurs" sont bien conscient de leur job et font ce qu'il faut avec sérieux.
Pas mal de rigueur, de méthodes, de conscience professionnelle, et quand on est face à des clients ou des partenaires ça donne un "plus" incontestable: quand un "Dassault" parle, les autres écoutent. Beaucoup d'expérience et d'experts, beaucoup de domaines de compétence maintenus, chose appréciable à une heure où on délocalise tout et où la sous-traitance va bon train. Par contre, revers de la médaille, beaucoup de personnes sensées avoir un rôle d'encadrement (pivots, chefs de service, de département, etc...) font surtout de la technique et délaissent le côté "ressources humaines": les entretiens annuels se transforment alors rapidement en plan de travail, exit les questions d'évolution, de relationnel, etc...
Côté embauches, ça dépend des périodes et du CV. Le processus est assez souple et les entretiens pas méchants. Beaucoup sont d'abord passés par une société de service pour être prestataires avant de décrocher un CDI. En ce moment, pas mal de prestataires car activités incertaines (militaire...).
Pour ce qui est de l'évolution de carrière et de salaire, c'est d'abord très attirant puis décevant: on t'embauche en général assez bas par rapport au marché, mais tes augmentations sont systématiques et très arbitraires les 2 ou 3 premières années. Il n'est pas rare d'obtenir +8% les premiers temps. Le calcul est uniquement basé sur ton origine: école d'ingé, groupe d'écoles, université, autres... Là où ça se gâte c'est après quelques temps car la descente fait mal (on s'habitue vite aux grosses augmentations et on les espères pour remonter un salaire assez bas au départ). L'odeur de favoritisme vis à vis notamment de certaines écoles d'ingé se fait très vite sentir (dans certaines directions, si tu n'es pas un X ou supaéro ce n'est pas la peine d'espérer grand chose, dans d'autres directions ce sera Centrale Paris, etc...). Pour devenir chef de service, si tu n'es pas issu de ces écoles, tu peux attendre longtemps...très longtemps...
Très peu d'avolution en interne ou du moins très lente lorsqu'on est au bas de l'échelle: un ingénieur qui a 5 ans d'ancienneté chez Dassault est à peine considéré comme un "petit jeune" et je ne connais aucun chef de service ou de projet qui ait moins de 35 ans. Sans avoir les dents qui rayent le parquet, on peut quand même espérer mieux, surtout quand on a montré de réelles aptitudes pour des responsabilités un poil plus élevées que celles du "bas de l'échelle". Par contre il y a toujours la mobilité interne, à poste équivalent. Ca change les idées, mais ça ne résoud en rien le 1er problème.
Pas mal de "planqués": à force d'empêcher l'évolution personnelle des gens, les employés se tournent vers autre chose et profitent du salaire devenu confortable après quelques années tout en passant le plus clair de leur temps à faire autre chose que leur boulot. J'en connais qui passaient près de 2 heures chaque jours au CE après le repas de midi: sport, clubs divers et variés, bibliothèque, tout est bon !Quant on arrive là dedans, qu'on est jeune et motivé et qu'on voit ça, ça choque un peu: on se croirait dans une administration...
Beaucoup de personnes travaillant à St Cloud ou sur d'autres sites sont amenées à se déplacer à Istres de façon régulière: les bancs d'essai système, les avions d'essai en vol et les matériels de test sur avion y sont. Le truc génial: il y a un service de navettes gérées par Dassault Falcon Service qui font la liaison Le Bourget-Istres (base aérienne) 3 fois par jour, avec des Falcon !!!! Occasion unique de monter dans un de ces bijoux ... voyage en classe affaires quoi ! Revers de la médaille: il faut être au Bourget à 7h le matin et on rentre au Bourget à 19h30 pour se taper les embouteillages du périph'. Autre revers de médaille: on t'envoie là bas pour un oui pour un non, parfois c'est lourd quant tu dois y aller toutes les semaines voire plusieurs fois dans la semaine...
Ambiance plus cool qu'à St Cloud, pas mal de techniciens et on peut "toucher" le matos (quand on est ingé ça fait du bien....).
Possibilité de discuter avec les pilotes d'essais, un must, on apprend plein de truc et ça change bien les idées.
Là bas les embauches sont rares, beaucoup de prestataires et pas mal "d'anciens".
Côté salaires j'ai cru comprendre que c'est à peu près pareil qu'à St Cloud pour le côté "gestion", les salaires étant bien sûr inférieurs à ceux de St Cloud.
Moins de favoritisme et d'élitisme vis à vis des écoles, c'est appréciable.