Bonjour à tous,
Voilà je suis tombé pendant mon surf sur internet sur ce forum t j'ai vu que les gens n'hésitaient pas à publier on line des extraits de leurs écrits ... eh bien ça m'a donné envie de faire de même ... Tous les avis sont les bienvenus !!
Titre du roman : (Re)Naissance
Chapitre 1
VorIce, Owen, gisait nu, épuisé, dans ses draps de soie froissés et se demandait sil trouverait la force de réclamer un verre de vin. La matinée était déjà bien avancée en cette journée idéale dans le meilleur des mondes.
Le soleil brillait, les oiseaux chantaient à pleins poumons, chacun travaillait, et, quant à lui , il navait nul besoin de quitter son lit, sauf sil en décidait autrement.
Il soupira, sétira et se fendit du sourire repu de ceux quune intense satisfaction habite. Il venait de faire prodigieusement lamour à lune de ses servantes et, dès son retour car pour le moment elle sétait éclipsée il avait la ferme intention de recommencer.
La perfection exige de la pratique.
Ce n était pas vraiment sa servante, mais plutôt une de celles de son père, Gilles VorIce, premier guerrier de lEmpire, héros des guerres Akhrites et Seigneur du domaine des Terres-Profondes. mais tout cela nétait maintenant que détails de lhistoire. En effet son père venait tout juste trois jours, à dire vrai - de succomber des blessures quil contracta lors dune embuscade quune bande de brigands lui tendit dans les bas-quartiers de la ville majeure du domaine : Galphen. Son père sil avait été pris par surprise et seul, navait tout de même pas failli à sa réputation de grand guerrier, car le lendemain, lon découvrit sur les lieux de lembuscade une vingtaine de cadavres. De plus, il était rentré à cheval au château, pourtant à une bonne dizaine de lieues, ce qui pour un mourrant était un exploit. Toutefois Owen ne pouvait pas dire que cette perte familiale , même proche, lattristait outre mesure. En effet son père ne lui avait jamais beaucoup témoigné beaucoup daffection et encore moins dattention. Ils sétait dans un premier temps réjouis davoir un fils comme descendant, il sévertua à linitier dans la droite ligne des guerriers légendaires de sa Lignée, lui inculquant les rudiments de lart de la guerre, du combat aux différentes armes, il le fit durement avec violence et force sarcasme ce qui acheva de dissuader Owen, alors adolescent, de marcher sur les traces de son père. Quant ce dernier comprit quelle était sa véritable nature et quil ne pourrait aller à son encontre, il se désintéressa totalement de celui-ci. Owen en effet aspirait à dautres ambitions, il projetait de devenir poète ou historien, il navait pas encore décidé mais une chose était sûr : la violence plus jamais ! Et cest ainsi que devenant ce que son père abhorrait le plus, il se tournant vers un enseignement plus littéraire que physique.
Il avait en effet toujours sut qu il deviendrait un poète, et ce sentiment sétait de plus en plus renforcé lorsque son père lui fit prendre des leçons descrime avec les meilleurs maîtres bretteurs de tout le royaume durant son adolescence.
Il sétait ainsi convaincu très tôt, que la plupart du temps, lon ne trouvait sur les champs de bataille, ni la gloire, ni encore moins les honneurs ; mais le sang, la boue et léternelle amertume des espoirs déçus.
Mais toutes ces luttes, étaient de lhistoire ancienne, sont père était mort maintenant, et en tant que unique héritier, il nallait pas tarder à hériter du domaine familial et de tous les êtres vivants y vivant, devenant ainsi le Seigneur Owen VorIce, régent du domaine des Terres-Profondes et ce pas plus tard que ce soir, moment de a cérémonie de passation des pouvoirs. Il était donc techniquement le Seigneur VorIce en titre.
Il sétira de nouveau, sans hâte, aussi heureux quun chat en plein soleil, le regard sur les poutres du haut plafond de sa chambre.
Il finirait par se lever, son dernier poème attendait sur son pupitre quil se remette au travail. Cétait une uvre pleine de force, parlant damour et de combats épiques. Son travail était un paradoxe au quotidien, lui, le poète, fils et petit-fils de guerriers, détestait la pratique le métier des armes quelle que fut sa forme, mais il était fasciné par les contes, poèmes et légendes relatant de grandes batailles épiques ou des aventures confrontant le ou les héros à de terribles dangers dépassant parfois toute imagination. Il dépeignait ces histoires, telles quils les imaginait, pleines de sueur, deau et de sang. Car il ne se voilait pas la face, les aventures que vivaient ces héros devaient être éprouvantes et il ne voyait pas comment ceux-ci pouvaient rester propres en baroudant à cheval par monts et par vaux. Ses histoires se devaient-elles donc dêtre un tant soit peu réelles. Ce besoin de réalisme, nétait pas sans problèmes, car il perdait ainsi toute trace de lyrisme et ne pouvait donc pas prétendre faire pleurer les nobles vierges de la cours. Mais il nen avait cure, car malgré son absence de talent, il était riche, fabuleusement riche et navait donc pas à travailler pour gagner ou à être compétent pour justifier un salaire. Travailler à écrire des poèmes état une chose mais travailler pour gagner sa vie en était une autre. Il avais sa noblesse, tout de même
Un courant dair frais traversa la chambre à linstant où Kathleen apparut dans lembrasure de la porte, elle savança dune démarche féline, ses cheveux châtains bouclés courraient dans son dos, balayant sa chute de rein dun va et vient initié par son pas, ses yeux dun bleu glacial attirait le regard de tout hommes aussi sûrement que laimant attire le fer. Sans être transcendante sa beauté était notable, sa science de l art daimer était très grande, ce qui était tout de même étonnant au vu de son jeune âge (lui même courait sur ses dix neuf ans). Enfin, ce n était vraiment pas lui qui allait se plaindre. Elle savança à grande enjambée certes, mais gracieuse et ils senlacèrent à nouveau.
Owen se réveilla, alors que la nuit était tombée depuis maintenant 1 heure ou deux. Kathleen sétait éclipsée depuis certainement un bon moment. Il allait falloir quil se prépare avec un soin tout particulier en prévision de cette soirée, il appela les serviteurs qui étant juste derrière la porte sempressèrent de répondre et leur commanda des habits de circonstance pour cette nuit et surtout avant toute chose une bonne cuvette deau chaude. Il était dans un état de fraîcheur épouvantable.
Limmersion dans l eau chaude lui fit leffet dun coup de fouet elle était vraiment très chaude et eut leffet désiré, cest à dire de le dégriser complètement, il avait à nouveau les idées très claires. Tandis quune serviteur lui savonnait le dos avec une éponge, il se mit à réfléchir à la tournure que pourrait prendre les événements ce soir, il enterrait officiellement son père, son dernier parent, mal-aimé mais dernier, il allait accéder à ses titres et biens officiellement, il devenait enfin une personne qui compte au sein de lAssemblée des Seigneurs, il essaierait dobtenir une paix durable entre les royaumes et ce sans guerroyer, cétait dit.
Il sortit de son bain, se sécha, et commença à shabiller avec les habits qui avait été déposé sur son lit. Ils étaient magnifiques, un velours très doux, très léger, idéal pour cette saison. Il était maintenant vêtu entièrement, au couleurs de sa maison, cest à dire en noir intégral avec au niveau du cur un flocon dargent, le noir et largent étant les couleurs traditionnelles.
Il se regarda dans le miroir, il avait vraiment fière allure, un digne descendant des VorIce.
Owen sortit de sa chambre et entreprit de rejoindre lendroit la cérémonie allait se tenir. Il traversa trois ou quatre couloirs, descendit deux escaliers longeant des murs épais recouverts de tentures, de tapisseries somptueuses et anciennes narrant des événements religieux, des scènes de combats épiques ; il aboutit enfin sur un ultime couloir qui était en fait une galerie bien éclairée, où reposaient, accrochés aux murs, tous ses ancêtres, femmes, hommes, enfants en bas âge, adolescents.
Cela allait de Alec, le fondateur du royaume des Terres-Profondes et de la caste guerrière VorIce, premier guerrier de lEmpire élut par ses pairs lors de linvasion Isantrop, à lui, Owen, aujourdhui dernier descendant de la lignée.
Son regard sarrêta sur le portrait de son lointain ancêtre. Celui-ci avait était peint à lépoque où il était encore jeune, en pleine possession de ses moyens guerriers, son air sombre et très dur, fixait intensément la personne qui sattardait à regarder la toile, le peintre, très doué avait parfaitement rendu cet air sévère intense, qui avait dû intimider plus dune personne. Il faut dire que le contexte où vivait son aïeul était très dur, cétait daprès les écrits, une époque où le chaos régnait sur les Royaumes, Royaumes qui en étaient à ce battre entre eux pour se conquérir les uns les autres, à la guerre qui prélevait déjà un lourd tribut en vies humaines sadditionnaient également les maladies, les famines. Une spirale infernale doù les Royaumes nauraient certainement jamais put sortir, si, son aïeul avec laide des forces royales ne lavait pas brisée. On lui attribua également la sauvegarde de lEmpire alors naissant, lorsquil bloqua dans les gorges Tahalb les puissantes hordes orcs et gobelins, seul, ou presque, avec lappui de quelques centaines dhommes de son armée, jusquà larrivée des troupes de lEmpire, exploit au cours duquel il perdit la quasi totalité de ces soldats. En fait, Owen, se devait de le reconnaître, cet homme était un héros comme il y en eut rarement dans lhistoire maintenant longue de lEmpire. Cétait aussi le genre dhomme et de père qui aurait tué impitoyablement son enfant unique si celui-ci avait prétendu à avoir des aspirations autres que guerrières, à devenir poète par exemple.
Owen ne put sempêcher de se redresser et dessayer de tenir le regard dur de son aïeul.
La ressemblance entre lui et son ancêtre était dailleurs frappante, leurs chevelures étaient dun noir de jais, très sombre avec des reflets bleutés, des cheveux quils portaient tous les deux longs descendant jusquaux épaules, leurs yeux était dun gris dacier, un acier si clair qu ils étaient froids ne reflétant en rien les sentiments du jeune homme. Ses pommettes étaient anguleuses et ses lèvres étaient fines donnant au visage une expression racée mais martiale. Son corps était très bien développé, ses muscles secs mais somme toute puissants, faisait que au final il était bel homme. Ces derniers temps il avait une petite propension à lembonpoint, mais cela navait rien détonnant étant donné la vie de luxure quil menait et la « pseudo-assiduité » avec laquelle il fréquentait la salle darmes.
Il se complaisait à penser que sil allait encore de temps en temps là-bas, cétait uniquement dans loptique de pouvoir tenir tête physiquement dans ses ébats avec ses maîtresses. Sa maîtrise de lépée était en définitive médiocre, au grand désespoir de son, maintenant défunt, père.
Au bout de cette allée chargée de lhistoire des mondes connus, se trouvait une lourde porte faite du bois de mayope, aussi dur que l acier, qui en théorie, ne pouvait brûler. Ce bois réputé inflammable était également très cher du fait de son extrême rareté. Lencadrure de la porte, ainsi que les charnières étaient en fer noir, très finement ouvragés, ceux-ci nen pas moins extrêmement robustes, pouvant résister daprès les dires en vigueur au château, à une attaque en règle de pillard ; seul un bélier de siège aurait pu enfoncer cette porte.
La serrure était également une oeuvre dart en soi, finement travaillée, elle offrait une impression de beauté et de résistance peu commune. Cela tenait dailleurs au fait quil ny avait de trous pour introduire une clé. Tout juste une infractuosité, de forme définie, ne répondant quà une seule clé, la clé des VorIce. Cette clé aux formes des armoiries familiales, était en fait une ancienne relique, fabriquée et enchantée par les enchanteurs nains, maîtres dans lart des mécanismes enchantés réputés inviolables. Enchantée de telle façon que la porte ne souvrait que par un contact de cette clef et par aucune autre, le secret des enchantement de cette clef ayant été perdus et bannis de la mémoire de ce monde.
Autant dire que la vente de cette porte et des secrets qui en recelaient auraient put entretenir un royaume comme Terres-Profondes pour un mois.
Tout ce que le royaume contait de personnes proches de la famille étaient là, il y avait également un des représentant, une des Mains, de lEmpereur.
Tous attendaient, en bavardant à vois basses, que le jeune homme arrive et leurs ouvre laccès à la crypte.
Owen sapprocha de la porte et sortit la clef de sous chemise, pendue à son cou, depuis que son père avait trépassé. Il posa lobjet finement ouvragé de la forme dun flocon de neige en faisant coïncider sa forme avec linfractuosité dans le métal de la serrure.
La porte comme flottant sur ces gonds souvrit sans bruit, ne laissant quun passage étroit menant à un vieil escalier, uniquement visible par le biais de la lumière des chandelles éclairant la galerie familiale.
Lobscurité, totale, ne laissa quun vif courant dair chargé de moisissures , fouetter le visage des personnes à proximité de la porte. Le silence qui se fit fut lespace dun instant, quasiment total. En effet, rarissimes était ceux qui pénétraient dans le caveau familial pour la deuxième fois, quand à ceux qui le faisaient pour la première fois, cela était sans doute la dernière.
Les serviteurs qui se tenaient à proximité, sengouffrèrent quasiment à tâtons et ce malgré le fait quils soient équipés de torches, en effet le noir était si dense, quil absorbait quasiment toute lumière.
Bientôt, lescalier menant aux cryptes, fut éclairé de façon tout fut bien visible, tout ce qui aurait put constituer un quelconque obstacle comme ce qui avait été conçu pour attirer le regard.
En effet, où que se posait lil, il ne faisait que découvrir de nouvelles fresques plus travaillées les une que les autres, des fresques taillées à mêmes la pierre, dune beauté et dun réalisme à vous couper le souffle. A la lueur des torches, ces scultures semblaient reprendre vie, comme si les scènes figées ne létaient plus et racontaient leurs exploits dun autre âge et peut-être dune autre réalité. Chaque scènes étaient séparées par des colonnades dont la fonction nétaient pas seulement de soutenir le plafond, mais de contenter également lobservateur par la finesse des détails et leurs inventivités, pas une ne ressemblait à lautre !
Après un certain moment à descendre les marches polies par les passages qui avaient dus être nombreux au travers des siècles , ils aboutirent enfin dans ce qui était lartère principale de la crypte, en fait, lobjet de leurs destination.
Owen venait ici pour la seconde fois, la première fut pour enterrer sa mère, qui étant une VorIce par alliance, avait put prétendre à reposer ici ; tel avait été son vu, il avait alors treize ans. Etant fort jeune à lépoque, il navait conservé que de vagues souvenirs de son aventure dans les profondeurs.
Mais après avoir marché, durant une petite demi-heure, à travers la galerie ils arrivèrent enfin devant le sarcophage où devait reposer la dépouille de son père.
Ce nétait à première vue quun rectangle, dont le fonds creux, pouvait accueillir un corps de très large et très grande carrure. Les serviteurs et maçons qui suivaient la procession à bonne distance portaient à la fois la civière mortuaire sur laquelle reposait le père dOwen et les outils nécessaires à la mise en cercueil.
Ils posèrent la civière, très richement décorée, de tissus de la plus grande finesse, de dorures et de pierreries, dans le fonds du réceptacle de pierre et seffacèrent dans lobscurité laissant les connaissances accuser leurs chagrins.
Owen, impressionné par latmosphère des lieux, en plus de devoir réaliser la perte de son père, était confronté au retour violents des souvenirs lié à lenterrement de sa mère en ces mêmes lieux. En effet, elle ne reposait que à quelques pas dici, son socle mortuaire nétant caché que par lobscurité que les torches narrivaient pas à déchirer, il aurait fallut quil saventure un tout petit plus loin
Les recueillements et extrêmes onctions ayant été faits, il intima par un geste de la main aux ouvriers présents de sapprocher afin quils mettent en place le couvercle du sarcophage, il sagissait en fait, comme le voulait les rites funéraires dune statue grandeur nature, reproduisant de manière quasiment réaliste le trône VorIce avec siégeant dessus, Gilles VorIce, son père, dans la force de lâge. La dureté caractéristique de son père, était magnifiquement rendue, sa fidèle épée, rasoir, posée en travers des genoux. Telle était la tradition dans la famille, tout membre de la famille enterré dans ce caveau ne pouvait partir pour le jugement de dieux que sil avait sa fidèle arme avec lui. Il pouvait sagir dune épée comme ce fut le cas pour son défunt père, mais cela pouvait être nimporte quoi dautre : une hache darme, une masse de guerre, etc.
Un seul cas, eut un sceptre comme arme, sa mère, car elle combattait dune toute autre façon, par le biais de la magie. Elle fut le seul cas où un enchanteur, en loccurrence une enchanteresse, fut inhumé dans le caveau des VorIce.
Mais la magie nétait pas forcément héréditaire, ça, le jeune homme était bien placé pour le savoir, il ne pouvait en effet canaliser la moindre once dénergie au creux de sa paume, cet échec pour cet exercice particulièrement utilisé par les magiciens, signifiait que, sans aucun doute, quil serait un guerrier.
Sa mère Helenn tenait ses pouvoirs de sa famille, les VorAzur, qui étaient une famille de magiciens défensifs très puissantes, lon prétendait que du sang elfique coulait dans les veines de ces membres. Cette famille était lallié naturel des VorIce depuis déjà plusieurs générations. Ce malgré le fait, que les deux familles , étaient à lopposé lune de lautre en termes territoriaux.
Les VorAzur étant beaucoup plus au sud du continent, dans des contrées autrement plus hospitalières et chaleureuses que ce que lon pouvait trouver en Terres-Profondes.
Loraison funèbre des prêtres touchaient à sa fin, le socle de la statue finissait dêtre scellé ; il allait bientôt devoir quitter les lieux et passer dans un lieux plus confortable pour passer aux formalités dusage lors dune passation de pouvoir, réalisée sous légide dune Main de lEmpereur.
Il regagnèrent tous la surface, une fois hors de la crypte, la lourde porte se referma delle même émettant un cliquetis qui annonçait le verrouillage des mécanismes.
Tous évoluèrent dans les couloirs et rejoignirent la grande bibliothèque. Cétait une grande pièce, de forme ovale et très haute ; les escaliers évoluant en spirales dans cet ensemble faisaient quil ny avait pas descaliers pour accéder aux rayons, mais un faible nivelé permettant lascension jusquau sommet. Les rayons étaient chargés douvrages tous plus vieux les uns que les autres, certains remontant à la création des royaumes. Malgré le fait que ce château avait abrité des générations de guerriers, la richesse de sa bibliothèque était une des plus importantes des royaumes. La plupart des ouvrages étaient des biens familiaux, mais lon se devait de reconnaître que sa mère, Helenn étant une érudite, avait apporté une très large contribution au patrimoine littéraire.
Ils sinstallèrent tous confortablement dans les fauteuils en velours unis écarlates, tout autour de la cheminée, qui était dune profondeur impressionnante, un tronc darbre dun âge respectable aurait put y brûler. Pour lheure une bonne flambée, crépitait joyeusement dans lâtre, des serviteurs passèrent entre les sièges et proposèrent diverses boissons, tous en prirent une alcoolisée, lambiance humide et froide régnant dans la crypte y étant certainement pour quelque chose.
Une fois que tous eurent un verre à la main, les serviteurs se retirèrent, laissant les puissants siéger
Tous étaient disposés en demi cercle autour du foyer, car le climat sil était clément dans la journée, pouvait devenir très froid et le manque de soleil aidant, glacial. La représentant de lEmpereur se leva, son verre à la main, lédit impérial dans lautre ; il prit une gorgée de son vin aux épices, posa son verre sur le rebord de la cheminée et entama dune voix qui se voulait être celle de lEmpereur :
- Nous sommes ici, pour officialiser la succession au trône du royaume des Terres-Profondes, le jeune Owen VorIce, unique descendant de la très fidèle et respectée lignée des VorIce.
Lhomme marqua une pause sassurant que personne ne veuille émettre un quelconque commentaire, voyant que tous attendaient la suite, il poursuivit.
- Mais dans un premier temps nous allons procéder à la répartition des biens, comme Gilles VorIce la expressément souhaité dans son testament.
Des terres furent remises à différentes personnalités ayant rendus un service au royaume, dautres neurent que des possessions purement matérielles ou pécuniaires.
La Main de lEmpereur assuraient en fait, le rôle dun notaire, mais uniquement pour les affaires touchant à la noblesse, afin d éviter des conflits liés à la succession probablement
Chaque parole de ce représentant avait force exécutoire, quand cet homme parlait, cétait lEmpereur que tous devaient entendre, ils étaient les yeux, les oreilles, de celui-ci, concrètement une matérialisation physique de ce dernier. Ils étaient reconnaissables à ce fin bandeau dargent quils portaient sur leur front. Ils étaient reconduis ou élevés à cette fonction par lEmpereur lui même lorsque celui-ci accédait au trône.
Tous les événements suivaient leurs cours comme Owen lavait planifié de longs moments avant que la cérémonie ne commence. Il allait enfin devenir un Seigneur et une nouvelle vie était sur le point de commencer ; lunique préoccupation qui lui resterait serait de gérer convenablement son domaine, avec laide bien entendu de lactuel intendant du domaine, qui était un ami très proche de la famille et qui par le biais de sa charge dintendant était devenu aussi la partie paternelle aimante que Owen navait pas retrouvé en son père légitime.
La vie de seigneur sannonçait très confortable
Puis ayant finit la répartition des legs mineurs, lhomme de lEmpereur se tourna vers Owen, qui quasiment instantanément se pencha en avant faisant mine de focaliser toute son attention sur les paroles qui allaient sortir de la bouche de celui-ci.
- Maintenant, vient la partie que vous tous ici présent attendez, Gilles VorIce dit céder en vertu des liens du sang qui lunissent à son fils toutes les terres et reconnaissances dues au statut de seigneur VorIce des Terres-Profondes, revenant à Owen VorIce.
Les gens commencèrent à se lever, acquiescer dun hochement de tête, dautres plus proche lui tapèrent sur lépaule le congratulant de son entrée, maintenant officielle, à lassemblée des nobles.
Quant à lui, il commençait à savourer son triomphe.
La Voix, faisant mine de rien voir et entendre continuait dégrener les différends privilèges inhérents à la position du jeune héritier, ayant fini il marqua une pause, comme pour mieux mettre en valeur ce qui allait suivre et ainsi de capter toute lattention de lassistance.
Et de poursuivre :
- Mais tout cela ne saurait être, que si mon fils, Owen, remplit la condition que je lui soumettrais.
Comme par enchantement toute lassemblée, se mit à murmurer, de stupéfaction certainement, car les conditions découlant dun testament imposaient dans la plupart des cas, un mariage que le parent défunt jugeait nécessaire à la perpétuation de la lignée, le mariage étant un acte officiel et irrévocable sauf à cause de la mort du conjoint de plus, rares étaient les promis satisfaits réciproquement par les vues parentales.
Tel était donc le dernier coup bas de son père, se mit à penser le jeune héritier.
- Il devra se rendre au Bastion Lunaire, au fin fond des contrées nocturnes et nen revenir quau bout de trois mois, soit une saison complète. Il y parfera ses connaissances guerrières dans la mesure du possible et à son retour seulement, pourra accéder à ses fonctions de seigneur. Jusque là, les Terres-Profondes seront sous la régence de mon vieil ami et intendant depuis toujours, Arkenod Darglen.
Les murmures se firent bien plus fort que précédemment, les regards de lassistance se tournèrent quasiment tous vers lui, le fixant comme sil voyait un mort en sursis et, ou avec ce regard plein de compassion que lon accorde à une personne proche qui se meurt dune atroce maladie. Manifestement la teneur de cette dernière phrase en était la cause.
Owen se demandait maintenant ce qui pouvait provoquer une telle déclaration. Son cerveau se mit à réfléchir à une vitesse quil aurait considéré comme hors des limites de ses facultés, daprès la Voix, ce nétait quun stage dentraînement à lart de la guerre et des armes,
ce pouvait-il que ce soit autre chose
Il avait beau fouiller dans ses souvenirs, il navait jamais entendus parler dun quelconque Bastion Lunaire !
- Ainsi se conclue le recueil des volontés de Gilles VorIce, précédent Seigneur en titre des Terres-Profondes.