Tout feu tout flamme,
 
Je me souviendrais de cette journée d'investiture pendant un long moment. Alors, ça a commençé par une bonne teuf l'apremidi, sur la place du champs de mars. C'était vraiment cool, des haïtiens m'ont fait monté sur un char parce qu'ils ont kiffé la petite danse que j'ai fait avec un mec, très esprit hip hop mais version créole, chacun innovant dans les pas, tout le monde en cercle autour en train de regarder, c'était trop fort. Sur le char, c'était un peu le principal, j'ai trouvé ça faisait un peu tâche d'avoir un blanc mais bon apparemment les haitiens ont kiffé. Après je me suis laissé entrainé dans un rara, qui s'est avéré être pro aristide, c t fou, mais marrant. Je me suis retrouvé vachmente loin alors j'ai commençé à faire demi tour, je me suis fait un pote, un vieu qui trainait, pour le chemin du retour, on a pas mal parlé ct top. On a même passé un barrage de la minustah pakistanaise après d'âpre négociation pour ne pas faire de détour. On s'est assis tranquille au milieu de la place, et là, y avait une bonne branlée de mecs un peu chaud, qui ont commençé à insulter, assez dur. Sur les conseils du vieu j'ai laissé coulé un quart d'heure, et puis j'ai craqué, je me suis levé comme pour aller au combat, ils ont formé un mur humain, je suis allé direct vers le plus balèze, le mur s'est transformé en cercle, le balèze a fait tombé mon chapeau, j'ai commençé à  baratiner, un mec à voulu venir me frapper, les autres m'ont protégé, et ça s'est fini en grande discussion sur haiti, la politique, la france, l'annulation de la dette, la différenciation entre l'appartenance à un pays et les responsabilités d'un pays. C'est devenu génial, y a même des femmes qui se sont mis à participer au débat, on a fait ça une heure, et puis je suis allé jeté un coup d'oeil sur l'énorme esplanade installé pour le discours de l'investiture et pour le concert le soir mais c'était fini, pour le discours, du coup je me suis laissé entrainé dans un rara, j'ai même essayé les instruments, j'ai fait marré pas mal d'haïtiens. Je suis retourné à la cay de Pascal, on s'est croisé en bas, il allait voir deux dominicains (enfin un mec de l'alliance fr et une copine dominicaine à lui) qui était venu pour visité le pays, et que Pascal prenait en charge, ils s'étaient fait agressé plus ou moins sur la place du champs de mars (faut dire que si tu parlais pas créole c t un peu dur parce que les mecs étaient vraiment chaud) et du coup ils s'étaient réfugié à Olossom, l'hotel où y a les concerts de RAM chaque jeudi soir, un peu à 60$ la nuit, n'importe quoi quoi. Bref, je les ai rejoins après une ptite douche, on a fait piscine, on à croiser deux trois potes, dont le père André, et puis on s'est tracé au concert, il devait être 10h du soir. Là, blinde de monde, la folie, on perd pascal, les dominicains me font chier alors je les laisse, je pars dans la foule pour me rapprocher de la scène, l'ambiance est relativement bonne, je me trouve une petite place, et là, après quelques minutes de méfiance, je me suis fais adopté par un groupe d'haïtien, on a trop tripé ensemble, ils m'ont fait tourné quelques bouteilles, m'ont fourni en clope, et on a danser ensemble, génial. Et puis y a eu quelques démarrage de baston, qui ont bien fini, ils étaient toujours là à me protéger c t agréable. Et vers 2h, quand tout le monde est à fond, une vague de panique envahi l'esplanade, un mur d'haitien vient s'écraser vers nous, je me retrouve complement bloqué avec 300 haitiens autour et au dessus de moi, je perds mes tongs, j'entends les coups de feu, ils se rapprochent, je me dis merde, pourquoi je suis blanc là... J'ai jamais autant flippé qu'à ce moment, je me suis senti completement visible et vulnérable. Les coups de feu sont devenus hyper près de nous, on s'est tous levé et on s'est mis à courir dans tout les sens, le bordel absolument, les lumières du concert qui se sont éteintes etc... J'ai retrouvé sur le chemin du retour pascal, tout le monde s'est trop foutu de ma gueule de me voir pieds nus (pour les haitiens c t un peu fou), je me suis tapé tout le trajet comme ça, dur. Bref, une journée bien remplis. Je me rappelerais toujours du mec qui me disait quand on était bloqué, il faut que tu cours jusqu'à ta maison vite. Le salaud, genre ça m'a rassuré, et genre je l'avais pas senti.