NICOLAS SARKOZY, face au lecteurs du Parisien/Aujourd'hui
BEATRICE BRUNEAU-LATOUCHE. Etes-vous solidaire jusqu'au bout du gouvernement sur le CPE ?
Nicolas Sarkozy. Oui.
Comment pourrait-il en être autrement ? Je suis le numéro deux du gouvernement. Je suis concerné par ce qui se passe. Mais la solidarité ne veut pas dire que je n'ai pas le droit d'exprimer mes idées. Ainsi je considère qu'il n'est pas anormal qu'il y ait un minimum d'explications quand on se sépare de quelqu'un, même s'il a moins de 26 ans. En 2006, quand il y a un malentendu, il faut faire un compromis. Il n'y a pas de honte. Ce mot n'est pas un gros mot. Une vraie négociation doit s'engager, sans préalable.
CAMILLE PAILLARD. Depuis le début de la crise, vous êtes pourtant discret...
Je ne suis pas le ministre des Affaires sociales mais celui de l'Intérieur, il est normal que je ne sois pas en pointe comme je l'ai été pour la crise des banlieues. Cela ne veut pas dire que je me tais à l'intérieur de la majorité. J'ai rencontré plusieurs fois le chef de l'Etat et le Premier ministre pour trouver une solution. La situation actuelle est porteuse de trop de dangers.
HEIDI ETCHEVERRY. Je cherche un travail et, moi, je préfère un CDD à un CPE.
Je peux vous comprendre. Mais le prix de la solidarité dont j'ai parlé est de ne pas dire tout ce qu'on pense ! Pour certains, il y aurait le paradis qui serait le CDI et l'enfer qui serait le CDD. Faux ! L'enfer, c'est le chômage. Moi, je suis pour un contrat unique qui évite les effets de seuil. C'est-à-dire, plus vous passez de temps avec un ou plusieurs employeurs, plus vos droits sociaux augmentent. C'est une question de justice sociale. Au lieu de protéger les emplois, on doit protéger les personnes.
AZIZ BADOUH. Au-delà du contrat unique, comment combattre le chômage ?
En reconnaissant un droit à la formation permanente, quel que soit l'âge, pour celui qui perd son emploi. Je souhaite, d'un côté, qu'on libère la possibilité de créer des emplois et, de l'autre, qu'on donne au salarié la chance, par la formation, d'apprendre un nouveau boulot.
BENOIT LAMY. Avec le CPE que vous soutenez, on institutionnalise la précarité.
La précarité n'est pas pour demain, c'est une réalité d'aujourd'hui. Le changement, la rupture, le mouvement, l'innovation permettront de la faire reculer. S'il y a un point positif dans le CPE, c'est qu'il tente de trouver une solution. Ne rien essayer est le pire risque pour la France. Cela dit, j'aurais préféré qu'on fasse une expérimentation et qu'on se donne rendez-vous dans six mois.
BENOIT LAMY. Quel serait le modèle social idéal ?
Il faut, par la négociation, donner de nouvelles sécurités aux salariés et, dans le même temps, donner plus de flexibilité aux employeurs. Exemple : il faudrait limiter la durée de la procédure de licenciement et que, en échange, on augmente les indemnités et les obligations de formation pour les salariés. Aujourd'hui, le système est invraisemblable. C'est perdant perdant. Jamais les salariés n'ont été dans un tel état de précarité et jamais les entreprises n'ont été autant engoncées dans de telles rigidités. Que la France n'hésite pas à s'inspirer de ce qui marche à l'étranger. Arrêtons cette arrogance qui voudrait qu'on réinvente le fil à couper le beurre tous les matins.
MARIE-CHRISTINE SALMONA. Qu'avez-vous prévu contre les casseurs qui discréditent les manifestants anti-CPE ?
J'ai toujours dit qu'il y avait les casseurs d'un côté, les étudiants et lycéens de l'autre. Je ne fais pas d'amalgame. Cela dit, j'ai de grandes inquiétudes parce que nous assistons à un déchaînement de violence de la part de 2 000 à 3 000 voyous qui viennent pour casser et piller. C'est inadmissible. Mon objectif est d'éviter les bavures, que l'on puisse manifester dans la sécurité. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas autorisé les charges de CRS quand les manifestants étaient encore là. On me dit : Faites la différence entre casseurs et lycéens . Mais elle est impossible à faire. Ils ont le même âge et sont habillés de la même façon.
BENOIT LAMY. Vous craignez le syndrome Malik Oussekine ?
Les brigades motorisées n'existent plus. Mais ma responsabilité est que cela se passe bien. J'ai eu à gérer vingt-cinq nuits d'émeutes en novembre, il n'y a pas eu un mort.
BENOÎT LAMY. N'avez-vous pas contribué à la violence en utilisant des mots comme « racaille » ou « Kärcher » ?
C'est grotesque. Ce n'est parce que j'ai traité de racaille des gens qui sont des voyous et ne méritent que la prison qu'il y a eu des problèmes dans les banlieues. Si vous allez chez le médecin pour une maladie grave et qu'il vous donne un remède pour le rhume pour ne pas vous traumatiser, changez vite de médecin ! Quand on met le feu à un bus avec un handicapé dedans, on est un assassin, un barbare. Je suis le ministre de l'Intérieur qui dit qu'il y a des voyous et de la racaille en banlieue, et les gens qui vivent sur place le savent.
AZIZ BADOUH. La coordination nationale des étudiants veut le retrait du CPE et la démission du gouvernement...
Ce n'est certainement pas la rue qui peut demander la démission d'un gouvernement. Ou alors on n'est plus dans une démocratie. Mais si vous voulez me faire dire que la situation actuelle est mauvaise pour toute la majorité, vous avez raison. Je ne m'en réjouis pas. Je suis patron de l'UMP et je ne veux pas d'un rapport de force entre la jeunesse et le gouvernement.
BEATRICE BRUNEAU-LATOUCHE. Quitter le gouvernement, aujourd'hui, ne serait-il pas une bonne opportunité pour vous, un an avant la présidentielle ?
Non. On ne quitte pas le navire quand ça tangue.
Ce serait un choix irresponsable. Si on quitte le gouvernement, c'est sur un désaccord structurel et de fond, pas pour une opportunité tactique.
CAMILLE PAILLARD. Incarnez-vous la même droite que Jacques Chirac et Dominique de Villepin ?
Non. Je suis différent, j'ai le droit de l'être. En 2002, j'étais de ceux qui pensaient qu'il fallait faire campagne avec un projet détaillé pour que le pays tranche un certain nombre d'orientations. La présence de Le Pen ne l'a pas permis. Je militais aussi pour une action plus rapide et plus forte. Je crois à la rupture. Le monde change. Si on ne change pas, on sera balayé. Enfin, je n'arrive pas à comprendre pourquoi la droite ne cesse de s'excuser de ne pas être la gauche.
CAMILLE PAILLARD. Et quelle est votre droite ?
Je crois dans le travail, le mérite, l'effort, la récompense, l'autorité, et une certaine forme de fermeté. Je crois aussi plus à la diversité qu'à la mixité. Je suis pour la France multiple. Je voudrais faire exploser les clivages. Sur le droit de vote pour les étrangers en France depuis dix ans, par exemple, ou encore la discrimination positive. J'assume qui je suis, je ne veux pas mentir aux gens.
HEIDI ETCHEVERRY. Ne jouez-vous pas sur le réflexe de peur pour séduire les électeurs du Front national ?
Oui, je cherche à les séduire. Mais d'où viennent-ils ? D'une part, de la droite républicaine, de l'autre, d'une partie de la gauche. Qui pourrait m'en vouloir de récupérer ces gens dans le camp républicain ? J'irai même les chercher un par un, ça ne me gêne pas. Si le FN a progressé, c'est que nous n'avons pas fait à droite notre boulot. En refusant de parler d'un certain nombre de sujets dont Le Pen s'est emparé, nous avons désespéré une partie de notre électorat. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que je partage les thèses lepénistes. Je l'ai affronté, moi, Le Pen.
AZIZ BADOUH. Quel est pour vous le candidat de gauche le plus redoutable en 2007 ?
Le candidat qui sortira de la course d'obstacles du PS sera forcément bon parce qu'ils sont tellement acharnés à se détruire les uns les autres que le dernier survivant aura des qualités ! De toute manière, quel que soit le candidat, cela se jouera à 51-49. Mais qu'importe l'adversaire, ce qui compte est d'avoir les meilleures idées, le plus d'énergie et d'enthousiasme.
BEATRICE BRUNEAU- LATOUCHE. Et Ségolène Royal ? Que craignez-vous le plus chez elle ?
C'est quelqu'un de qualité, que je respecte. Elle est atypique au PS, je le suis un peu à droite. Mais Lionel Jospin a des qualités d'expérience, c'est un homme respectable.
STEPHANE WULLEMAN. La discrimination positive que vous prônez n'est-elle pas une forme de racisme caché ?
La discrimination positive n'est pas qu'une question de couleur de peau. Elle vaut aussi pour les territoires : la Creuse doit être davantage aidée par l'Etat que les Hauts-de-Seine. Mais pourquoi je défends cette idée ? Parce que, sur la ligne de départ de la vie, on ne part pas tous du même endroit. Mon fils a moins besoin d'être aidé que le fils d'une famille d'immigrés. Si vous travaillez plus que les autres, il est normal de gagner davantage que les autres. Mais si vous avez plus de handicaps que les autres, alors il faut que l'Etat vous aide davantage que les autres. Je mets un seul bémol : la discrimination positive doit être limitée dans le temps. Parce qu'une fois que vous avez rétabli la justice, il faut laisser faire les choses naturelles. Par ailleurs, la discrimination positive existe déjà avec la parité ou les emplois réservés aux handicapés dans l'administration.
NORDINE EL-KHOULOUDI. Vous privilégiez l'entrée de travailleurs étrangers diplômés. Seront-ils employés à la hauteur de leurs compétences ?
Bien sûr. On ne peut pas être le seul pays au monde qui ne puisse choisir qui a le droit de venir en France. Je veux que l'immigration française soit une immigration choisie. On ne peut pas me reprocher de vouloir pour mon pays les meilleurs et pas simplement ceux dont on ne veut nulle part ailleurs.
AZIZ BADOUH. Vous voulez réformer l'ordonnance de 1945 sur les mineurs. Pensez-vous qu'ils soient plus dangereux aujourd'hui qu'hier ?
Oui, un mineur de 2006 n'a rien à voir avec celui de 1945. Il faut résoudre le problème de la délinquance des mineurs. Ils ont un sentiment d'impunité qui n'est rien d'autre que de la complicité. Tout mineur qui commet un délit doit être convoqué devant la justice et puni pour ce délit. Il y a le travail d'intérêt général, l'internat, des peines différenciées... Chaque mineur doit savoir que, au premier délit, il sera sanctionné. C'est la meilleure des préventions.
STEPHANE WULLEMAN. En raison de la surpopulation carcérale, 40 % des peines de prison ferme ne sont pas exécutées...
On ne peut pas définir le nombre de gens qui doivent aller en prison en fonction des places disponibles, mais en fonction de la gravité de leurs crimes. Il y a 60 000 détenus en France. Qui décide que c'est trop ? Par rapport à quels critères ? Je souhaite qu'aillent en prison ceux qui le méritent. Cela dit, il faut penser à la réinsertion. Un discours de complaisance vis-à-vis du délinquant a créé un sentiment d'impunité. Je veux que la justice soit maintenant au service des victimes de façon prioritaire.
BENOIT LAMY. Dans l'Oise, une circulaire demande aux chefs d'établissement de recenser les élèves dont les parents sont sans papiers...
J'ai décidé qu'il n'y aurait pas d'expulsion de lycéens sans papiers durant l'année scolaire. Elles auront lieu après. Je ne régularise pas ces jeunes car, s'il suffit d'être inscrit dans une école pour avoir la nationalité française, autant considérer qu'il y a une nouvelle filière d'immigration.
HEIDI ETCHEVERRY. Vous souhaitez installer des policiers dans les écoles, lieu de formation plutôt que de répression. Pourquoi ?
J'ai reçu la jeune enseignante d'Etampes poignardée par un de ses élèves de 19 ans. Que faisait ce jeune en troisième ? Il n'avait rien à y faire. Il aurait dû être en apprentissage ou en filière professionnelle. S'il y avait eu un policier référent, cette enseignante aurait pu se confier à lui. Mon idée est d'installer un policier référent, en tenue ou non, dans un bureau une demi-journée par semaine afin qu'il rassure enseignants, parents et élèves. Qu'est-ce que ça a de choquant ? En plus, je ne le propose pas dans tous les établissements, mais seulement sur la base du volontariat. La complaisance à l'égard de la jeunesse, c'est de la complicité, de la non-assistance à personne en danger. Sans autorité et sans fermeté, il n'y a pas de respect ; et sans respect, il n'y a pas de démocratie.
AZIZ BADOUH. Les jeunes issus de l'immigration ne sont-ils pas considérés trop souvent comme des citoyens de seconde zone ?
Il y a malheureusement de la discrimination et du racisme en France. J'avais fait scandale quand j'avais dit en 2003 que l'antisémitisme était sous-estimé. C'était pourtant un fait. Aujourd'hui, je dis qu'il y a du racisme, de l'islamophobie, de l'arabophobie, et quand on a une couleur ou un prénom pas comme les autres, c'est vrai que le CV va au panier avant les autres. C'est pour cela que je suis pour la discrimination positive.
NORDINE EL-KHOULOUDI. Si vous êtes à l'Elysée en 2007, donnerez-vous le droit de vote aux immigrés qui sont sur le territoire depuis plus de dix ans ?
Oui. Je l'ai écrit, je suis favorable au vote pour les municipales pour les étrangers en France depuis dix ans. Celui qui paie ses impôts a le droit de donner son avis sur la façon dont la ville où il paie ses impôts est gérée. Pour les législatives, c'est autre chose, c'est un acte de citoyenneté.
STEPHANE WULLEMAN. Le montant de la dette est considérable. Le pays ne risque-t-il pas la banqueroute ?
La banqueroute, non. Mais, pour moi, les choses sont claires : 45 % du budget de la nation sont les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite. Je propose qu'on ne remplace qu'un départ à la retraite sur deux et que la moitié des économies ainsi réalisées serve au désendettement de la France, et l'autre, à augmenter le traitement des fonctionnaires. Lors de la présidentielle, j'obligerai tous les candidats à dévoiler leurs propositions pour désendetter le pays.
NORDINE EL-KHOULOUDI. Les syndicats sont-ils trop ou pas assez puissants et faut-il les financer ?
Ils ne sont pas assez puissants. Un syndicat avec davantage d'adhérents est un syndicat moins sectaire et plus responsable. Je vais proposer deux choses. 1. La liberté de candidature au premier tour des élections professionnelles pour casser le monopole des cinq centrales syndicales. 2. La déduction de la cotisation syndicale de son salaire et de ses impôts.
STEPHANE WULLEMAN. Craignez-vous un nouvel embrasement des banlieues ?
Je ne peux pas l'exclure. On s'est trop intéressé aux territoires et pas assez aux individus. Vous pouvez toujours refaire un immeuble, mais si les gens qui y habitent n'ont pas de travail, vous avez résolu quoi ? Rien. La société a fait une double faute : elle n'a pas été assez ferme contre des comportements inacceptables, mais, en même temps, pas assez généreuse pour ceux qui voulaient s'en sortir.
HEIDI ETCHEVERRY. Vous, l'ancien maire de Neuilly, qu'est-ce que vous connaissez des banlieues ?
Je ne prétends pas bien connaître les banlieues, c'est un monde unique. Je sais d'où je viens. Mais il n'y a pas un homme politique qui soit allé aussi souvent que moi dans les quartiers les plus difficiles. J'apprends, je progresse et je me donne du mal.
CAMILLE PAILLARD. Comment se fait-il que, en 2006, il y ait encore trop de bavures policières ?
S'il y en a, je les sanctionne avec beaucoup de sévérité à chaque fois. Mais il y en a moins qu'on le dit. D'ici à deux ans, la totalité des véhicules de nuit de la police sera équipée de caméras et les policiers seront obligés de filmer leurs interpellations. Et je ne me retrouverai pas dans la situation d'Eunice Barber avec deux discours totalement contradictoires.
STEPHANE WULLEMAN. N'y a-t-il pas une trop grande sévérité à l'égard des automobilistes et pourquoi vous ne montrez pas l'exemple ? Vous avez perdu 40 points de permis sur 50 kilomètres !
J'en ai perdu moins que Villepin. (Rire.) Quand je suis devenu ministre de l'Intérieur, il y avait 8 000 morts par an. Aujourd'hui, il y en a 5 000. Entre votre agacement, que je peux comprendre, et 3 000 morts de moins, je n'hésite pas. Quant à mes points, nous sommes en plan Vigipirate rouge. Le Premier ministre, le président et moi nous circulons pour des raisons de sécurité dans des véhicules blindés et dont les cortèges ne peuvent être immobilisés...
AZIZ BADOUH. Etes-vous devenu un personnage people, un peu à l'américaine ?
Non. Si j'aimais les Etats-Unis, je vivrais aux Etats-Unis. Mais quand je fais des meetings, je ne veux pas que ceux qui viennent s'ennuient. J'essaie de donner le meilleur de moi-même. Le but n'est pas que les gens arrivent avec le moral dans les chaussettes et qu'ils repartent dans un état encore pire. Ce n'est pas pour autant que j'appartiens au show-biz, mais j'ai des amis dans ce milieu : Christian Clavier, Jean Reno... Je ne peux avoir que des gens comme Joey Starr qui disent du mal de moi.
BEATRICE BRUNEAU-LATOUCHE. Vous avez médiatisé votre vie de couple à outrance et, aujourd'hui, vous êtes silencieux. Pourquoi ce flou conjugal ?
Je veux seulement défendre et protéger ceux que j'aime. Mais je rectifie, je n'ai pas médiatisé ma vie de couple. Il se trouve que Cécilia et moi, on travaillait ensemble et on vivait ensemble. Il n'y avait rien de médiatisé, les gens ne sont pas venus à la clinique pour la naissance de Louis. Ce n'était pas du pipeau, ou bidon, c'était ma vie.
MARIE-CHRISTINE SALMONA. Un célibataire à l'Elysée, est-ce possible ?
Qui vous dit que je suis célibataire ? Je pense que les Français sont suffisamment matures pour ne pas attacher beaucoup d'importance à ça. L'important, c'est de dire la vérité sur ce que l'on est.
SIEGE DE NOTRE JOURNAL (SAINT-OUEN), LUNDI. Nicolas Sarkozy : « Ségolène Royal est un peu atypique au PS. Je le suis un peu à droite. » (LP.)
Le Parisien , mercredi 29 mars 2006