Vive la Culture !
Jeu extrêmement codifié, la "partie de Barbie" s'apparente à une potion magique : prenez un héros, un ami, un méchant, une fin et surtout de nombreuses péripéties qui rendent l'histoire palpitante.
Ces règles sont appliquées à la lettre par Louise et Simone (11 et 12 ans), qui récusent le côté "vie en rose" de Barbie et inventent un conte loufoque et cruel, sorte de sitcom décalée : Ken viole la nièce de sa femme ; il s'ensuit un quiproquo digne des pires mélodrames... "'Jouer', 'se raconter des histoires', 'jouer à se raconter des histoires' : comme toutes les petites filles, cela avait été le privilège de mon enfance, mais j'avais oublié (...) Je me suis glissée dans la chambre de petites filles, je leur ai demandé d'inventer pour moi des histoires, j'ai regardé et j'ai écouté." Manuela Frésil nous fait ainsi découvrir le monde vu par sept fillettes de 6 à 12 ans. Nous les regardons avec amusement et un brin de nostalgie inventer, raconter et interpréter des histoires où se mêlent contes de fées et réalité parfois très crue. Amour et mariage sont au rendez-vous mais, dans le jeu du "pour de vrai", les clichés du bonheur côtoient des thèmes plus surprenants : l'homosexualité, la mort, la solitude, le suicide, la folie... À travers leurs mises en scène, les fillettes recomposent l'image qu'elles se font de l'univers des adultes et se créent un double qui n'est ni tout à fait l'une d'elles, ni tout à fait autre, mais dont les problèmes se résolvent toujours. Par le biais du populaire mannequin siliconé, Manuela Frésil traque aussi le processus de création : comment et pourquoi invente-t-on une histoire? Quelles en sont les règles? Pourquoi finissons-nous par nous en désintéresser?
Message édité par format_c le 15-06-2003 à 00:03:46
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