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Auteur Sujet :

[RWANDA] L'affaire de la boîte noire au fond d'une armoire....

n°2423673
meggido
Posté le 05-04-2004 à 18:09:58  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

com21 a écrit :


 
pour les locaux oui, mais pour les industriels capitalistes qui gouvernent le monde ?
 
 


 
Ben rien c'est pour ça qu'on les a laissé s'entretuer je suppose...
 
Sinon pour info, le lac Tanganika et le lac Victoria sont les deux plus grands d'Afrique, le Rwanda est quasiment entre les deux.


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Posté le 05-04-2004 à 18:09:58  profilanswer
 

n°2424099
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 06-04-2004 à 00:49:42  profilanswer
 

Citation :

La France impliquée dans le génocide au Rwanda selon des ONG
 
 
LEMONDE.FR | 05.04.04 | 20h40
Trois Interahamwe (miliciens hutus) racontent notamment, dans des témoignages filmés par le cinéaste Georges Kapler en février et mars au Rwanda et présentés lundi à Paris, la façon dont ils ont été "entraînés et aidés" par la France. "Les Français nous ont accordé la licence de tuer. Ils sont venus soutenir le génocide de manière claire et visible", affirme ainsi l'un d'entre eux, Jean-Bosco Halimana.
 
Un collectif d'organisations non gouvernementales françaises a projeté lundi à Paris une série de témoignages de miliciens hutus et de rescapés tutsis accusant la France d'avoir "soutenu le génocide" de 1994 au Rwanda.
 
La "commission d'enquête citoyenne", composée de plusieurs ONG, dont Survie et la Cimade, a examiné du 22 au 26 mars à Paris une série de documents et de témoignages "pouvant laisser présumer l'implication active de certains Français, responsables ou subalternes, dans le génocide des Tutsis en 1994".
 
Certains de ces témoignages, filmés par le cinéaste Georges Kapler en février et mars au Rwanda, ont été présentés lundi à Paris.
 
Livrés par des miliciens hutus emprisonnés à Cyangugu (ouest du pays) et par des rescapés tutsis, ils concernent particulièrement l'opération militaro-humanitaire "Turquoise" lancée fin juin 1994 par la France dans le sud-ouest du Rwanda.
 
"Les Français ont fait croire au monde entier qu'ils venaient pour nous sauver, mais en réalité ils font partie de ceux qui sont venus faire régner la haine ethnique", déclare ainsi une rescapée, Jacqueline Mukayetesi. Un autre, Innocent, accuse les militaires français d'avoir fait sortir les Tutsis de leurs cachettes et de les avoir ensuite laissés massacrer par les miliciens hutus.
 
Présentés au cinéaste par l'administration pénitentiaire, trois Interahamwe (miliciens hutus) racontent pour leur part la façon dont ils ont été "entraînés et aidés" par la France. "Les Français nous ont accordé la licence de tuer. Ils sont venus soutenir le génocide de manière claire et visible", affirme ainsi l'un d'entre eux, Jean-Bosco Halimana.
 
Interrogé sur la crédibilité de ces derniers témoins, impliqués dans les tueries, le cinéaste a répondu n'avoir "aucun doute". "Peut être qu'ils en rajoutent. Mais les témoignages se recoupent, et tout ceci demande une enquête approfondie", a-t-il dit.
 
L'ex-ministre des affaires étrangères français Dominique de Villepin a récemment récusé les accusations d'implication "directe" dans le génocide formulées par le président rwandais Paul Kagamé et déclaré que l'opération Turquoise avait permis de sauver "des centaines de milliers de vies".
 
DIXIÈME ANNIVERSAIRE DU GÉNOCIDE
 
Ces révélations interviennent alors que le Rwanda mettait lundi la dernière main à la cérémonie officielle, prévue mercredi, du dixième anniversaire du génocide. Au moins 800 000 personnes selon les chiffres de l'ONU, essentiellement tutsies et hutues modérées, ont été tuées entre avril et début juillet 1994.
 
La délégation des Etats-Unis est arrivée lundi à Kigali, conduite par l'ambassadeur itinérant chargé des crimes de guerre, Pierre-Richard Prosper.
 
D'autres invités sont déjà présents : l'ancien commandant des casques bleus au Rwanda avant et pendant le génocide, le général canadien à la retraite Roméo Dallaire, le procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow, ainsi que l'émissaire de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, Aldo Ajello.
 
Mais la plupart des délégations sont attendues mardi. La plus importante sera celle de la Belgique, l'ancienne puissance coloniale : forte de 200 personnes, elle sera menée par le premier ministre, Guy Verhofstadt.
 
Sur la route qui conduit au stade national Amahoro ("Paix", en langue kinyarwanda), où sera organisée mercredi la cérémonie principale des commémorations, des ouvriers s'affairaient lundi à boucher les nids de poule.
 
Sur la pelouse du stade, une fanfare militaire s'entraînait. Plusieurs centaines d'écoliers déjeunaient, avant de reprendre les répétitions de leur défilé au cours duquel ils vont former les mots "Never again" (plus jamais ça).
 
Seul dans son coin, Fabrice, 11 ans, récitait le texte qu'il devra dire devant le président rwandais Paul Kagame et dans un stade probablement plein à craquer : "Personne ne peut vraiment comprendre le génocide. Les gens acceptent des choses inacceptables et font des choses inimaginables. Mais il y a aussi des gens qui posent des actes remarquables".
 
Pendant ce temps, des ouvriers achevaient de peindre le mémorial national de Gisozi, qu'une soixantaine de rescapés des massacres visitent pour la première fois.
 
Ce centre, qui doit être inauguré mercredi sur une des collines verdoyantes de Kigali, abrite un musée et les restes de quelque 200 000 personnes tuées dans la capitale et exhumées des multiples fosses qui la jonchent encore.
 
Avec AFP


 
Je n'arrive pas assimiler l'énormité des chiffres.

n°2424357
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 06-04-2004 à 01:20:11  profilanswer
 

Deux liens sur la géopolitique de la région des Grands Lacs:
http://roland.adjovi.free.fr/confrw10.htm
et http://www2.minorisa.es/inshuti/minieres.htm qui traite des opportunités minières de la région.
 
Il est dit que le Rwanda est un pays agricole vivant sur les cultures de café et de thé.

n°2424527
meggido
Posté le 06-04-2004 à 02:04:34  profilanswer
 

Je sais pas si j'ai manqué un épisode, mais quel était l'intérêt pour la France de soutenir un génocide?


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n°2425582
Kristaf
I'm officially retired.
Posté le 06-04-2004 à 11:41:57  profilanswer
 

meggido a écrit :

Je sais pas si j'ai manqué un épisode, mais quel était l'intérêt pour la France de soutenir un génocide?


 
Soutenir, je ne pense pas perso, c'est un peu facile et gratuit d'affirmer ça comme ça, mais disons qu'elle aurait pu (et surtout dû) s'interposer (comme en RCI actuellement).

n°2425857
meggido
Posté le 06-04-2004 à 12:16:21  profilanswer
 

kristaf a écrit :


 
Soutenir, je ne pense pas perso, c'est un peu facile et gratuit d'affirmer ça comme ça, mais disons qu'elle aurait pu (et surtout dû) s'interposer (comme en RCI actuellement).


 
Disons que c'est apparement ce que beaucoup ont l'air de penser. Et c'était l'orientation des reportages que j'ai vu sur TF1 et Arte.  
 
Le problème est qu'il y a une GRANDE différence entre pousser au crime et ne pas s'interposer quand même. Il y a des anciens miliciens Hutus qui disent avoir été formés et poussés par l'armée française, pourquoi pas, mais quel crédit peut-on apporter à des types qui ont coupé des gens à la machette et maintenant viennent presque s'en vanter devant les caméras?? j'aimerais bien connaitre la vérité.


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n°2431286
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 06-04-2004 à 22:51:34  profilanswer
 

Le chat de cet après-midi sur lemonde.fr:

Citation :


CHAT
Le Rwanda, dix ans après
 
 
LEMONDE.FR | 06.04.04 | 17h14  ?  MIS A JOUR LE 06.04.04 | 20h05
L'intégralité de la discussion avec Stephen Smith, spécialiste de l'Afrique au "Monde" (en direct de Côte d'Ivoire), mardi 6 avril.
 
LE GÉNOCIDE RWANDAIS ET LES RESPONSABILITÉS INTERNATIONALES
 
Juana : Quelles ont été les raisons de ce génocide ?
 
Stephen Smith : Je crois que la principale raison est un conflit politique entre deux camps qui ont instrumentalisé des ressentiments ethniques et les ont exacerbés. Après, on peut trouver d'autres raisons plus accessoires : une forte pression démographique, très atypique en Afrique, et aussi une pénurie de terres fertiles.
 
Eyadema : Quelle est la responsabilité de l'Occident dans ce génocide ?
 
Stephen Smith : Je pense que la première chose est de dire que le génocide rwandais est de la responsabilité des Rwandais, car ce sont des Rwandais qui ont tué des Rwandais. Ensuite, il y a des responsabilités pour non-assistance à population en danger d'extermination. Dans la charte des Nations unies, obligation est faite à la communauté internationale d'intervenir en cas de génocide. La communauté internationale ne s'est pas seulement soustraite à cette obligation, mais elle a même retiré le contingent de casques bleus qu'elle avait là-bas. Il était de 2 500 casques bleus, elle n'en a laissé que 225, donc ce n'était plus une force opérationnelle.
 
Yvan : Le monde journalistique a-t-il sa part de responsabilité pour ne pas avoir prévenu avec plus de force et d'objectivité de ce qui était en train de se passer en avril 1994 au Rwanda ?
 
Stephen Smith : C'est un fait qu'il n'y a pas eu beaucoup de journalistes pour couvrir l'actualité rwandaise avant le génocide. Mais il faut aussi dire que tout le monde pouvait prévoir une crise ou des massacres, mais personne n'a pensé à un génocide. C'est un peu comme aujourd'hui en Côte d'Ivoire, où tout le monde voit la crise et le risque de tuerie, mais où personne ne connaît l'issue ni l'ampleur de cette crise. Il faut garder à l'esprit aussi qu'aucun chercheur africaniste n'a publié une tribune libre pour annoncer le péril qu'il aurait pressenti. Dernière chose, il faut aussi se souvenir qu'en avril 1994, beaucoup de journalistes spécialisés étaient en Afrique du Sud où se préparaient la fin de l'apartheid, les premières élections démocratiques. D'une certaine façon, pour avoir nourri l'espoir en Afrique du Sud, plusieurs d'entre nous n'ont pas prêté l'attention qu'il aurait fallu à l'évolution de la crise rwandaise.
 
Moimeme : Existe-t-il un traumatisme profond décernable au sein de la population rwandaise actuelle ?
 
Stephen Smith : Très certainement et de tous les côtés. Il suffit de s'imaginer que dans une population de sept millions d'habitants, entre un demi million et un million de personnes ont été massacrées en treize semaines. C'est un peu comme si l'Holocauste en Allemagne n'avait pas eu lieu dans des camps de concentration, ou dans des camps de la mort, mais dans la rue et en trois mois. Même aujourd'hui, dix ans après, aucun aspect de la vie quotidienne ne porte pas la marque du génocide de 1994.
 
Bil : L'ONU ne s'est-elle pas rendue complice en jouant la carte de l'apaisement au début du conflit et en dissimulant un certain nombre d'informations ?
 
Stephen Smith : Je n'aime pas beaucoup le terme de "complicité", parce qu'il laisse entendre qu'on soutient activement un projet génocidaire, ce qui est une ignominie. D'autre part, je pense que l'on ne peut pas reprocher à l'ONU de concilier des parties adverses ou ennemies, elle fait ça tout le temps. En revanche, elle n'a pas eu le discernement de se rendre compte que les signataires des accords de paix d'Arusha, en fait, ne voulaient pas aboutir à la paix mais éliminer la partie adverse. Enfin, je pense que l'ONU a eu tort de rester au Rwanda du génocide avec une force croupion, comme témoin impuissant, au lieu de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités en exigeant soit des renforts, ou en quittant le Rwanda faute d'obtenir ces moyens pour empêcher la poursuite du génocide.
 
Cyraneo : Quelles sont, selon vous, les leçons à tirer de l'absence de réaction rapide de la communauté internationale face au génocide rwandais ?
 
Stephen Smith : Il faudrait se donner les moyens de réagir plus rapidement et avec plus d'efficacité. Mais ce n'est pas seulement un problème logistique ou militaire. C'est essentiellement un problème de volonté politique des Etats membres de l'ONU et si on est radicalement honnête, c'est aussi un problème de nous tous. Car qui, entre nous, enverrait le c?ur léger son enfant dans un pays où les gens s'entretuent ? Il faut améliorer la responsabilité que l'on ressent pour l'intégrité physique de n'importe qui en n'importe quel point du globe, et c'est une assez lourde responsabilité.
 
Lionel : Quel a été le rôle des ONG dans ce conflit ?
 
Stephen Smith : Un rôle tragique, parce qu'elles étaient souvent auprès des populations et donc les plus exposées à leurs souffrances mais totalement impuissantes. Faute de sécurité, il devenait aussi impossible de circuler et de porter secours aux victimes. Je pense que les ONG ont aussi amorcé une réflexion sur la neutralité en cas de grand massacre ou génocide, parce que dans une situation aussi extrême, on est obligé de choisir un camp et évidemment, ce ne peut être que le camp des victimes. On ne peut donc plus afficher une impartialité ou une neutralité à l'égard des bourreaux.
 
Baobab : Pensez-vous que la France ait une responsabilité objective (indirecte) ? Quels étaient ses intérêts ? Elle a fait savoir qu'elle n'avait rien à se reprocher et donc aucune excuse à faire. Comment expliquez-vous cette obstination française ?
 
Stephen Smith : La réponse mériterait un livre... Pour avoir été l'alliée du régime Habyarimana, la France porte une responsabilité particulière pour avoir sous-estimé le caractère ethniste du régime. Je ne dirais pas qu'elle a été complice du génocide et la question des excuses est aussi un problème de destinataire de ce pardon. S'il faut présenter ses excuses au général Kagame, parce qu'il est le président du Rwanda qui a été élu avec 95 % des voix dans un scrutin marqué par l'intimidation, on peut éventuellement comprendre que le gouvernement français ne tient pas à présenter ses excuses. En revanche, si l'absence d'une demande de pardon adressée au peuple rwandais signifie que la France n'a pas de remords de ne pas avoir pu ou su empêcher le génocide, ce serait à la fois regrettable et condamnable.
 
BXL : Est-ce que la Belgique a une responsabilité ?
 
Stephen Smith : En dehors de la responsabilité partagée de la communauté internationale, je ne crois pas, sauf à considérer qu'après l'assassinat de dix casques bleus belges le premier jour du génocide, la Belgique n'avait pas le droit de retirer son contingent. Mais je ne voudrais pas donner de leçon de courage alors qu'un gouvernement a le droit de penser d'abord à ses nationaux et de se retirer d'un conflit qui n'est pas le sien.
 
LE GÉNOCIDE RWANDAIS ET LES RESPONSABILITÉS NATIONALES
 
Titi : Pourquoi jusqu'à présent personne n'a essayé d'examiner la conduite du FPR au moins de 1990 à 1994 ? Quel a été son rôle ?
 
Stephen Smith : Certains l'ont fait, mais ils sont très minoritaires. Par exemple, les Eglises rwandaises qui éditaient une revue appelée Dialogue et qui documentait que le FPR s'était livré à des tueries de civils hutus dans la zone nord qu'il occupait, avant même le génocide. Je crois que le FPR avait une stratégie de prise de pouvoir par la force et n'a jamais cherché un compromis qui aurait évité le bain de sang. En ce sens-là, il porte une très lourde responsabilité et on comprend mieux la dictature qu'il a érigée au Rwanda depuis le génocide.
 
Mans : Comment percevez-vous l'attitude du président actuel du Rwanda (gestion de la crise...) ?
 
Stephen Smith : Pour moi, M. Kagame est un dictateur qui use du génocide comme d'une rente de situation pour ne pas être tenu responsable des exactions qu'il commet et de la guerre de pillage qu'il a portée dans le Congo voisin. Mais le comportement de M. Kagame, aussi condamnable soit-il, ne rachète en rien le "crime des crimes" commis par les génocidaires. Il faut toujours distinguer la critique de l'actuel régime et les responsabilités des auteurs du génocide.
 
Souf : Est-ce que les bourreaux ont été jugés ? Et si oui, qui détient le droit de le faire ? Les victimes ou la communauté internationale ?
 
Stephen Smith : Il y a trois juridictions compétentes : d'abord, la justice rwandaise, qui a jugé plusieurs milliers de personnes et qui en a condamné quelques dizaines à la peine de mort. Mais elle maintient toujours en prison près de 100 000 personnes accusées de crime de génocide. En deuxième lieu, chaque Etat est habilité à juger les auteurs du génocide s'ils se trouvent sur son territoire, ce qui a été le cas de la Belgique par exemple, qui a organisé un procès il y a deux ans et qui va en organiser un nouveau d'ici peu. Enfin, il y a un tribunal spécial international pour le Rwanda, le TPIR, domicilié à Arusha en Tanzanie, qui a été spécialement créé pour la répression des crimes du génocide au Rwanda. Jusqu'à présent, le TPIR a définitivement condamné 18 personnes, donc très peu, surtout quand on sait que ce tribunal est censé achever son travail en 2008.
 
Pedro : Vous rappelez à plusieurs reprises dans vos analyses la responsabilité des Africains dans leurs propres malheurs. Est-ce qu'il ne faut pas mentionner également le poids du passé colonial, qui a été très lourd dans le cas rwandais ?
 
Stephen Smith : Je ne conteste pas que le passé colonial a encore des conséquences dans le présent. Mais je ne crois pas que ce soit une clé pour la compréhension du génocide. Le passé colonial a été très lourd par exemple au Congo-Kinshasa sans qu'il y ait un lien causal avec une menace de génocide là-bas. Maintenant, quand on songe à la distinction entre Hutus et Tutsis, qui a été exacerbée par le colonisateur, il faut aussi voir que les intéressés se sont approprié cette perception et l'ont rendue haineuse au point de s'entretuer. De ce fait, ils sont à mes yeux les acteurs de leur destin.
 
Nicolas : Une chose me paraît choquante pour les Occidentaux : la valeur d'une vie humaine ne pèse pas lourd pour les Rwandais. Ayant habité là-bas, je l'ai ressenti. Pourquoi ?
 
Stephen Smith : Parce que la vie n'a pas le même prix en Occident et dans les marges du monde. C'est un constat. Quand on a 150 fois plus de risques de mourir en couches ou de succomber à une maladie facile à guérir dans un pays développé, on a une autre attitude à l'égard de la mort, qui est un compagnon quotidien. Mais en termes normatifs, cet état de fait ne doit pas justifier l'idée qu'une vie ne vaudrait pas une vie.
 
Mwiriwe : Que pensez-vous de la situation au Burundi, par rapport à ce qui se passe au Rwanda ?
 
Stephen Smith : Je pense que les deux pays des Hutus et des Tutsis se regardent toujours et se déterminent l'un par rapport à l'autre. Peut-être le génocide au Rwanda sert-il de mise en garde aux acteurs au Burundi qui essaient actuellement de mettre en ?uvre un plan de paix qui consiste à se partager le pouvoir, comme cela avait été prévu dans l'accord d'Arusha pour le Rwanda en 1993. A l'inverse, l'assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, en septembre 1993, a contribué à aggraver la situation au Rwanda parce qu'il avait été tué par des militaires tutsis lors d'une tentative de putsch.
 
Abelard : Pourquoi oublie-t-on systématiquement de rappeler la domination séculaire de 20 % de Tutsi sur 80 % de Hutus, dans ce cas la démocratie a-t-elle une chance de fonctionner (aujourd'hui, le Rwanda est une dictature) ?
 
Stephen Smith : La domination séculaire des Tutsis n'est pas aussi clairement établie par les historiens. Mais même si elle l'était, on n'a pas forgé d'arguments contre la démocratie en Europe à partir des réalités féodales antérieures. On aura quand même du mal à persuader les Hutus que leur voix n'aura pas le même poids que celle des Tutsis en raison d'une quelconque domination historique. Par contre, il faut peut-être réfléchir à une protection de la minorité tutsie pour que la loi du nombre, aussi longtemps qu'il existe un vote ethnique, ne joue pas systématiquement contre la minorité.
 
L'AVENIR DU RWANDA
 
Lucie : Pensez-vous que la nouvelle Constitution du Rwanda est porteuse de changements et d'apaisements entre les différentes identités ?
 
Stephen Smith : Non, je ne crois pas, parce qu'aujourd'hui, on nie le fait ethnique, qui est pourtant une réalité. Et on accuse de divisionnisme quiconque se réfère à l'existence de Hutus et de Tutsis, alors que cette distinction existe surtout dans l'esprit des intéressés. Toutes les autres dispositions de la Constitution sont contrecarrées par le fait que le FPR a monopolisé le pouvoir et l'exerce à discrétion.
 
Mfuchs : A votre avis, aujourd'hui, de quoi a/ont le Rwanda/les Rwandais le plus besoin. Que peut-il/doit-il être fait, "en priorité" sur place de manière nationale et internationale ?
 
Stephen Smith : Ils ont le plus besoin de démocratie et le monde extérieur peut le mieux les aider en restant très vigilant sur le respect des libertés publiques et individuelles. Tout le reste vient avec ça, même si les problèmes matériels au Rwanda sont également aigus parce que le partage des terres d'héritage en héritage et la subdivision des parcelles posent d'énormes problèmes fonciers. Aujourd'hui, dans les collines du Rwanda, on n'est pas très loin d'une malnutrition endémique.
 
Lulu : Comment va le Rwanda aujourd'hui ? Y a-t-il un risque de rechute dans la guerre, sachant que la situation dans la région des Grands Lacs reste fragile ?
 
Stephen Smith : Le FPR contrôle parfaitement le pays et aucun des voisins du Rwanda ne serait en mesure de défier militairement le nouveau régime de Kagame. Mais je redoute que l'oppression du régime en place ne crée les conditions d'une revanche de la part des extrémistes hutus qui rêvent de "finir le travail" et en ce sens-là, la dictature, loin de protéger la minorité tutsie, l'expose à de nouveaux dangers à l'avenir.
 
Nicolas : Ce pays n'a-t-il pas besoin d'un leader charismatique qui puisse unifier ces deux ethnies en leur donnant le sentiment d'appartenir à une même nation fière ?
 
Stephen Smith : Non, il a besoin du contraire, d'un leader banal, parce que des leaders banals, on en trouverait plusieurs, alors que des leaders charismatiques font le malheur de leur peuple, très souvent déjà pendant leur règne, ou au plus tard au moment de leur succession. Il n'y a qu'une seule exception à cette règle en Afrique, c'est Nelson Mandela, le plus charismatique de tous les leaders, qui a renoncé au pouvoir au terme de son premier mandat, mais des Mandela, on n'en a trouvé qu'un en un siècle, donc ce n'est pas un espoir très réaliste pour le Rwanda.
 
Chat modéré par Olivier Hensgen, Cristina Marino et Céline Novelli

n°2433579
machinbidu​le1974
Do you feel lucky, punk ?
Posté le 07-04-2004 à 11:59:19  profilanswer
 

J'aimerai bien que cette histoire de la responsabilité de la France soit tirée au clair car ça me semble proprement inconcevable que la France ait eu un quelconque intêret dans ce génocide

n°2433593
charpenay
Posté le 07-04-2004 à 12:01:54  profilanswer
 

Ernesto- a écrit :

KevinTheProud a réson de dire q'on ne parle pa de ce génocide, 2 + G lu son méssage é ça ma littéralement mi sur le cul (comment l'ONU a t'elle pu négliG 1 1dice si 1portant :??: !!!) :pfff: en + quand on voit l'ampleur de l'attentat (G 1 pote dont toute la famille a été tué o Rwanda alors qu'il n'avé que 5 ans!! :( )


Apprends à écrire au passage

n°2433609
udok
La racaille des barbus ©clémen
Posté le 07-04-2004 à 12:07:21  profilanswer
 

machinbidule1974 a écrit :

J'aimerai bien que cette histoire de la responsabilité de la France soit tirée au clair car ça me semble proprement inconcevable que la France ait eu un quelconque intêret dans ce génocide


 
as-tu lu le post juste au dessus du tiens ? ça me parait assez clair quand même ...

mood
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Posté le 07-04-2004 à 12:07:21  profilanswer
 

n°2433622
machinbidu​le1974
Do you feel lucky, punk ?
Posté le 07-04-2004 à 12:10:49  profilanswer
 

Oui, je l'ai lu mais les accusations que j'entends en ce moment laissent à penser que la France aurait attisé le génocide pour en retirer un bénéfice. Je me renseigne sur le sujet mais comme je ne connais rien dessus, c'est assez confus dans mon esprit... Si la France est impliquée, quelles sont ces personnes, où sont les noms ?

n°2433646
Ran
Prophetesse
Posté le 07-04-2004 à 12:15:48  profilanswer
 

machinbidule1974 a écrit :

Oui, je l'ai lu mais les accusations que j'entends en ce moment laissent à penser que la France aurait attisé le génocide pour en retirer un bénéfice. Je me renseigne sur le sujet mais comme je ne connais rien dessus, c'est assez confus dans mon esprit... Si la France est impliquée, quelles sont ces personnes, où sont les noms ?


 
Ce que dit Stephen Smith au dessus :

Citation :

Pour avoir été l'alliée du régime Habyarimana, la France porte une responsabilité particulière pour avoir sous-estimé le caractère ethniste du régime. Je ne dirais pas qu'elle a été complice du génocide et la question des excuses est aussi un problème de destinataire de ce pardon.


 
La France, comme toute la communauté internationale est coupable, au pire, de jmenfoutisme.
 

n°2433648
udok
La racaille des barbus ©clémen
Posté le 07-04-2004 à 12:15:57  profilanswer
 

machinbidule1974 a écrit :

Oui, je l'ai lu mais les accusations que j'entends en ce moment laissent à penser que la France aurait attisé le génocide pour en retirer un bénéfice. Je me renseigne sur le sujet mais comme je ne connais rien dessus, c'est assez confus dans mon esprit... Si la France est impliquée, quelles sont ces personnes, où sont les noms ?


 
ah ok
moi tout l'impression que j'ai pour l'instant, c'est qu'ils ont laissé faire, mais pas qu'ils sont complices (enfin nous)


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Non au projet de loi DADVSI ! (droits d'auteurs)
n°2433682
machinbidu​le1974
Do you feel lucky, punk ?
Posté le 07-04-2004 à 12:24:05  profilanswer
 

OK, c'est aussi ce que je pense (pour l'instant)...

n°2434677
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 07-04-2004 à 14:36:58  profilanswer
 

Donne une idée de l'état d'esprit des gens là-bas:

Citation :


Rwanda : le campus du souvenir
 
 
LE MONDE | 07.04.04 | 14h04
A Butare, ville universitaire du sud du pays, le génocide du printemps 1994 a profondément marqué une partie de la jeunesse. Dix ans après, certains étudiants veulent se souvenir. D'autres préfèrent oublier.
 
C'est un temps d'avril, un temps de pluies, un temps de chien. Les nuages déversent sur Butare toute l'eau du ciel. L'air est saturé d'humidité glacée. Il y a dix ans, pendant le génocide, il pleuvait aussi sur cette ville universitaire du sud du Rwanda. Quelques-uns de ceux qui tentaient d'échapper à leurs bourreaux avaient dû essayer de s'abriter, un instant, sous les grands arbres. Certains s'y trouvent encore, dans le secret de la terre. D'autres ont été retrouvés au fil des ans et reposent désormais dans des mémoriaux. Les morts tombés à proximité de l'Université nationale du Rwanda (UNR), eux, ont été réunis sous la chape de béton couleur brique d'un modeste mémorial installé en bordure du campus.
 
L'UNR, créée autrefois par les colons belges, n'a pas échappé aux tueries qui, en 1994, firent plus de 800 000 victimes, en majorité tutsies, à travers le pays. Jean-Marie, rescapé, se souvient d'une "chasse à l'homme" systématique. Ses mots, empreints d'une sombre ironie, disent toute la violence de l'époque. "Les tueurs ont beaucoup "travaillé", explique-t-il. Ces gens avaient vraiment de l'ardeur. S'ils en avaient eu autant pour construire le pays, le Rwanda serait déjà développé. Même les professeurs ont donné l'exemple. Ils sortaient de la Maison des professeurs avec des machettes pour aller tuer des collègues, des étudiants ou des employés."
 
Dans cette ville paisible où les Tutsis constituaient environ la moitié de la population - contre 15 % en moyenne dans le reste du Rwanda -, les autorités locales, préfet en tête, s'étaient d'abord opposées à la violence des Hutus. Butare passait pour être un bastion de Hutus modérés, hostiles à l'extermination. Les couples "mixtes" y étaient nombreux. Dans les premières semaines de massacre, des Tutsis venus d'autres régions s'étaient même réfugiés ici.
 
Le gouvernement intérimaire, maître d'?uvre de l'extermination, ne l'a pas supporté. Pauline Nyiramasuhuko, ministre de la famille et de la promotion fémi- nine, originaire de Butare, fut dépêchée sur place, avec d'autres responsables, pour que commence le "travail", autrement dit le massacre des Tutsis. De nombreux témoins l'accusent d'avoir encouragé les miliciens interahamwe (hutus) - dont son propre fils - à violer les femmes tutsies avant de les tuer. Le procès de Pauline Nyiramasuhuko et de son fils est en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, en Tanzanie. Il y aurait aujourd'hui 30 000 femmes rescapées ayant subi des viols dans la région de Butare. Nombre d'entre elles ont le sida.
 
Dix ans plus tard, à Butare comme ailleurs dans le pays, l'heure est aux commémorations (Le Monde du 7 avril). Le calme est-il pour autant revenu dans les c?urs et les esprits ? Tassés dans un local minuscule, avec des airs trompeurs de jeunes gens comme les autres, qui auraient pour seules préoccupations des histoires d'amour ou d'examens, des membres de l'association de rescapés Ibuka ("Souviens-toi" ) sourient tristement à cette question. En 1994, ils étaient adolescents. En 2004, les voici étudiants. Hantés par le souvenir de leurs proches victimes du génocide, ils travaillent à la préparation d'une semaine de deuil, inaugurée par une veillée funèbre dans la nuit du 6 au 7 avril.
 
Les jeunes d'Ibuka paraissent bien seuls à l'UNR. En temps normal, plus de sept mille étudiants, bien plus qu'avant le génocide, se pressent pourtant dans cette université, toutes ethnies, toutes régions d'origine confondues. Mais quand approchent avril et la période des vacances de Pâques, les allées du vaste campus sont désertées. Ne restent que les rescapés : sans famille ni maison pour les accueillir, ils habitent ici tout au long de leurs études.
 
Officiellement, la rentrée est prévue avant le 7 avril, date anniversaire du génocide. Mais cette année encore, comme les précédentes, l'université attendra quelques jours de plus le retour d'une partie de ses effectifs. Explication de Jean-Claude, étudiant en médecine : "Certaines personnes restent à la maison et n'en reviennent que lorsque les cérémonies sont terminées, quitte à manquer les cours, pour être sûres de ne pas participer à notre cérémonie de deuil."
 
Les membres d'Ibuka sont habitués à la solitude d'avril. Au fil du temps, ils ont vu l'indifférence de ceux qu'ils appellent "les autres" (les Hutus) se transformer, parfois, en hostilité à peine dissimulée. "En 1995, pour la première commémoration, l'émotion était vive, mais par la suite, on a commencé à se désintéresser de notre cérémonie", regrette Jean-Claude. A ses côtés, Sophie, d'une beauté paisible, ajoute doucement : "On nous a dit : "Vous nous fatiguez, avec vos morts." Nous, on s'est accrochés et on a continué à les honorer. Heureusement, puisqu'on en découvre de nouvelles tout le temps. Il faut les enterrer, ce n'est pas fini."
 
Lors des cérémonies, le petit groupe ne retrouve au mémorial que les rescapés d'autres régions, venus pleurer leurs morts enterrés ici. Les bouquets de fleurs fanées, déposés sur les tombes collectives, ont tous été offerts par la direction de l'université.
 
Pour le dixième anniversaire, d'une solennité particulière, personne ne sait s'il y aura foule autour du petit mémorial, mais les préparatifs vont bon train. Des ouvriers se pressent, peignent, poncent, coulent du ciment frais. Des photos de victimes seront exposées dans de grandes vitrines.
 
Sur le chantier, une femme s'écroule soudain. Les yeux révulsés, elle se roule à terre, balbutiant une suite de mots inintelligibles. Nul ne la connaît, nul ne s'étonne de la voir ainsi. Jean-Claude, l'étudiant en médecine, s'occupe d'elle en maintenant délicatement sa tête : "Les traumatismes reviennent de plus en plus, à cette période où chacun revit tout ce qui s'est passé. Parfois, il faut hospitaliser les gens."
 
Pourquoi "d'autres" étudiants ne viennent-ils pas offrir leur aide ? Pareille question suscite des sourires gênés, des hochements de tête. Seul Jean-Marie raconte sans détour : "J'entendais ceux qui faisaient la chasse à l'homme chanter un cantique disant : "Ce monde et ce qu'il contient appartiennent à Dieu". Eux disaient "appartiennent aux Hutus". Aujourd'hui, ils ont honte, et les cérémonies leur rappellent cette honte. Pourtant, certains Hutus ont protégé des Tutsis. Sinon, il y aurait encore moins de rescapés. Mais on connaît aussi des cas où une personne qui cachait des Tutsis dans sa maison par amitié pouvait aussi aller en tuer d'autres sur une barrière -barrage-. C'est très compliqué... Alors les Hutus, tous ensemble, préfèrent éviter de se montrer."
 
Dans chaque promotion se croisent, jour après jour, année après année, des étudiants ayant perdu leurs familles et d'autres dont un ou plusieurs proches sont en prison, accusés d'avoir tué pendant le génocide. "Ça ne fait rien, on peut tout de même cohabiter, assure Jean-Claude. Il faut la réconciliation, nous n'avons pas le choix pour prévenir d'autres génocides."
 
Pâles espoirs, à la mesure de la méfiance réciproque. Dans le groupe Ibuka de Butare, on répète les principes fragiles de la réconciliation comme une incantation, sans jamais mentionner le nom de l'"autre" ethnie, à de rares exceptions près. Olivier Mazimpaka, surnommé "Camarade", brise un instant cette loi du silence pour tenter un optimisme timide : "Mon propriétaire est hutu, et son fils vient chercher l'argent du loyer. Je le laisse entrer chez moi sans problème..."
 
Mais tout s'oppose, aussi, à ce que les relations entre ethnies puissent être mises à plat. L'idéologie de la réconciliation, formulée par le gouvernement, indique que le fait de mentionner l'appartenance ethnique, avec l'utilisation "politique" qui en découle, serait le péché originel menant au "divisionnisme", puis au racisme, et enfin, au "crime des crimes", le génocide. Corollaire de cette mécanique gé- nocidaire, il n'y aurait plus désormais au Rwanda que des... Rwandais, sans autre distinction. Reste à savoir si la loi visant à expurger le discours public de toute mention de cette nature est ou non le reflet de la réalité...
 
Ça et là, des poches de réconciliation se créent bel et bien. Des amitiés prudentes naissent, quelques couples mixtes sont signalés à l'université, même si ceux-ci se plaignent, en privé, d'être rejetés par les deux communautés. Il est vrai qu'au cours du génocide de telles unions n'avaient pas préservé de l'horreur. Les exemples de meurtres à l'intérieur même des familles mixtes abondent.
 
Si, dans les collines avoisinantes, les paysans sont souvent contraints, par les travaux des champs, à se réacclimater les uns aux autres, à l'université, chacun est libre de choisir l'isolement. C'est le cas dans les chambres, où règne le plus souvent la règle tacite de la séparation. Ainsi, quand deux titulaires officiels d'une chambre universitaire doivent faire place à deux "maquisards" - étudiants sans logement qu'il faut bien héberger -, ces derniers ne sont pas choisis parmi les "autres". Comment s'en étonner, alors qu'en 1994 des listes d'étudiants tutsis établies par leurs condisciples ou leurs professeurs servirent à tuer ?
 
La méfiance ne se nourrit pas seulement de ce passé. Les rescapés affirment aussi entendre fréquemment, sur le campus, des propos louvoyant entre révisionnisme et négationnisme. "Des gens parlent de "double génocide" en disant que les Hutus ont été massacrés à leur tour par le FPR -rébellion tutsie, aujourd'hui au pouvoir-, ou suggèrent que le nombre des morts a été volontairement exagéré", raconte Olivier alias "Camarade".
 
La libération récente, après des procédures d'aveux, de prisonniers accusés d'avoir participé aux tueries, est vécue comme une insulte supplémentaire par ce même Olivier : "Ces types ont eu dix ans, en prison, pour préparer des versions de leurs crimes suffisamment embrouillées et pouvoir se tirer d'affaire en rentrant chez eux. Ils ne manifestent aucun repentir et nient leurs responsabilités. Ils disent que les politiciens ont forcé d'innocents citoyens à tuer. Ils ont leurs champs, leurs vaches, leurs familles et viennent narguer les rescapés qui, eux, n'ont rien. Moi, je dis que si on exécutait 100 000 coupables de génocide après les avoir condamnés à mort, ce serait justice."
 
En bordure de l'unique avenue de Butare, Désiré, en quatrième année de droit, est assis dans un bar. Le nez dans son verre, il redoute avril et ses spectres. "Ce que j'ai vu ! Ce que j'ai vu ! répète-t-il. Je ne sais pas comment mes yeux ne se sont pas cassés. Moi qui suis sensible, dès que je vois maintenant quelque chose qui me rappelle le génocide, mon c?ur saute. Je préfère me tenir à l'écart pendant les commémorations. Je me mets dans mon lit, je suis le déroulement des cérémonies à la radio, et je reste seul avec mes images et mes morts."
 
Sa voix s'altère, la tristesse le paralyse. A quelques mètres, sur un téléviseur accroché au mur du bistrot, une chaîne de télévision diffuse un film consacré au génocide. Le documentaire a été filmé au Mémorial de Murambi, où reposent 30 000 corps. Plus loin, à une autre table, "Camarade" partage une bière avec son ami Richard, un jeune homme au rire franc qui se présente comme Hutu. Tous deux ont été amis à l'école primaire, puis se sont retrouvés à Butare. Aujourd'hui, ils suivent les mêmes entraînements de natation. "On peut se faire confiance, on se connaît", confie "Camarade". "Je crois même que Richard pourrait venir à notre commémoration."
 
Jean-Philippe Rémy
? ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 08.04.04

n°2434974
veryfree
Posté le 07-04-2004 à 15:13:26  profilanswer
 

drapal

n°2435235
ftikai
Posté le 07-04-2004 à 15:52:49  profilanswer
 

Ran a écrit :


La France, comme toute la communauté internationale est coupable, au pire, de jmenfoutisme.
 


 
Il y a un peu de je-m'enfoutisme et beaucoup d'actes bien calculé.
 
Les Américains désirant intervenir en Bosnie (point plus stratégique pour eux) n'aimaient pas que le sujet de discussion à New-york à ce moment-là soient dévié sur le Rwanda.  D'ailleurs, Mme Albright "interdisait" qu'on mentionne le mot génocide pour le Rwanda, mais répétait constamment qu'il y avait une génocide en Bosnie.  D'ailleurs, vous vous souvenez du sujet préféré de la presse à ce moment-là?  C'était le conflit bosniaque.  Ce n'est pas par hasard.
 
Comme ce n'est pas par hasard que la France intervenait juste après l'avancé du RPF alors que quelques mois auparavant, elle refusait d'envoyer des troupes appuyer le général Dallaire.  La France prêtait de l'argent et vendait des armes (à crédit) aux miliciens Hutus et c'est la France qui a entraîné militairement ces gens.
 
Les ripoux sont parmi nous.
...
Edit: Pour revenir à la question de la boîte noire, la réponse est simple: les Américains ne voulaient pas que l'ONU discutait de ce sujet.  Ils avaient le contrôle sur le responsable des missions de la paix de l'époque - Koffi Anan.  D'ailleurs, c'était ce dernier qui interceptait des télégrammes d'appel au secours de Dallaire destinés à Boutros Boutros-Ghali et M. Ghali n'était jamais vraiment au courant de toute la situation.


Message édité par ftikai le 07-04-2004 à 16:11:18
n°2435302
ftikai
Posté le 07-04-2004 à 16:03:31  profilanswer
 

Ce qui me choque beaucoup actuellement c'est l'hypocrisie du gouvernement belge.  Les politiciens belges, profitant du triste anniversaire de l'événement pour critiquer et descendre le général canadien Dallaire et le désigner comme la cause de la mort des 10 paracommandos belges.
 
On peut lire dans les presses belges des suppositions du style "Il (le général) pourrait faire ceci ou celà...", "Il pourrait aller secourir les para...", "Il n'est intervenu que 2 heures après..."  Des petits détails qui montrent le nombriliste belge.  La génocide est moins important pour eux que la mort de leur 10 para.
 
La responsabilité belge était énorme.  Elle était du premier jour où l'Allemand a cédé le Rwanda au Belgique dans les années trentes jusqu'au drame du 94.  Mais la Belgique n'a jamais fait face à cette responsabilité.  Elle ne s'est comporté qu'en pays colonisateur, c'est-à-dire: n'agir que pour son propre intérêt.

n°2435584
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 07-04-2004 à 16:30:21  profilanswer
 

La position belge, tiré du journal Le Soir:

Citation :


« Je ne sais pas de quoi la Belgique s'est excusée au Rwanda »
UN ARTICLE DE Propos recueillis par COLETTE BRAECKMAN | EDITION DU MERCREDI 31 MARS 2004
 
Willy Claes Ancien ministre belge des Affaires étrangères Ministre belge des Affaires étrangères à l'époque, vous étiez au Rwanda en février 1994, deux mois avant le déclenchement du génocide. Et vous avez prononcé une phrase prémonitoire : « Il est minuit moins cinq. » Que vouliez-vous dire ? Que saviez-vous ?
 
 Dès mon arrivée à Kigali, j'ai rencontré les représentants de l'ONU et, face aux blocages de la situation, ils m'ont demandé de parler avec fermeté, d'employer le seul argument qui restait : la fermeture des robinets financiers. Il fallait obliger le régime à former un gouvernement provisoire incluant le FPR (le Front patriotique rwandais de Paul Kagame, NDLR). Pendant mon séjour, deux personnalités importantes ont été assassinées. J'ai passé une nuit terrible à l'hôtel des Mille Collines, on tirait à l'arme lourde et les services de sécurité de l'ambassade voulaient organiser mon évacuation. Une seule conclusion s'imposait à moi, que je n'ai cessé de répéter depuis lors : il était impératif de renforcer le mandat des Casques bleus, sinon leur mission ne servait à rien. J'ai décrit la situation au secrétaire général de l'ONU Boutros-Ghali, qui m'a dit : « Vous connaissez mal l'Afrique, tout cela peut encore s'arranger. » Surtout, il m'a répété qu'en aucun cas les pays membres du Conseil de sécurité n'allaient accepter une modification du mandat. J'ai envoyé une lettre évoquant le « caractère inévitable d'un retrait des Belges » si le mandat de la Minuar, la Mission des Nations unies au Rwanda, n'était pas modifié.
 
Le général Dallaire, commandant de la Minuar, a-t-il évoqué le mauvais comportement des Casques bleus belges, qu'il relate dans son livre récent ?  
 
Il n'en a pas dit un mot. Au contraire, il m'a répété que les Belges représentaient les meilleures forces dont il disposait. Je savais que des incidents avaient eu lieu, systématiquement montés en épingle par la radio Mille Collines, mais il s'agissait toujours de réponses à des provocations.  
 
Dans son livre, le général Dallaire assure que des armes avaient été envoyées de Belgique. Etiez-vous au courant ?
 
 Absolument pas. Mais, via notre ambassadeur, qui le tenait du général Dallaire, j'étais au courant de l'existence de caches d'armes. Notre ambassadeur à l'ONU a même demandé à la cellule de maintien de la paix des Nations Unies, dirigée par Kofi Annan, que les Casques bleus reçoivent l'ordre de saisir ces caches. La réponse a été négative. Les Casques bleus n'étaient pas autorisés à prendre des initiatives, ils devaient se limiter à des tâches d'accompagnement. Par la suite, les dépôts d'armes ont évidemment disparu.  
 
Où étiez-vous au moment de l'attentat contre l'avion de Habyarimana, le 6 avril ?
 
 Je me trouvais en visite officielle à Bucarest, et c'est tard dans la soirée que j'ai appris ces nouvelles tragiques. J'ai décidé de rentrer aussi vite que possible. Le Premier ministre non plus n'était pas dans le pays. Le 7 avril, dès l'annonce de la mort des Casques bleus belges, il y a eu un comité ministériel de crise, dirigé par mon collègue Van Rompuy. A ce moment déjà, le « kern » a décidé du retrait immédiat des Casques bleus. Le gouvernement estimait que les types de New York avaient été suffisamment avertis, que nous avions déjà trop payé en perdant dix hommes.
 
 A ce moment, la question de savoir qui a pu tirer sur l'avion se pose-t-elle, avez-vous des informations ?
 
 Pas du tout, ce qui nous préoccupait, c'était le sort de nos Casques bleus, des expatriés, la détérioration de la situation. L'urgence pour nous, alors, est de mettre en ?uvre une opération d'évacuation des expatriés. Nous essayons donc de nous concerter avec Paris, mais les Français semblent avoir leurs propres préoccupations ? comme s'ils avaient des choses à régler avant que les Belges n'arrivent. Ils tenaient absolument à être les premiers sur les lieux. Ils sont arrivés avant nous à l'aéroport de Kigali, et pendant tout un temps, les pistes d'atterrissage ont été bloquées, nos avions devaient tourner en l'air. Ce qui m'a fort énervé, j'étais inquiet vu les risques que cela représentait... À propos de l'attentat, je n'ai jamais été dépositaire d'un secret d'Etat. A l'époque, je me suis contenté de démentir avec force que les Belges aient pu être impliqués.  
 
Saviez-vous que l'accusation visant les Belges avait été répandue depuis l'ambassade de France à Kigali ?
 
 Non, je l'ignorais, mais je vous répète qu'à l'époque, c'est l'opération d'évacuation qui m'absorbait, 24 heures sur 24. J'étais aussi soumis aux interventions des uns et des autres, les Américains entre autres, qui demandaient que leurs ressortissants soient dégagés. J'étais aussi très préoccupé par le sort de notre ambassadeur Johan Swinnen. L'ambassade était entourée par des chars, son nom se trouvait sur des listes et lui, il refusait de quitter les lieux, d'abandonner son personnel rwandais ! J'ai dû insister, marteler au téléphone que je lui donnais l'ordre formel et militaire de quitter les lieux...  
 
Avez-vous jamais envisagé, en joignant les efforts des Casques bleus, des Français et des Belges chargés de l'évacuation, d'intervenir à Kigali pour stopper les massacres ?
 
 C'était la confusion la plus totale. Nous refusions de reconnaître le gouvernement intérimaire et surtout, nous avons eu la conviction, très vite, que les Français n'étaient pas là pour rester, qu'ils allaient se limiter à l'évacuation des ressortissants étrangers, puis partir. Et nous n'avions pas de vision d'ensemble de ce qui se passait...
 
 Quelle a été la réaction du secrétaire général de l'ONU quand vous lui avez annoncé le retrait du contingent belge ? Dallaire assure que c'était une volte-face...  
 
Pas du tout : depuis le début, nous affirmions que sans modification du mandat, la mission était inutile. Lorsque j'ai appris que M. Boutros-Ghali se trouvait en Allemagne, je suis allé le voir pour lui faire part de la décision unanime et formelle du gouvernement belge : si le mandat n'était pas renforcé, on allait tuer les Casques bleus en série. Ce n'est pas moi qui ai pris cette décision, j'étais solidaire de tout le gouvernement. Le Parlement était du même avis, à part quelques remarques de M. Eyskens. Et aucun journal n'a protesté...
 
 Vous souvenez-vous de l'ultimatum adressé par le FPR aux troupes étrangères, leur enjoignant de quitter le pays ?  
 
Evidemment. Cet ultimatum n'a pas pesé dans la décision de retirer le contingent de Casques bleus, mais il a accéléré les évacuations menées par l'opération « Silver Back ». Si à un moment la question s'est posée de réunir toutes les forces occidentales présentes pour tenter de mettre fin aux massacres, la réponse a été rapide : non seulement les Français ne voulaient rester sur place qu'un minimum de temps, mais le FPR avait déclaré que les troupes étrangères restées sur place allaient être considérées comme des forces ennemies.
 
 De quoi M. Verhofstadt s'est-il alors excusé il y a quatre ans à Kigali ?
 
 Je ne sais pas, c'est le FPR lui-même qui avait exigé le retrait des troupes étrangères.  
 
Est-il vrai que vous avez exercé un lobbying afin que les autres pays retirent leurs troupes, comme les Belges ?
 
 J'ai expliqué aux pays membres du Conseil de sécurité pourquoi, faute d'avoir obtenu un mandat élargi pour la Minuar, la Belgique préférait retirer son contingent. C'était un constat, pas du lobbying.
 
 Pourquoi ce blocage au niveau du Conseil de sécurité ? Boutros-Ghali m'a toujours expliqué que les Américains et les Russes ne voulaient pas envisager un renforcement de la mission, qui entraînerait des dépenses supplémentaires ? un avis partagé par les Britanniques. Les Américains étaient encore traumatisés par leur échec en Somalie, et l'Europe avait les yeux tournés vers les Balkans...  
 
Vous rendiez-vous compte, au moment du retrait des Belges, du génocide en cours ?
 
 Il est facile de réécrire l'histoire après coup. Au moment même, nul ne prononçait le mot « génocide », il était encore question de guerre civile. Personne n'avait de la question une vue d'ensemble, c'était impossible.
 
 Le Rwanda représente-t-il un échec pour la Belgique ?
 
 Oui. Mais ce n'est pas faute de bonne volonté : au moment de la signature des accords d'Arusha, nous étions les seuls à bien vouloir envoyer des troupes, à plaider pour un renforcement du mandat. On ne nous a pas écoutés.?


Message édité par KevinTheProud le 07-04-2004 à 16:35:33
n°2437292
zyx
NCC - 1701
Posté le 07-04-2004 à 20:48:49  profilanswer
 

Concernant l'article du premier post, j'ai de sérieux doutes.
 
A ma connaissance, les falcon 50 sont dépourvues de boites noires!
 
Pour vérifier, j'ai fais un tour sur le site de Dassault, il n'y a pas de menssion de boite noire, just un enregistreur de voix, ce qui est présenté comme une grande innovation, peu de chance pour que cet équipement soit présent dans l'avion à l'époque.
 
De même, en 1994 - 1995, le capitaine Barry, alors surnomé "le gendarme de l'Elysé" avait présenté un débrit comme étant la boite noire (il s'agissait d'une boite de couleure noire, ce qui n'a rien à voir avec une 'boite noire' qui est orange). Dassault avait alors émis un communiqué annoncant que ces appareil n'avait pas de tels équipements.
 
(rappel: les boites noires ne sont obligatoire que sur des avions à usages commercial, ce qui n'est pas le cas des jets privés!)
 
 [:airforceone]

n°2437339
zyx
NCC - 1701
Posté le 07-04-2004 à 20:52:43  profilanswer
 

com21 a écrit :


 
pour les locaux oui, mais pour les industriels capitalistes qui gouvernent le monde ?
 
 


 
cette région a été juste après le génocide (1_2 ans) le point de départ des troupes de Kabila père qui ont envahi le Zaïre, à commencé par les régions est, où se situent d'importantes mines de diamant. C'est peut-être là le mobile du crime.  
 [:meganne]

n°2437364
zyx
NCC - 1701
Posté le 07-04-2004 à 20:54:25  profilanswer
 

meggido a écrit :

Je sais pas si j'ai manqué un épisode, mais quel était l'intérêt pour la France de soutenir un génocide?


 
Ce n'est effectivement pas la France qui en a profité ...

n°2440795
Rasthor
Posté le 08-04-2004 à 01:15:59  profilanswer
 

[:drapo]
 
Vous en pensez quoi de ça ?
 
 
 
 
mercredi 7 avril 2004, 19h58  
Le président rwandais accuse Paris, Muselier quitte Kigali  
 
 
PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Renaud Muselier a décidé mercredi d'écourter sa visite au Rwanda, après les accusations du président rwandais sur le rôle prêté à la France dans le génocide de 1994, a confirmé le Quai d'Orsay.
 
 
"Nous confirmons que Renaud Muselier a écourté sa visite et qu'il regagne Paris", a déclaré à Reuters une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
 
 
Lors d'un discours prononcé à l'occasion du dixième anniversaire du génocide rwandais, qui a fait au moins 800.000 morts, le président Paul Kagamé a reproché à la France de ne pas avoir présenté ses excuses pour son rôle, selon lui, dans ces massacres.
 
 
"Quant aux Français, leur rôle dans ce qui s'est passé au Rwanda est l'évidence même. Ils ont sciemment entraîné et armé les troupes gouvernementales et les milices qui allaient commettre le génocide. Et ils savaient qu'ils allaient commettre un génocide", a-t-il affirmé.
 
 
Dans un communiqué publié en début de soirée, le ministère français des Affaires étrangères dénonce des accusations "graves et contraires à la vérité."
 
 
"Les cérémonies qui sont en cours à Kigali sont celles de la mémoire et du recueillement. C'est pour y participer que le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, M. Renaud Muselier, s'est rendu à Kigali au nom de la France et que le président de la République a respecté ce matin à Paris une minute de silence", écrit le porte-parole du ministère français.
 
 
"Des accusations à la fois graves et contraires à la vérité ont été portées contre la France. C'est pourquoi la décision a été prise d'écourter le séjour à Kigali du secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères", ajoute-t-on.  
 

n°2442210
Ran
Prophetesse
Posté le 08-04-2004 à 15:48:42  profilanswer
 

Muselier a bien fait de rentrer : la France n'a pas de comptes à rendre envers un dictateur élu à plus de 95% des voix...

n°2442284
Gurney_Hal​leck
dévisage des figures
Posté le 08-04-2004 à 15:56:59  profilanswer
 

Ran a écrit :

Muselier a bien fait de rentrer : la France n'a pas de comptes à rendre envers un dictateur élu à plus de 95% des voix...


 
en même temps, la France ne s'est pas excusée auprès du PEUPLE rwandais. Elle aurait dû
 
Sinon, je suis d'accord avec toi.
 
 
Sale histoire, ça, encore...

n°2442597
udok
La racaille des barbus ©clémen
Posté le 08-04-2004 à 16:31:39  profilanswer
 

Gurney_Halleck a écrit :


 
en même temps, la France ne s'est pas excusée auprès du PEUPLE rwandais. Elle aurait dû
 
Sinon, je suis d'accord avec toi.
 
 
Sale histoire, ça, encore...


 
oui mais comme dit dans l'article plus haut, à qui faire ces excuses exactement ? pas à un dictateur en tout ... (suffit pas de dire je m'excuse, en général elle s'adresse au représentant du pays, et là en l'occurence, y-en a pas :/


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Non au projet de loi DADVSI ! (droits d'auteurs)
n°2442623
Ran
Prophetesse
Posté le 08-04-2004 à 16:33:43  profilanswer
 

Gurney_Halleck a écrit :


 
en même temps, la France ne s'est pas excusée auprès du PEUPLE rwandais. Elle aurait dû
 
Sinon, je suis d'accord avec toi.
 
 
Sale histoire, ça, encore...


 
Comment s'excuser auprès des génocidés en omettant les génocideurs ? C'est bidon, cette histoire.

n°2442856
Gurney_Hal​leck
dévisage des figures
Posté le 08-04-2004 à 16:56:12  profilanswer
 

udok a écrit :


 
oui mais comme dit dans l'article plus haut, à qui faire ces excuses exactement ? pas à un dictateur en tout ... (suffit pas de dire je m'excuse, en général elle s'adresse au représentant du pays, et là en l'occurence, y-en a pas :/


 
c'est vrai :/
 
comment ont fait les autres pays occidentaux ??

n°2442982
Rasthor
Posté le 08-04-2004 à 17:08:05  profilanswer
 

Ran a écrit :

Muselier a bien fait de rentrer : la France n'a pas de comptes à rendre envers un dictateur élu à plus de 95% des voix...


 
Tout juste, elle a deja assez à faire avec le sien (85% des voix)
 
 
 
...je suis dehors  :whistle:

n°2454921
Neguety
Posté le 10-04-2004 à 13:07:47  profilanswer
 

Je ne sais pas si ce lien a déja été posté , quoiqu'il en soit il me semble interressant (rapport de la commission d'enquete)
 
Par contre je trouve inadmissible (et louche) qu'une commission d'enquete n'ait toujours pas rendu son verdict (ce sont les conclusions provisoires)  dix ans après les faits !
Je sais que ce travail prends beaucoup de temps et que ca se passe souvent comme ça mais tout de même ...  :na:  
 
 
http://www.laic.info/Members/webme [...] 04-06.0132


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La colère commence par le manque de réflexions et finit par les remords.
n°2507720
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 18-04-2004 à 15:02:06  profilanswer
 

Citation :


   
L'infamante accusation de "complicité" de la France est portée sans preuves
LE MONDE | 17.04.04 | 12h11
Sur le site des éditions Les Arènes, des témoignages de rescapés rwandais prétendent que l'armée française a participé au massacre des Tutsis.
 
Le livre de Patrick de Saint-Exupéry, L'Inavouable. La France au Rwanda, place devant une alternative sans échappatoire : soit la thèse soutenue est juste et la France a été "complice" du génocide, soit l'auteur avance une accusation infamante, sans preuves.
 
Dans le premier cas, on ne comprend pas comment la classe politique française, incriminée dans son ensemble, survivrait à un scandale qui réduit l'attentat contre le Rainbow Warriorou L'affaire Ben Barka à de simples faits divers. Dans le second cas, on est amené à s'interroger sur un tohu-bohu médiatique qui ne sert pas à discerner le vrai du faux, pas même quand il s'agit du massacre planifié de près d'un million de personnes.
 
L'inavouable est une commande. "Laurent Beccaria -le directeur des Editions des Arènes- m'a appelé, en octobre dernier, pour me proposer d'écrire sur le Rwanda", explique au Monde Patrick de Saint-Exupéry. Comme il l'indique dans son livre, la "déchirure" qu'avaient laissée chez lui le génocide rwandais et, surtout, sa négation plus ou moins insidieuse par les autorités françaises venait alors d'être ravivée par l'emploi du pluriel - "des génocides"- par Dominique de Villepin, comme si l'extermination des Tutsis se noyait dans une histoire de massacres interethniques sans fin.
 
C'était donc parti pour un livre aux Arènes, sous la tutelle d'un directeur de collection, Medhi Ba, lui-même auteur d'un pamphlet sur le même sujet, paru en 1997 aux éditions L'Esprit frappeur, sous le titre explicite : Rwanda 1994. Un génocide français. "Il a assuré la relecture, c'est tout", précise Patrick de Saint-Exupéry, qui, soupçonnant "un procès d'intention", ajoute : "C'est moi qui ai tenu la plume !"
 
Le temps qu'existait ce périodique bimensuel puis mensuel, de janvier 1995 à mars 1996, Mehdi Ba était l'un des deux rédacteurs en chef de Maintenant, aux côtés de Thierry Meyssan, l'auteur, en 2002, de L'Effroyable Imposture, un livre soutenant que, pour reprendre son sous-titre, "aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone", le 11 septembre 2001. Les deux hommes ont également travaillé ensemble au sein du Réseau Voltaire, sur le Net. Le directeur de publication de Maintenant était Michel Sitbon, qui, par ailleurs PDG des éditions L'Esprit frappeur, a, lui aussi, écrit un factum sur la France au Rwanda, intitulé : Un génocide sur la conscience.
 
Cet ouvrage s'ajoutait à d'autres pour dénoncer l'implication française dans le génocide, qui n'avaient guère trouvé de public, voire qui avaient été disqualifiés, dans Le Monde diplomatique, comme relevant de "l'insinuation délirante". Ce qui a amené Michel Sitbon à constater que, en dépit d'une "demi-douzaine de livres" publiés pour clouer la France au pilori, "c'est seulement depuis ce que nous appelons, avec Mehdi Ba, la "révolution saint-exupérienne" de janvier 1998 que, peu à peu, les consciences se dégèlent".
 
Aussi était-il tentant, à l'approche de la dixième commémoration du génocide, de demander à Patrick de Saint-Exupéry, journaliste distingué par plusieurs prix prestigieux, de tirer dans un livre toutes les conséquences de sa série d'articles publiée, six ans plus tôt, dans Le Figaro.
 
"Si on m'invite à Radio Courtoisie, j'y vais aussi et je m'y exprime comme journaliste, sans problème", réplique l'auteur de L'Inavouable à la question de savoir si ce contexte était le bon pour accueillir sa mise en accusation de la France pour son rôle au Rwanda.
 
A l'épreuve d'un exemple concret, ce point de vue paraît contestable. Dans son livre, Patrick de Saint-Exupéry décrit dans le détail comment l'armée française, au cours de l'opération Turquoise, fin juin 1994, a mis trois jours avant de sauver quelque 800 rescapés tutsis à Bisesero, au bord du lac Kivu. L'auteur estime que les officiers commandant cette opération de secours agissaient sans avoir obtenu le feu vert de leur hiérarchie. D'où, selon lui, le retard du sauvetage, coûteux en vies humaines compte tenu du harcèlement constant auquel étaient exposés les derniers survivants de la part des génocidaires, avides de "finir le travail".
 
Ici s'arrête le réquisitoire de Patrick de Saint-Exupéry, le récit d'un journaliste honnête, mû des meilleures intentions mais, comme il l'écrit lui-même, en "crise de confiance" depuis qu'il est sorti grand blessé de la boucherie au Rwanda.
 
Cependant, comme il est indiqué sur la page de garde de son livre, " L'Inavouable se prolonge sur le site www.arenes.fr". Et là, dans le "dossier pour aller plus loin", sont reproduits les témoignages, autrement plus accusateurs, de deux rescapés de Bisesero. L'un, Ahmed Bizimana, affirme que les soldats français ont non seulement "laissé le champ libre aux tueurs", mais qu'ils ont aussi apporté aux extrémistes hutus des roquettes "qui brûlaient les gens". L'autre, Habimana Gisama, soutient que les militaires français ont amené dans des camions des miliciens Interahamwe - les bras armés du génocide - et des soldats rwandais "qui ont commencé à nous tirer dessus massivement". Il ajoute que, dans "toute la zone Turquoise", des appels étaient lancés depuis des hélicoptères "pour que les gens sortent de leur cachette. Et une fois qu'ils en sortaient, on les tuait tous".
 
Sauvetage tardif ou complicité criminelle ? Michel Peyrard, journaliste à Paris Match, a livré sa vérité dans le dernier numéro de l'hebdomadaire. Avec le photographe Benoît Gysembergh, il avait été sur place, à Bisesero, le 30 juin 1994, quand des soldats français ont secouru un millier de rescapés tutsis. Mieux, il a été ce "journaliste étranger"qui a alerté les militaires français pour qu'ils interviennent. Il les avait précédés, s'était mêlé aux pourchassés, avait vu leurs morts, avait lui-même transporté un vieillard blessé qui avait succombé dans sa voiture.
 
"Nous n'avons pas vu "l'inavouable"", écrit Michel Peyrard. Ni des victimes de massacres récents qu'on aurait pu mettre sur le compte de l'armée française et de ses hésitations, ni, à plus forte raison, une collusion assassine entre les soldats de l'opération Turquoise et les miliciens du génocide.
 
En revanche, envoyé spécial au Rwanda pour la dixième commémoration du génocide, Michel Peyrard vient de recueillir des confidences de rescapés qui révèlent les pressions exercées sur eux par l'actuel pouvoir à Kigali pour obtenir des témoignages à charge. "Ils nous demandent de mieux nous souvenir des "atrocités" commises par les Français", affirme l'un d'eux.
 
Stephen Smith
? ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 18.04.04

n°2507879
udok
La racaille des barbus ©clémen
Posté le 18-04-2004 à 15:50:18  profilanswer
 

et bien, c'est pas encore sur ce sujet qu'on aura une vision clair de la vérité :/


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Non au projet de loi DADVSI ! (droits d'auteurs)
n°2524764
machinbidu​le1974
Do you feel lucky, punk ?
Posté le 20-04-2004 à 18:51:17  profilanswer
 

Je suis en train de lire le livre du Lt-Général qui a commandé la mission de maintien de la paix au Rwanda (Roméo Dallaire) et qui s'appelle "J'ai serré la main du diable". Je n'en suis qu'au quart mais j'ai déjà lu que:
 
- Dallaire n'arrivait pas à s'expliquer la présence d'un groupe de parachutistes français d'une telle importance au Rwanda et que la France avait sûrement des intêrets à protéger sur place mais il n'a jamais su lesquels. Ce groupe a quitté le Rwanda bien avant le génocide (3-4 mois je crois)
 
- Dallaire avait été informé en douce par un des formateurs en chef de la milice qui pratiquera le génocide (les interahamwe) que quelquechose d'horrible se préparait. On entraînait des miliciens au maniement de la machette, du gourdin et de la lance sur les bases mêmes de l'armée rwandaise (l'AGR) et on leur faisait suivre des stages paramilitaires. Enfin, on leur disait de rentrer dans leur village, de se faire discret et de recenser tous les tutsis. Ce formatteur militaire a pris conscience peu à peu de ce qui se tramait et en a informé l'ONU...
 
- Quand Dallaire a informé les français, les belges et les américains qu'un génocide était en cours de préparation. Les ambassadeurs respectifs ne se sont absolument pas montrés surpris, comme s'ils savaient déjà tout cela alors que la quantité de détails fournis ne pouvaient qu'attester de la véracité des informations

n°2644593
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 06-05-2004 à 18:46:07  profilanswer
 

Citation :

 
Rwanda : révélations d'un expert de la justice internationale
LE MONDE | 06.05.04 | 13h28  •  MIS A JOUR LE 06.05.04 | 15h14
 
André Guichaoua, qui accuse le tribunal d'Arusha de partialité, détaille dix ans d'enquête sur l'avènement du génocide de 1994. Il reproche à l'actuel président Paul Kagamé d'avoir "libéré les forces les plus fanatiques chez l'ennemi".
 
Un expert-témoin du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), André Guichaoua, affirme qu'un dossier d'enquête engageant la responsabilité de l'actuel chef de l'Etat rwandais, le général Paul Kagamé, dans l'attentat contre son prédécesseur, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, n'a pas été accepté par l'ancienne procureure du TPIR, Carla Del Ponte. "C'était le 8 octobre 2002", explique-t-il. "Elle m'a demandé qui était mis en cause. Quand je lui ai dit que c'était le FPR -Front patriotique rwandais, l'ex-mouvement rebelle, au pouvoir depuis juillet 1994-, elle a refusé de réceptionner le dossier".
 
Mme Del Ponte n'a pas répondu, mercredi 5 mai, aux sollicitations du Monde. Mais elle avait expliqué, le 11 mars, à notre collaboratrice à La Haye, Stéphanie Maupas, qu'elle jugeait "inutile de mener une enquête parallèle"à l'instruction française du juge Jean-Louis Bruguière.
 
Sans être à l'origine du génocide planifié par les Hutus, l'attentat contre le Falcon-50 du président hutu, Juvénal Habyarimana, a déclenché l'extermination de quelque 800 000 Tutsis au Rwanda en 1994. Selon M. Guichaoua, l'enquête destinée au TPIR avait été réalisée par "un groupe d'officiers rwandais" et contenait "les noms de plusieurs des exécutants de l'attentat", dont certains avaient même été localisés. S'étant heurtés à une fin de non-recevoir au TPIR, les officiers rwandais ont transmis leurs informations au juge français Bruguière, qui enquête depuis six ans sur l'attentat du 6 avril, à la suite d'une plainte déposée par les parents de l'équipage français du Falcon-50.
 
LA POLITIQUE DU PIRE
 
Le 10 mars, Le Monde a révélé la teneur de l'enquête Bruguière, qui désigne le général Kagamé comme "principal décisionnaire" de l'attentat, à la tête d'une dizaine d'autres dirigeants du FPR. Une cellule spécialement formée, le "network commando", aurait abattu le jet présidentiel à l'approche de l'aéroport de Kigali. Exilé dans un pays d'Europe du Nord, un ancien membre du "network commando", le capitaine Abdul Ruzibiza, a depuis confirmé sa déposition devant le juge Bruguière dans plusieurs interviews et dans un mémorandum très détaillé.
 
Lors de la cérémonie pour la dixième commémoration du génocide, le 7 avril à Kigali, le président Kagamé a accusé la France d'avoir "du sang sur les mains". S'exprimant "sans craindre les menaces persistantes" - une allusion à l'enquête Bruguière -, il a exposé la "vérité amère" d'une implication française dans l'œuvre exterminatrice au Rwanda. "Ils ont sciemment entraîné et armé les soldats et les miliciens qui allaient commettre un génocide, et ils savaient qu'ils allaient commettre ce génocide", a-t-il soutenu. Ces propos ont provoqué le départ précipité du représentant de la France aux cérémonies, le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Renaud Muselier.
 
Sur la foi d'enquêtes menées depuis dix ans et de "dépositions recueillies par le TPIR", M. Guichaoua affirme que le FPR a mené une politique du pire avant le génocide. L'attentat contre l'avion présidentiel n'aurait été que la touche finale d'une stratégie de la tension qui incluait plusieurs campagnes d'attentats aux mines anti-char et anti-personnels, destinés à faire un maximum de victimes civiles, ainsi que l'assassinat de plusieurs figures de l'opposition démocratique. A l'époque, ces assassinats avaient été mis sur le compte des "escadrons de la mort" de la présidence.
 
André Guichaoua prend soin de souligner que les attentats du FPR "n'enlèvent évidemment rien aux violences organisées par les milices de la mouvance présidentielle et aux exactions commises par l'armée gouvernementale". Mais le mouvement armé de Paul Kagamé aurait libéré "les forces les plus fanatiques" au sein de l'ancien régime et, en abattant l'avion du président Habyarimana, déclenché le génocide.
 
Professeur de sociologie à la Sorbonne et chercheur associé au CNRS, André Guichaoua travaille sur la région des Grands lacs depuis un quart de siècle. Dès 1986, comme expert auprès d'agences des Nations unies, il s'est occupé des exilés rwandais, de la diaspora tutsie. En avril 1994, en mission officielle au Rwanda, il a été pris dans la tourmente du génocide et a organisé l'évacuation de plusieurs personnes menacées, dont les enfants de la première ministre assassinée, Agathe Uwilingiyamana.
 
Dès la création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), André Guichaoua, auteur de nombreux ouvrages sur la région des Grands lacs, a collaboré comme expert-témoin à l'administration de la justice pour sanctionner le génocide. "Mes enquêtes au Rwanda sont maintenant achevées et je ne suis plus dans l'obligation d'y retourner", dit-il pour expliquer sa décision de communiquer le résultat de ses enquêtes. "Je m'exprime sur des recherches que le TPIR n'a jamais voulu poursuivre".
 
Stephen Smith
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.05.04


 
Quel est l'intérêt du TPIR de cacher ce qui s'est vraiment passé en 1994?

n°2904037
KevinThePr​oud
Insubmersible
Posté le 08-06-2004 à 18:30:37  profilanswer
 

Citation :


Rwanda  : la boîte noire retrouvée à l'ONU ne serait pas celle du jet de l'ex-président Habyarimana
LE MONDE | 08.06.04 | 13h52
 
L'enquête des Nations unies n'a pas pu identifier l'enregistreur récupéré en 1994 après l'attentat.
 
Cependant que l'attention générale était portée sur la résolution irakienne, le service des enquêtes internes de l'ONU a mis sur son site Internet, lundi 7 juin, le rapport demandé par le secrétaire général sur la "boîte noire" qui avait été "oubliée" dans un service des Nations unies pendant dix ans, alors qu'elle était susceptible d'être une pièce à conviction dans l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvenal Habyarimana, le 6 avril 1994. Au surlendemain de révélations parues dans Le Monde, le 10 mars, l'ONU avait "retrouvé" cet enregistreur de vol "dans un placard".
 
Le rapport demandé par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, était destiné à éclaircir la "bourde de première classe" commise au siège de l'organisation, selon l'expression du secrétaire général, et aussi à tenter de déterminer la provenance de cet enregistreur, expédié de Kigali par la valise diplomatique à la mi-mai 1994.
 
Sur ce deuxième point, le rapport ne livre pas d'explications. Les enquêteurs ne croient pas qu'il s'agit de la boîte noire du Falcon 50 abattu par un missile, mais ils sont incapables d'expliquer quel est cet engin. L'enregistreur a été examiné par le Bureau de la sécurité aérienne américain (NTSB), sous la supervision de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale). Il a aussi été soumis à une analyse plus approfondie par une firme privée au Canada, dont le nom n'est pas précisé. Ces deux organismes ont conclu que "même s'ils ne peuvent pas exclure que cet enregistreur de vol ait pu être utilisé à l'occasion dans l'avion présidentiel, il n'était pas installé dans l'appareil au moment du crash", a indiqué le chef du service des enquêtes, Dileep Nair.
 
ANOMALIES
 
Des anomalies n'en sont pas moins relevées. Lorsque la boîte a été "lue" dans les locaux du NSTB à Washington, l'enquêteur américain a noté que les scellés manquaient, ce qui pouvait laisser penser qu'elle avait déjà été ouverte. Il aussi remarqué que l'écrou de sécurité de la bande magnétique était desserré, "un fait extrêmement inhabituel".
 
Les enquêteurs confirment avoir entendu des voix parlant français sur l'enregistrement. Mais ils ne révèlent rien des conversations, se bornant à insister sur le fait que les conversations et les paramètres techniques témoignent d'un enregistrement au sol, "selon toute vraisemblance sur l'aire de stationnement de l'aéroport international de Kigali", et non pendant un vol. Ils ne précisent pas qu'un prénom mentionné - "Appelle Jean-Pierre !" - correspond à celui de l'un des trois membres d'équipage français ayant péri dans l'attentat, le copilote Jean-Pierre Minaberry.
 
Pour tenter de déterminer quelle est cette boîte trouvée dans ses locaux, l'ONU a interrogé le fabriquant, Fairchild, mais la firme n'a plus d'archives aussi anciennes. Outre Air France, qui n'en a pas non plus de trace dans ses registres de maintenance, l'ONU a interrogé le constructeur Dassault. Celui-ci a répondu que lorsqu'il avait été vendu une première fois à un client américain, en 1980, l'appareil était équipé d'un autre modèle de boîte noire. Les enquêteurs ont pu établir que cet engin était resté installé sur l'avion, malgré les changements de propriétaires, jusqu'en 1989. Pour la suite, les archives rwandaises ne sont "pas disponibles". Le rapport ne revient pas sur l'information fournie, le 19 juin 2001, par Dassault Falcon Service à la justice française précisant que le jet présidentiel était bien équipé d'un CVR (Cockpit Voice Recorder).
 
Le rapport est plus clair sur les manquements qui ont conduit à ce que personne de l'ONU ne s'intéresse à une boîte noire de 1994 en provenance du Rwanda. Quand le juge français Jean-Louis Bruguière a demandé la coopération de l'ONU en 2001-2002, il a été "généralement admis" au département du maintien de la paix que l'enregistreur en possession des Nations unies n'était pas celui du crash "même si aucune analyse n'avait jamais été conduite", pour "deux raisons erronées" : le coût supposé de l'analyse - 25 000 dollars - et "l'état impeccable" de la boîte noire, déplore le texte. "Une grande part de la récente agitation aurait pu être évitée si le département avait cherché à faire les analyses en 1994", conclut-il en exonérant les "échelons supérieurs de la chaîne de commandement" qui n'auraient pas été informés.
 
Corine Lesnes à New York et Stephen Smith
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 09.06.04


 
Affaire close?

n°2904477
hibakusha
Life owned me
Posté le 08-06-2004 à 19:24:18  profilanswer
 

Faut se demander certaines choses.
Où trouve t'on l'uranium pour fabriquer du combustible pour centrale atomique ?
Où trouve t'on le coletan (alliage ou métal) qui permet de fabriquer de nombreux (et le mot est faible) composant électroniques ?
Où trouve t'on plusieurs type de métaux nécessaires à l'industrie en général ?
Où trouve t'on le pétrole tellement important pour l'industrie chimique
Où trouve t'on des plantes inconnues en Europe dont l'industrie chimique s'inspire pour faire différents produits pharmaceutiques et qui place ensuite des brevets là dessus ?
Où trouve t'on des organes à greffer pour nos pays Européens car chez nous, il y a de moins en moins de donneur ?
Où trouve t'on certains types de bois utilisés pour nos meubles (le tek, ça pousse pas en Europe !) ?
Où trouve t'on une denrée si commune comme le café ?
Comment on fait pour nous débarrasser de tous nos vieux véhicules de transports ?
Comment on fait pour nous débarasser de notre vieux matériels de guerres
Comment on fait pour liquider nos vieux médicaments à moindre frais ?
Comment on fait pour liquider des déchets très dangereux à moindre frais ?
Pourquoi des dirigeants africains qui sont reconnus comme criminels notoires << gouvernent >> leur pays respectifs depuis plus de 30 ans pour certains ?
Pourquoi ces même dirigeants africains sont très bien accueillis en Europe ?
Comment font les pays pauvres pour produire des armes sans avoir les fabriques nécessaires ?
 
 
Le jour où l'Afrique décidera de ne plus se faire arnaquer et de faire payer à sa juste valeur chaque gramme de toutes les matières premières qu'on leur achète pour rien du tout, le jour où elle aura le même niveau scientifique, technique et social que les pays industrialisés, ce jour là, c'est nous les Européens qui seront les pays dévaforisés...
 
Mais bon, on va certainement rien y changer n'est-ce pas ? On est très bien comme ça, et de toute façon c'est pas nous qui dirigeont et on les aide quand même à se développer avec nos dons et les petites écoles qu'on construit dans les petits villages, pas vrai  :sarcastic:  :sarcastic:  :sarcastic: ?


Message édité par hibakusha le 08-06-2004 à 19:25:03

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La vie n'est que déception et frustration.
n°4993513
ehben
Posté le 04-03-2005 à 21:34:16  profilanswer
 

génocide oublier???
 
Allez voir Hotel Rwanda pour mieux connaître ce dont l'être humain est capable...

n°9095511
lolo877
Posté le 01-08-2006 à 20:25:02  profilanswer
 

udok a écrit :

up
j'allais justement posté un topic sur le sujet
si qq'un a d'autres info, ça m'interesse
y-a une raison réelle pour laquelle l'onu n'est pas intervenu (Ran => ignore cette question, merci), ou c'est juste un je-m'en-fous-tisme à gerber parce que tout le monde s'en fout de ce pays ?  :'(


 
Ah la !!! Même 2 ans après, je meurre d'envie d'y répondre !!!!
1) Clairement, basiquement, je pense qu'il y a je-m-en-foutisme.
2) Mais, plus techniquement, une intervention de l'ONU ne se fera qu'avec l'aval du Conseil de Sécurité. Et y'a qui dans le Conseil de la Sécu ?
Une bonne réponse est : Les 5 plus gros fabriquants et donc vendeurs d'armes du monde. C'est une bonne réponse, mais qui ne colle pas directement au sujet.
2è réponse :
La France. La France qui soutenait depuis des années le pouvoir dictatorial en place au Rwanda, et qui avait continué à fournir, malgré l'embargo, des armes aux extrêmistes hutu, alors en train de perpétuer le génocide. Et qui est empêtrée jusqu'au cou de toute manière dans cette hisoire depuis le début. Je rappelle une petite anecdote bien croustillante :

Citation :

Un génocide dans ces pays-là, c'est pas bien important


C'est ki ka dit ça ? François Mitterrand, alors encore en possession de tous ses moyens a priori, en juillet 1994. Donc vers la fin dudit génocide.
Les Etats-Unis. Les Etats-Unis, refroidis par leur intervention en Somalie, pas encore tout à fait à l'aise en Afrique, le Pré Carré français, qui ont interdit à leurs diplomates de prononcer le mot "génocide", obligeant légalement une intervention.
La Grande-Bretagne. Rien, sinon que c'est le petit chien de la bête ci-dessus.
La Chine et la Russie : pas envie de se mêler de ce petit pays, et ont d'autres chats à fouetter.
Dans les membres non-permanents (on n'en parle jamais, parce que non permanents,mais ils sont là quand même, et votent aussi) : Djibouti et le Maroc, grands amis de la France, qui n'iront certainement pas à l'encontre de son souteneur. Et... et... et c'est là que c'est le plus rigolo : LE RWANDA !! Représenté alors par un membre du Gouvernement Intérimaire, qui tuait des milliers de gens avec des machettes au même moment.
 
Enfin voilà. Grosse et sale histoire. Espérons qu'elle ne passe pas dans les oubliettes de l'Histoire, ce que je crains, car il ne s'agit quand même que de vulgaires sales nègres, donc ça vaut pas le coup de s'embarrasser la tête avec de tels souvenirs futiles.

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