Que pensez-vous du témoignage de cette connaissance de Maxime Brunerie, le "tireur fou" du 14 juillet 2002 ?
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Je m'appelle XXX. Je suis né le XXX, à XXX (XX).
J'ai été un brillant élève, sans problèmes, jusqu'au moment où, en délicatesse au niveau des idées politiques avec mes amis plus bourgeois que moi de l'université, je me suis lancé dans une croisade contre le politiquement correct.
Vexé que mes idées, novatrices pour l'époque (sur le traitement sécuritaire de la délinquance et l'impasse de l'antiracisme officiel), soient traitées comme de "la merde", j'ai sabordé ma propre carrière, avec l'excitation un peu dérisoire de la fin de l'adolescence, en envoyant une bordée d'insultes au M.R.A.P., officine de contrôle de la pensée unique.
Cette missive m'a valu non seulement une condamnation pour incitation à la haine raciale, dont je m'honorerai presque aujourd'hui, mais également l'attention d'un autre organe de contrôle de la pensée unique, à savoir la police politique.
Ces derniers ont commencé à s'intéresser, en effet, à mes communications téléphoniques et à mes connexions internet, ce dont j'étais informé par les intrusions répétées dans mon système informatique et la qualité parfois étrange de mes communications téléphoniques.
Furieux d'être traité comme un mal-pensant et un lépreux alors que j'aspirais à la reconnaissance, mais incapable de m'exprimer avec moins de tempérament, j'ai tenu des propos assez orduriers, en live et online, qui m'ont valu d'être traité comme un animal par la police (RG et DST réunis).
Assez dépité d'être ravalé au rang de sous-citoyen dans mon propre pays, alors que j'étais étudiant à l'université en droit, je me suis enferré dans mes propos jusqu'à voir ma vie parasitée et véritablement envahie par des séides du pouvoir chiraquien, alors en croisade contre le "racisme" (croisade dont on appréciera le bilan à l'aune des résultats du 21 avril 2002 et des émeutes de banlieue de 2006).
J'ai milité activement dans des groupes politiques d'extrême-droite en me servant de ma condamnation comme carte de visite et de la qualité de ma rhétorique pour avoir une certaine crédibilité dans ce milieu, verve qui je le précise avait un écho somme toute très limité !
L'orgueil blessé d'être mal compris et de voir la qualité de mon raisonnement intellectuel négligée par mes collègues de promo de l'université, j'ai été encore plus vexé de les voir également négligés par des personnes de promotion antérieures, à la carrière "vierge" de ce point de vue là (la police n'est pas réputée pour l'audace intellectuelle de ses membres, et fourmille de "blanche-neige de la pensée", personnes qui ont intérêt à avoir peu de relief sur ce plan là).
Imaginez un peu l'état d'esprit dans lequel j'étais : dans le même temps où j'étudians à l'université les "libertés publiques", les "droits de l'homme", le "droit pénal spécial" et le "droit processuel", mes droits les plus élémentaires (condidentialité de mes correspondances, intimité, droit à l'image, protection de la vie privée, etc.) étaient violés quotidiennement par ces fameux barbouzes dont le Canard Enchaîné parle souvent. D'ailleurs, à ce propos, pour en avoir vu de près, je peux vous confirmer que si les agents en civil sont d'apparence indistinctes, les opérateurs sont effectivement souvent barbus.
Quoique conscient que j'étais en train de laminer mes chances d'intégration sociale en me compromettant avec des personnages peu recommandables et en accolant mon nom à des idées peu en odeur de sainteté (du moins officiellement), j'ai perduré par esprit de contradiction, par obstination et par soif d'action jusqu'aux élections législatives de 2002. Je pensais, à tort ou à raison, faire oeuvre de patriotisme désintéressé en contribuant à ouvrir les yeux des français sur l'impasse de l'antiracisme militant officiel et sur le laxisme face à la délinquance, sous prétexte de "charité envers les immigrés" (pour faire court). J'ai toujours pensé que ce n'était pas un service à rendre aux communautés immigrées que de se montrer laxiste envers la délinquance, puisque cela encourageait les moutons noirs et défavorisait le bon grain.
Le moment était alors venu pour moi, cet été 2002, de prendre ma "retraite de militant", comme on dit dans ces milieux, de balayer devant ma porte, d'enterrer les étrons que j'avais pu pondre (essentiellement sur internet et sur les murs de la banlieue sud) et de m'embourgeoiser sagement dans une vie d'universitaire, après avoir gagné mes galons d'intellectuels, après ceux d'homme de terrain, et administré la preuve à mes camarades de promotion qu'ils avaient eu tort de confondre le fruit de mes pensées avec la médiocrité dans laquelle ils végétaient. Ils sont devenus avocats ou juges, moi j'aspirais à la chaire universitaire, qu'on me pardonne donc ce corporatisme un peu arrogant.
Malheureusement, à la croisée des chemins, les services secrets de la République avaient décidé de monter un coup tordu, destiné à couler l'extrême-droite et à faire se goberger un peu Chirac, éminent fils d'instituteur corrézien désormais plus connu pour avoir volé dans les caisses de l'état et en ce qui me concerne vidé mon plan épargne-jeunesse que pour le bilan de son oeuvre politique qui couvre pourtant un demi-siècle.
Parmi mes très nombreuses fréquentations, de tous bords politiques, figurait un certain Maxime Brunerie, que j'avais pris sous mon aile et dont j'avais mal mesuré le déséquilibre mental (seul tort que j'assume pleinement : avec un peu plus de bouteille et de sagesse, j'aurai tout de suite identifié un élément ingérable et fondamentalement dangereux).
Maxime Brunerie donc, banlieusard esseulé et frustré, sentant que ses camarades de beuverie et de militantisme tels que moi prenaient des routes séparées et qui n'avait su ou pu se ménager de voie de secours ou de rangement, prit donc la décision, probablement encouragé en cela par les sycophantes du 7 rue Nératon, d'attenter soi-disant à la vie du président de la République pour se faire abattre par les "snipers" sur les Champs-Elysées.
Pour ma part, j'aurais plutôt tendance à penser que, jaloux de la réussite de ses semblables et dépité de se voir abandonné, il avait prit la décision d'attenter à l'honneur de son entourage en commettant un des pires actes qui soit dans notre pays.
Cette version des faits, je la tiens d'ailleurs d'un agent en civil des R.G. ou de la D.S.T, qui, le vendredi 12 juillet, soit deux jours avant, se trouvait en compagnie de Maxime Brunerie et l'encourageait au pire. Cet agent m'a expliqué que Brunerie avait méthodiquement invité la plupart de ses connaissances, y compris celles qui lui avaient rendu le plus de services (qui lui avait trouvé un emploi, qui l'avait choisi comme témoin de mariage, etc.), et leur avait payé le restaurant. Cela montre la préméditation du geste : en agissant de la sorte, Brunerie savait parfaitement qu'il condamnait ceux qu'il invitait à être soupçonné par la police et à être convoqué au 36 quai des orfèvres sur le mode "il y a 4 jours, Brunerie vous a invité au restaurant/vous a fait un cadeau/vous a appelé au téléphone... de quoi avez-vous parlé ?".
Prenant le parti de menacer à distance ses connaissances en tenant un compte à rebours sur internet quinze jours à l'avance, il passa à l'acte un dimanche 14 juillet, loua une voiture et attendit 3 heures que l'auguste voiture présidentielle daigne se prêter à cette mascarade.
Les barbouzards qui l'entouraient eurent tôt fait de le plaquer au sol, et le soir même les medias sonnaient le tocsin sur l'affreuse horreur de ces néo-nazis terroristes, répandant la panique et la terreur et jetant nos visages en pâture à l'opinion publique à tel point que moi-même fut dans l'incertitude.
La veille au soir, furieux, angoissé et inquiet, je ne m'étais endormi que vaincu par la fatigue et sans doute inconsciemment désireux de ne pas voir ce qui allait arriver.
Voilà comment je tombai dans la terreur et l'angoisse, livré à l'opprobre publique, suscitant la peur et l'angoisse dans ma famille et dans mon cercle de connaissances. Le jour même, le fonctionnaire des R.G. qui m'avait complaisamment introduit dans les milieux d'extrême-droite me téléphona et me demanda mon avis sur leur "feu d'artifice".
Terrorisé à l'idée de détenir des informations compromettantes pour les "mafiosi de la République", menacé par ailleurs par un soi-disant ami, dealeur de shit occasionnel, qui saisit facilement au vol l'occasion de se venger de ma réussite, je commençai à délirer et entrepris de raconter n'importe quoi aux membres des services secrets en civil qui rôdaient alors jusqu'à proximité de la demeure familial, les invitant jusques chez mes parents pour leur servir la soupe infâme qui je pensais leur ferait tant plaisir. J
'aurai dû avoir les nerfs et la patience de laisser le temps passer et de faire une croix sur cette infamie publique, mais je pris le parti de servir un discours à caractère "terroriste" à ces personnes, qui me prirent au sérieux et se livrèrent à une entreprise de calomnie, d'agressions, d'harcèlement et de démolition en règle de ma personnalité encore plus sauvage que celle à laquelle ils se livraient depuis déjà un certain temps.
Dans une vie parallèle, si cette affaire n'était pas arrivée et si un technocrate de la police politique n'avait pas pris la décision d'instrumentaliser ma vie et celles d'autres personnes (nous pourrions presque monter un syndicat des "hommes et femmes lésés dans leur dignité et leur droit à l'image par les activités des services secrets", qui ayant perdu un travail, qui ayant été perquisitionné, qui ayant été convoqué, qui ayant vu son nom publié dans les journaux, etc.), j'aurai travaillé aux archives, paisiblement, durant le mois de juillet, au lieu de m'enfoncer la tête dans le sable et de me lessiver le cerveau en sentant grenouiller autour de moi toute une faune de crabes qui affolaient mes radars, j'aurai ensuite tranquillement accouché mon bébé au mois d'août, aurai travaillé comme chargé de travaux dirigés à l'université, et me serai sans doute mis en couple avec l'une ou l'autre des femmes que je "cuisinais" à destination de ma consommation personnelle.
Au lieu de cela, ma sérénité et ma tranquillité privée ont été non seulement anéanties, mais encore souillées par l'installation de caméras à mon domicile privé, l'instrumentalisation de certaines de mes connaissances et de ma famille, et les insultes et autres atteintes à ma dignité, "coups de pression" et manoeuvres d'intimidation dont j'ai été victime.
Ma fidélité au régime ou ma hantise du terrorisme n'est pourtant pas discutable, puisque c'est bien moi, personnellement, qui a été la cible de manoeuvres à caractère terroriste ("visant à susciter la terreur" ) de la part de Maxime Brunerie, et que le seul fait de voir mon nom voisiner avec celui d'un tel personnage me fait hérisser les cheveux sur la tête.
5 années durant, j'ai été victime de ce supplice consistant à être traité comme un animal, observé par des caméras et manipulé en tous sens, par des personnes qui dans une vie parallèle auraient peut-être lu avec déférence mes productions universitaires.
Ce n'est pas seulement mon image et ma dignité, celle de ma famille et par ricochet celles de mes connaissances qui a été atteinte par ce que je qualifierai "d'essai nucléaire impromptu en présence de civils", ce sont mes perspectives d'avenir, que j'avais soigneusement cultivé, la carrière que ma famille avaient soigneusement préparé pour moi et pour elle.
Alors que mes réussites universitaires auraient dû être source de félicité pour ma mère et mon père, cette affaire m'a porté un tel coup que j'en ai été infantilisé et que mes parents ont vieilli prématurément. Quant à moi, cela fait, pour ne parler que de la santé physique, 5 années que je fume littéralement comme un pompier, et au niveau santé mentale, que je cherche le moyen de regagner une partie de ce qui a été perdu sous la violence du coup et dans la panique qui s'en est suivie, et une solution pour me réveiller heureux anonyme et inconnu, avec mon intimité et ma sérénité retrouvée, pour pouvoir séduire publics, femmes et famille comme j'ai été programmé pour le faire.
Passe encore que certaines de mes connaissances aient tiré profit de ma malchance pour se livrer à des jeux pervers ou pour, même si l'expression peut sembler prétentieuse, me voler la vedette, mais comment accepter que des fonctionnaires de l'Etat, dont la mission officielle consiste à lutter contre le terrorisme, m'ait livré en pâture à un terroriste qui s'est attaqué à un des symboles fondateurs de ma vie au moment où je partais paisiblement sur la route des vacances, après une retraite bien méritée de militant dévoué à la cause bien entendue de mon pays, et dans l'optique de goûter au repos du guerrier, de coiffer les lauriers de l'excellence académique et de mettre en couple avec telle ou telle beauté dont je m'estimerai enfin digne une fois mes mérites officiellement reconnus et sanctionnés par l'institution ?
Aujourd'hui, 19 février 2007, 5 ans ont passé. Si j'avais été plus riche ou mieux inspiré, cette mascarade aurait été terminée depuis longtemps, pour le meilleur ou pour le pire.
Né dans une famille plus argentée, nous aurions engagé avocats et détectives, fait éclaté le scandale, rameuté la presse et assigné R.G. et D.S.T en référé devant une juridiction pour voir la justice rendue.
Relativement pauvre et originaire de banlieue, j'en suis réduit à constater que, suivant leur propre planning, indexé au déclin de la sphère d'influence du commanditaire et bénéficiaire originel de l'opération Jacques Chirac (le conseiller qui avait monté cette opération a dû depuis être muté à la circulation), les services secrets rangent leurs petites affaires, ferment le stade de futsal où ils se sont livrés à des humiliations et des expérimentations sur et avec ma personnalité, clôturent les numéros de téléphone des indics et autres agents en civil que je connais personnellement, font le ménage en quelque sorte pour que, sans doute, lorsque la passation de pouvoir présidentielle aura été opérée, le moins de traces possibles subsiste de cette gabegie où des millions ont été dépensés en pure perte pour couvrir une opération foireuse et pour troubler l'ordre public, mon ordre privé et la paix des familles.
Lorsque les grands chient, ils peuvent louer le ciel d'avoir 10 000 larbins pour leur torcher le cul et pour planquer la merde sous le parquet.
Pour ma part, j'ai plusieurs voeux : me réveiller un jour en paix, pouvoir profiter de mes amis et amies sans voir ma tranquillité troublée par la survenance impromptue de quelque insulteur fonctionnarisé ou autre trouble-fête, au sens propre du terme, avoir le privilège, sans doute réservée à une élite de notables politiciens, de vivre ailleurs que dans un genre d'aquarium, parler avec un officiel, et pour que la situation soit apurée, me voir indemnisé ou du moins assuré de la tranquillité autrement qu'en t-shirts et en blondes à forte poitrines.
Faute de quoi je me tiens prêt, le cas échéant, à cracher tout mon venin en public. Le décalage est en tout cas trop grand entre l'ambition à laquelle je pense pouvoir légitimement prétendre et le traitement indigne qui m'est réservé depuis des années. L'Etat français a non seulement piétiné ma vie et les ambitions séculaires de ma famille, mais encore a trahi sa parole à maintes reprises et m'a considéré guère mieux qu'un pakistanais sans papiers venu s'échouer sur les rivages de la France.
De caractère trop pusillanime pour faire véritablement éclater le scandale, je pense de plus en plus à quelque action d'agit-prop. Un jour que je me trouverai une paire de couilles, si la situation n'est pas réglée et si les fonctionnaires qui ont déclassé mon dossier ne le reclassent pas, j'irai muni d'un balai faire le technicien de surface devant la porte du 7 rue Neraton.